
Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a présidé, le mercredi 27 juillet 2022 à la Primature, la deuxième réunion de sécurité suite aux manifestations de la population réclamant le départ de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo -MONUSCO-, dans le Nord-Kivu. A en croire le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, il a été question d’évaluer encore une fois de plus les dégâts causés aux termes de ces manifestations et de faire le point de la situation globale.
«C’est la suite de la réunion qui s’est tenue mardi dernier. Vous savez que le Premier ministre avait réuni quelques membres du gouvernement avec la direction de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo pour faire le point de la situation consécutive aux manifestations observées dans la ville de Goma et qui a gagné Butembo. Et donc, il était question aujourd’hui d’évaluer encore une fois les dégâts causés aux termes de ces manifestations et de faire le point de la situation globale», a fait savoir le porte-parole.
Et de relever que «l’événement principal malheureux qui est à signaler ce jour, c’est des manifestations qui ont eu lieu à Uvira et qui, malheureusement, ont conduit à la mort de quatre compatriotes par électrocution parce que, à l’approche d’une base de la MONUSCO, les Casques bleus ont tiré en l’air et les coups de feu ont touché un poteau électrique et un câble s’est déchiré et les personnes ont été électrocutées. C’est ce qui a causé quatre morts. C’est l’élément nouveau».
Patrick Muyaya a par ailleurs réitéré l’appel au calme lancé à la population par le gouvernement de la République. «Pour le reste, c’est une réunion qui a permis aussi de faire le point de la situation globale et de réitérer l’appel au calme qui a été lancé à toutes les communautés parce qu’il ne faut pas qu’on se trompe d’ennemi», a-t-il signifié, notant que «notre ennemi, ce n’est pas la MONUSCO, mais plutôt le M23 et que pour tout ce que nous avons comme question de frustrations, cela peut être géré dans le cadre des contacts réguliers qui existent notamment entre le chef du gouvernement et la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies».
Puis: «Nous espérons que nos compatriotes qui nous suivent dans les provinces où il existe encore des opérations de la MONUSCO vont suivre le mot d’ordre du gouvernement, l’observance évidemment du calme et le gouvernement a rassuré de la prise des dispositions pour permettre l’organisation des obsèques des compatriotes qui ont été fauchés durant ces événements».
Les vice-Premiers ministres en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, et en charge des Affaires étrangères, les ministres de l’Industrie, et de la Communication et Médias, le chef d’État-major général des FARDC, le Commissaire général de la PNC, l’Administrateur général de l’ANR ainsi que des membres du cabinet du Premier ministre ont pris part à cette réunion. Des manifestations réclamant le départ de la MONUSCO de la RD-Congo ont été observées durant deux jours dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, et dans d’autres villes de cette province et ont gagné le mercredi 27 juillet la ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu.
La population exige le retrait de la mission onusienne du territoire de la RD-Congo suite à la persistance des massacres perpétrés par les forces négatives dans la région. 19 morts ont été enregistrés, notamment 15 au Nord-Kivu dont 3 Casques bleus et 4 à Uvira au Sud-Kivu. Une soixantaine de blessés et des dégâts matériels ont été également enregistrés.
Octave MUKENDI