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RDC: Lutundula met l’ONU et l’UA devant leurs responsabilités

«Ce n’est pas normal. Juridiquement parlant c’est un scandale et moralement inadmissible qu’un État, le Rwanda, agresse un autre État, la RD-Congo, puisque c’est reconnu maintenant. Et que ce soit au niveau de l’ONU et de l’UA qu’il n’y ait aucune condamnation ni sanction ciblée», fustige le chef de la diplomatie RD-congolaise

L’insécurité généralisée dans la partie orientale de la RD-Congo où les troupes rwandaises sous couvert des terroristes du M23 occupent plusieurs localités dans les territoires de Rutshuru et Masisi, y compris les violences perpétrées par les groupes armés locaux et étrangers, a été sur la table des échanges le samedi 11 février autour du vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala pen’Apala. Une délégation des Nations unies conduite par Martha Pobee a eu une réunion de haut niveau avec la partie RD-congolaise.

C’est depuis plus de 20 ans que les Nations unies sont en RD-Congo dans le cadre de la MONUSCO. Le but de leur mission actuelle à Kinshasa est de voir avec le gouvernement RD-congolais comment contribuer à une paix durable en apportant un appui au processus de Nairobi par une mobilisation des bailleurs de fonds. Mais aussi voir comment réviser le plan de transition conjoint qui va aider les Nations unies à reconfigurer la mission de la MONUSCO sur place en vue d’avoir une présence utile qui s’aligne sur les attentes de Kinshasa. Cette mission a annoncé la visite en mars prochain d’une délégation du Conseil de sécurité en RD-Congo.

Le patron de la diplomatie RD-congolaise, Christophe Lutundula, est d’avis que les processus de Luanda et de Nairobi sont les voies incontournables pour résoudre la crise qui sévit dans la partie est de la RD-Congo. «La solution à la guerre, à la crise dans l’Est, on la connait. Vous avez parlé de processus de Nairobi et de Luanda. Le 23 novembre 2022, les deux processus se sont rencontrés à Luanda et ont sorti une feuille de route pour arriver à la solution», a fait savoir Lutundula à ses hôtes de l’ONU.

Et d’ajouter: «voici ce qu’il faut faire. Le axes essentiels sont la cessation des hostilités dont les attaques du M23 contre les FARDC et la MONUSCO; le retrait dans les zones; le cantonnement du M23 avec l’appui de la MONUSCO; le retour des déplacés de guerre; la poursuite du dialogue politique avec chaque pays qui a des groupes armés en RD-Congo».

Tout en disant que ce n’est pas tout, Lutundula rappelle que cette initiative a été approuvée par la Communauté internationale. Cependant, le patron de la diplomatie RD-congolaise a fustigé l’hypocrisie de cette Communauté internationale face à cette guerre d’agression. «Un autre problème ce n’est pas normal. Juridiquement parlant c’est un scandale. Et moralement inadmissible qu’un État, le Rwanda, agresse un autre État, la RD-Congo, car c’est reconnu maintenant. Mais que ce soit au niveau de l’ONU et de l’UA en tant qu’organisations, qu’il n’y ait aucune condamnation ni aucune sanction ciblée. Alors la Charte de l’ONU, la Charte constitutive de l’UA, le Droit international servent à quoi», s’est demandé Lutundula en face de ses interlocuteurs de l’ONU. Le souhait du gouvernement de RD-congolais est de voir les Nations unies et l’Union africaine s’engager dans la mise en application de la feuille de route de Luanda et de Nairobi. Kinshasa dirige jusqu’ici la politique de l’autruche de la part de la Communauté internationale.

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