Pour n’avoir rien fait, les anciens députés sont les mal-aimés de la population qui ne jure que par le renouvellement de ses représentants dans les chambres législatives
Assurément, le territoire de Gungu, dans la province démembrée du Kwilu, est déterminé à renouveler sa classe politique lors des élections de décembre 2023. Un tour effectué dans ce territoire a suffi de comprendre que la population est en désamour avec ses députés nationaux. Dans tous les secteurs, le crédo de la population est le même: «le renouvellement des animateurs politiques». Une manière de dire qu’elle réserve un vote-sanction à l’endroit de tous les candidats ayant totalisé plus de deux mandats pour n’avoir rien fait au profit du territoire.
Dans tous les coins du territoire, les habitants sont sur leurs gardes avec des cartons rouges à leurs anciens élus nationaux. «En 2018, ils nous avaient promis de nous construire des ponts, des routes, des marchés et des dispensaires. Et nous avions cru en eux. Nous leur avions donné nos voix. Et depuis, plus rien. Et nous savons qu’ils vont revenir en 2023 pour nous casser les tympans», ont calmement expliqué les jeunes trouvés devant le bureau de l’administrateur du territoire. Dans leur déception, les mêmes jeunes ont souligné que 2023 sera une année de rupture avec les flatteries des candidats députés.
«Cette année, nous n’allons plus permettre que des gens qui ont déjà plus de deux mandats soient élus comme nos représentants à l’Assemblée nationale. Jamais ne nous les permettrons. Ils ont joué avec nous sans pour autant penser à la reconstruction de notre territoire. Personne, alors personne d’entre les anciens députés ne mérite encore la confiance de notre Gungu natal», ont-ils souligné.
A la question de savoir que peut-être le portrait-robot d’un nouveau député, élu du territoire de Gungu, les populations du village Ingudi ont été plus précis: «Gungu a besoin d’une nouvelle élite. Nos élus de cette nouvelle législature doivent être des jeunes, des gens ne sont pas encore trempés dans la gestion de la res publica. Quelqu’un qui n’est pas de la vieille classe politique et qui a un niveau intellectuel acceptable. Pas un illettré encore moins un ancien dignitaire». Lukamba, Mudikalunga, Kandale, Gungu, Kilamba, Kilembe, Kisunzu, Kobo-Masala, Kondo et Mungindu sont des entités du territoire de Gungu qui manquent des infrastructures routières.
Outre la cité de Gungu, chef-lieu dudit territoire qui a une capacité d’accueil en termes d’hôtels, les autres coins sont pratiquement abandonnés. «C’est pendant la campagne électorale que des jeeps Land-Cruiser et des Land-Rover débarquent avec des candidats députés. Après cette période, plus rien ne circule sur ces routes qui n’en sont pas. Alors pourquoi allons-nous renouveller notre confiance à de tels gens qui construisent à Kinshasa pour leurs propres familles. Non. Finie la récréation! 2023 arrive avec des sanctions dans les urnes», ont prévenu, tour à tour, avec des larmes aux yeux, les populations des secteurs de Lukamba, Mungindu et Kisunzu.
Même son de cloche à Kilembe, Kandale, Mudikalunga et Kobo-Masala où la population ne jure que par le rejet des candidats députés ayant déjà brigué plus de deux législatures. A entendre les plaintes du souverain primaire de cette partie de la province du Kwilu, les actuels députés auront du mal pour se faire élire cette à Gungu.
«Monsieur le journaliste, nous vous disons que de tous les députés de Gungu que tu connais à l’Assemblée nationale, nous ne comptons sur personne. Posez la question à l’un d’eux pour qu’il te dise ce qu’il a exactement fait ici, si ce n’est peut-être sa maison ou son hôtel qu’il a construit à Kikwit ou à la cité de Gungu. Qui a arraché un projet du gouvernement pour la construction ou la réhabilitation d’une route de desserte agricole? De 222 jusqu’à la cité de Gungu, nous réalisons un parcours de combattant alors que nous avons des représentants à l’Assemblée nationale», se sont-ils plaints. Et de conclure: «après deux mandats, ils n’ont rien fait. Que feront-ils d’autres pour venir postuler encore? Ils n’ont plus rien à proposer pour le développement de notre territoire. Non. Ce n’est pas une chasse-gardée».