Qui pour succéder à Corneille Nangaa à la tête de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-? La question déchire aussi bien dans les milieux politiques et de la Société civile. Le Comité laïc de coordination -CLC- a fait retentir son son de cloche qui considère comme «insulte au peuple RD-congolais» la désignation d’un membre de l’équipe Nangaa, en l’occurrence Ronsard Malonda, pour prendre les commandes de la Centrale électorale. «Au regard des attentes immenses de notre peuple de voir ses suffrages réellement pris en compte par une structure indépendante, dirigée par des personnalités intègres et indépendantes, la désignation d’un membre de l’équipe Nangaa est la provocation de trop qui ne passera pas», a déclaré le CLC dans sa déclaration du 10 juin signée par son coordonnateur national Isidore Ndaywel E Nziem. Et de dénoncer: «la gestion chaotique du processus électoral par l’équipe Nangaa est à la base de l’actuel dysfonctionnement des institutions de l’Etat, en bridant tous les espoirs du peuple RD-congolais pour une alternance effective et un changement véritablement démocratique de la vie de la nation». Puis: «il est manifestement indécent d’envisager, un seul instant, de hisser à la tête de la CENI un autre pion de la manipulation des élections qui ont rendu ce rendez-vous sacré entre le peuple et ses dirigeants légitimes, une caricature, un simulacre de vote dont les voix sont ignorées». Cette structure du laïcat catholique RD-congolais se dit prête à faire une mobilisation conséquente pour «faire barrage à cette initiative néfaste qui jette déjà un lourd discrédit sur les échéances électorales à venir». Elle soutient l’audit de l’équipe Nangaa sur la gestion des ressources énormes mises à sa disposition, en plus de l’accuser d’absence incontestable de neutralité. «Il s’agit bien de cette équipe-là qui, en violation grave et flagrante de la loi électorale, avait procédé à l’annonce des résultats alors même que la compilation des résultats n’avait pas été achevée et non affichée devant les centres et bureaux de vote», a laissé entendre le CLC qui, dans la même déclaration, a également relevé que la CENI versus Nangaa fait l’objet des sanctions au niveau international pour entraves au processus démocratique, opacité et soupçons graves d’enrichissements illicites dans la passation de marché des machines à voter. Convaincu que le peuple RD-congolais «a payé au prix fort, celui du sang, le droit de choisir librement ses dirigeants», le CLC tient à ce que la CENI puisse être «débarrassée des pions politiquement inféodés dans les camps hostiles à la transparence, à la liberté du vote et à toute forme de démocratie».
Laurent OMBA