Permettre aux journalistes de déceler, vérifier et lutter contre les fausses informations liées à la Santé sexuelle et reproductive -SSR. C’est l’objectif de la session de formation organisée par IPAS en collaboration avec le Réseau des journalistes pour la santé sexuelle et reproductive -RJSSR. Du mercredi 7 au vendredi 9 décembre 2022, 20 journalistes de tous types de médias -audiovisuel, presse écrite et en ligne- se mettent en jour sur les avancées médico-légales réalisées en RD-Congo sur les questions des Droits en SSR, y compris le droit à l’avortement sécurisé.
Heureux d’avoir acquis de nouvelles connaissances, les participants promettent d’être désormais vecteurs de la bonne information sur les DSSR, bannissant tout mythe et préjugé sur les avortements dans les médias. «En tant que journalistes, nous n’avions pas la facilité d’aborder ces questions faute de documentation», reconnait Dan de Dieu Kayanda. De son côté, la journaliste Tricia Musansi affiche tout son enthousiasme d’apprendre l’évolution du cadre légal sur les avortements en RD-Congo. «Les formateurs ont précisé qu’en RD-Congo, les avortements étaient jadis prohibés sous toutes leurs formes. Mais avec la ratification du Protocole de Maputo, les avortements sont désormais autorisés sous certaines conditions», confie-t-elle.
Au cours de cette session, il est également question de passer en revue les composantes de l’écosystème interférant dans l’accès aux services. «Nous avons ensemble vu que le modèle conçu place la femme au centre», explique à ce sujet Dr Benjamin Sabue, chargé de programme à YouthSprint, panéliste à cette session.
L’avènement de nouveaux médias a rendu fluide la circulation des informations et la montée de «fakenews». Dans cette insalubrité médiatique, la SSR n’est pas épargnée. Désormais, les journalistes formés s’engagent à sortir le vrai du faux pour mettre à la disposition du public des informations factuelles et basées uniquement sur les évidences et exemptes de tout jugement.
Quid du Protocole de Maputo
Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux Droits des femmes en Afrique, dit Protocole de Maputo, est le premier instrument juridiquement contraignant qui promeut les droits des femmes en Afrique. La RD-Congo y a adhéré sans réserve en 2008 avant sa publication au Journal officiel dix ans plus tard. L’alinéa 2.c de son article 14 autorise aux femmes de recourir à l’avortement sécurisé en cas de viol, d’agression sexuelle, d’inceste ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale ou physique de la femme mais aussi la vie de la femme ou du fœtus. Pour encadrer cette brèche légale alors que l’avortement continue d’être prohibé par le Code pénal, des Normes et directives ont été élaborées. Malgré ces avancées légales, les femmes éligibles aux soins selon les prescrits du Protocole de Maputo, ont difficile d’accéder aux services.