Le sommet des chefs d’Etats de la Communauté d’Afrique de l’Est tenu mardi 5 septembre à Nairobi au Kenya a prolongé de 3 mois le mandat de la force régionale de l’EAC en RD-Congo. Ce mandat devait expirer le 8 septembre prochain, selon la décision prise par les États membres de l’EAC en juin dernier dans la capitale kenyane. La prolongation vise encore une fois à consolider les gains réalisés par la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Avant la réunion du mois de juin dernier, Kinshasa a plusieurs fois remis en cause les actions de la force régionale et a demandé qu’une évaluation soit faite avant toute extension de son mandat. Quelques semaines avant cette rencontre, le président Tshisekedi avait affirmé que la force pourrait se retirer en juin, évoquant des «problèmes de fonctionnement».
La prolongation du mandat des troupes de l’EAC intervient quelques heures seulement après la demande de réitérée de Kinshasa relative au retrait définitif de la Monusco. Dans une correspondance transmise aux Nations Unies, le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula, veut faire accélérer le départ de la force onusienne, relevant la gravité de la crise sécuritaire dans l’est du pays et évoque alors dix-huit raisons qui font que la Monusco a perdu sa crédibilité et même la confiance des Congolais. Elle s’est disqualifiée, écrit Christophe Lutundula, pour qui aux yeux de la population de la République Démocratique du Congo, la Monusco est devenue un problème à résoudre et non une solution à la crise. Le rejet de la mission onusienne par les Congolais, explique Lutundula, est d’autant plus fort que le processus de Nairobi et de Luanda sont bloqués par le Rwanda et le M23 qui refusent d’obéir aux demandes de la communauté internationale. La fin de l’agression rwandaise et l’éradication des groupes armés terroristes dont le M23 sont donc considérées par Kinshasa comme la priorité et l’urgence du moment pour ramener la paix dans l’Est.
Natine K.