La fin du mois sacré de Ramadan a constitué pour la Communauté musulmane au Congo une occasion de sortir de son silence afin de poser, à haute voix, les problèmes longtemps murmurés entre les membres. En effet, dans une lettre ouverte au Chef de l’Etat datée du 05 mai dernier, les musulmans du Congo font l’inventaire d’un certain nombre d’événements religieux célébrés dans notre pays et qui sont érigés en des journées chômées et payées sur toute l’étendue du territoire national.
Dans cette lettre à Félix Tshisekedi, il est mis en avant la journée du 06 avril célébrant la fête kimbanguiste que le président de la République avait promise de faire ériger en une journée chômée et payée en guise de reconnaissance de l’œuvre accomplie par le prophète Simon Kimbangu en rapport avec l’émancipation de l’homme noir. Tout en saluant cet acte, le considérant comme une faveur méritée, les musulmans demandent à Félix Tshisekedi pourquoi ne pas faire de même concernant leur église.
En clair, pourquoi ne pas reconnaître «une des fêtes des musulmans l’Aïd-el fitr- marquant la fin du mois sacré du Ramadan» comme une journée chômée et payée. Agir ainsi serait respecté les principes de laïcité, de justice, d’équité et de bon sens dans un Etat de droit. Tandis que continuer à maintenir cette injustice et/ou cette discrimination serait, pour l’église de Mahomet, non seulement violer la Constitution, mais aussi une injustice manifeste et inacceptable aux yeux des musulmans RD-congolais.
«Toutes les religions ayant les mêmes droits et bénéficiant des mêmes avantages et faveurs de la part de l’Etat tel que stipulé dans la Loi fondamentale», soutiennent les musulmans RD-congolais, ne comprenant pas pourquoi «les fêtes chrétiennes de Noël et de Pâques sont chômées et payées, et que ça ne soit aucunement le cas pour l’église musulmane».
Et ce n’est pas tout. Dans la mesure où ils déplorent également le fait que, depuis la création de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, aucun musulman n’ait eu à diriger cette institution d’appui à la démocratie, comme si les compétences requises au sein de l’église musulmane faisaient défaut, ou encore les musulmans étaient des citoyens de seconde zone. Pour toutes ces raisons, les musulmans interpellent le Chef de l’Etat, en tant que garant de la Nation, pour que justice soit faite et que cesse la mise à l’écart de cette église chère au prophète Mahomet. Ci-dessous, l’intégralité de la lettre ouverte des musulmans adressée Président de la République.
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