Le ministre appelle la population à ne pas paniquer, mais plutôt à se faire vacciner massivement
L’évolution de la pandémie à Covid-19 en RD-Congo face à l’augmentation des cas de personnes infectées, la mutation du virus au niveau mondial sous forme d’un nouveau variant appelé «Omicron» et les dispositions préventives par les autorités politico-sanitaires. Depuis quelques semaines, il est observé surtout une augmentation exponentielle des cas de la grippe aigüe caractérisée à Kinshasa, capitale de la RD-Congo. Comment comprendre la situation et quelles sont les précautions prises pour freiner la propagation des cas de Covid-19 et de la grippe en cours? Voilà les sujets abordés par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani Mbanda, au cours d’une mise au point faite avec l’équipe de la cellule de communication de son cabinet ministériel, vendredi 10 décembre 2021. L’occasion était propice pour le patron de la Santé en RD-Congo d’apporter des précisions et d’apaiser l’opinion publique. Entretien.
Monsieur le ministre, il s’observe plusieurs cas de la fièvre ce dernier temps à Kinshasa. Est-ce que ce qu’il y a une raison scientifique qui peut justifier cette situation sanitaire?
Depuis novembre 2021, plus précisément à la semaine épidémiologique 44, une augmentation des cas suspects de grippe a été constatée dans les sites sentinelles de surveillance de la grippe à Kinshasa. De la semaine 44 à la semaine 48 -du 1er novembre au 5 décembre 2021-, 246 cas suspects de grippe et 0 décès ont été notifiés par les sites sentinelles de surveillance de la grippe, dont 96 cas suspects -soit 39,0% de cas prélevés- ont bénéficié du prélèvement, car étant dans les critères de prélèvement -signes cliniques apparus dans les 10 jours avant la consultation à la formation sanitaire. Tous ces échantillons sont revenus négatifs au virus grippal, mais 10 échantillons sont positifs à la Covid -19 -à la semaine 48: du 29 novembre au 05 décembre 2021-, soit 10,4% d’échantillons positifs à la Covid-19.
Le mois de décembre est souvent, le mois par excellence de la relance des cas de grippe, raison pour laquelle, on assiste à une survenue des grippes et des cas de Covid-19 qui par ailleurs peuvent avoir le même profil dans certains cas. Classique, certains cas de Covid-19 se présentent avec une symptomatologie de rhume, toux, fièvre, courbatures que l’on observe également dans les grippes. Depuis le début de l’année 2021 -de janvier à novembre 2021: semaine 1 à la Semaine 47-, 4 079 517 cas suspects d’infections respiratoires aigües et 1544 décès -soit une létalité de 0,04%- de grippe ont été notifiés dans l’ensemble du pays.
Au regard des résultats de la surveillance sentinelle de la grippe, nous pouvons dire que de janvier à novembre 2021 -de la semaine 1 à la semaine 47-, le virus grippal de type saisonnière circulait au sein du pays, mais depuis décembre 2021, les cas suspects de grippe détectés dans les sites sentinelles reviennent négatifs au virus de la grippe et positifs à la Covid-19 pour certains cas.
Quelle attitude doit-on adopter pour éviter de contracter cette grippe saisonnière?
L’attitude requise est de voir son médecin face à tous ces symptômes afin qu’un avis médical soit donné et qu’une prise en charge thérapeutique appropriée soit assurée. Face à toute grippe, les mesures de prévention rencontrent également le strict respect des gestes barrières, car la transmission se fait par voie respiratoire. Et de proximité des glaires, postillons.
Aussi, en même temps que la recrudescence des cas de grippe saisonnière est observée en RD-Congo, il faudrait faire le diagnostic différentiel avec les symptômes de la Covid-19. D’où, la population est invitée de se faire tester régulièrement devant toute toux associée ou non à la fièvre pour toutes les personnes à risque ou les plus exposées à l’aide des tests rapides, à savoir: les professionnels de santé, le personnel enseignant, les agents et cadres des entreprises publiques et privées et/ou toute autre personne exerçant une activité nécessitant de nombreux contacts.
Peut-on parler de la 4ème vague de la Covid-19?
Nous sommes dans la voie d’une 4ème vague de la pandémie Covid-19 dans notre pays. En effet, depuis moins de deux semaines, nous avons constaté une recrudescence des cas Covid-19 dans le pays et particulièrement à Kinshasa qui reste l’épicentre de la pandémie avec plus de 58% des cas.
Certes, qu’il faut au moins 4 semaines de surveillance pour confirmer la survenue d’une nouvelle vague, mais les évidences de l’augmentation des cas, du nombre des hospitalisations laissent croire, que nous sommes déjà dans la 4ème vague de cette pandémie. Raison pour laquelle le gouvernement de la République à travers le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention rappelle à la population RD-congolaise de respecter strictement les gestes barrières et surtout d’adhérer à la vaccination qui, à ce jour, est considérée comme un élément de la riposte contre la pandémie Covid-19. En effet, la vaccination protège contre la survenue des formes graves de la maladie et diminue également la circulation du Coronavirus.
Que pensez-vous du variant Omicron et quels sont les dispositifs déjà pris par votre ministère afin d’éviter l’importation de ce nouveau variant sud-africain dans notre pays?
Le variant Omicron récemment détecté en Afrique du Sud est très contagieux, mais plusieurs scientifiques s’accordent sur le caractère moins dangereux de cette souche. En réalité, en terme de dangerosité, le variant Delta qui a été fortement répondu au niveau mondial n’a pas d’égal. Même l’opinion qui est la résultante de plusieurs mutations n’a pas la réputation meurtrière du variant indien de la Covid-19. En toute responsabilité, la RD-Congo a renforcé le contrôle aux frontières aériennes, terrestres et fluviales afin de détecter au mieux la circulation de ce virus à travers la République et ce par des examens RT PCR rapide.
Avez-vous un message particulier à adresser à la population?
Comme je l’ai dit précédemment la population doit se faire tester régulièrement devant toute toux associée ou non à la fièvre pour toutes les personnes à risques ou les exposés à l’aide des tests rapides. Il ne faut pas céder à la panique. Il faut bien appeler les mesures barrières et surtout se faire vacciner pour lutter contre la Covid-19.
Propos recueillis par la Cellule de communication du ministère de la Santé