«Kagame transgresse l’histoire, ses propos constituent une nouvelle provocation. Ce qu’il ne dit pas ce qu’il est la cause de l’insécurité à l’Est, créateur du RCD, CNDP, M23. Ce qu’il ne doit jamais oublier ce que nous défendrons chaque centimètre de notre territoire». Ces propos sont de Patrick Muyaya, le ministre de la Communication et Médias de la République démocratique du Congo. Ils les a postés dimanche sur Twitter pour tancer les visées du président rwandais, Paul Kagame, sur les terres de la République démocratique du Congo.
Sans nul doute, autour de la guerre du M23, le Rwanda a pris le temps et la méchante idée d’échafauder des revendications foncières et territoriales que son président a dévoilées lors d’un point de presse samedi dernier dans le palais présidentiel du Bénin, où il a été invité par son homologue Patrice Talon.
«En ce qui concerne le M23 et toutes les personnes liées au M23, les Congolais qui ont bénéficié de l’héritage rwandais, les frontières qui ont été construites durant la période coloniale ont affecté et divisé nos peuples. Une partie du Rwanda qui a été donnée au Congo, le sud à l’Ouganda, etc… Nous avons une coopération qui existe déjà dans ces zones. Il y a déjà des liens qui existent entre les peuples. C’est évident. Vous pouvez remonter dans l’histoire», a carrément prétendu le dirigeant rwandais, provoquant de vives protestations des twittos RD-congolais. C’est désormais clair. RCD, CNDP ou M23, Kinshasa est d’avis que les récurrentes expéditions dans l’Est, connues de tous puisque le monde entier en parle ouvertement, le sont pour des raisons expansionnistes.
Pire, les différentes entreprises d’invasion menées depuis les trois dernières décennies sont organisées et financées grâce aux pillages des ressources naturelles de la République démocratique du Congo perpétrés avec l’aide des troupes rwandaises. Avant Kagame, son ministre de l’Unité et de l’Engagement civique, Jean Damascène Bizimana, avait fait des réclamations similaires lors de la conférence organisée à l’occasion de la journée nationale des héros du Rwanda, indiquant que la Rwanda avait été diminué à la Conférence de Berlin.
Remise en cause de l’Acte constitutif de l’Union Africaine
«Le Rwanda a été diminué. Le problème que nous subissons actuellement avec des accusations infondées contre le Rwanda tirent leurs sources du dérapage de la Conférence de Berlin», avait-il déclaré. Le président rwanda joue à faire croire que la base du problème est déjà connue mais le gouvernement de Kinshasa piétine pour aller vers une solution commune alors que, sur Twitter, des sujets de la République démocratique du Congo, très remontés, suggèrent l’option militaire et l’annexion du Rwanda. Cette attitude de Kigali tend à saper les efforts de paix fournis dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda, encouragés par l’ONU, et remet en cause les frontières orientales de la République démocratique du Congo et viole l’article 4 -b- de l’Acte constitutif de l’Union africaine qui exige le «respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance».
Natine K.
