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RDC : La thérapie de Mutiri pour le retour de la paix à l’Est du pays

La salle de conférences de la paroisse Notre-Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe, a vibré, le samedi 20 août dernier, au rythme d’une matinée politique haute en couleurs organisée par l’Alliance pour le développement de la République -ADR-, parti cher au député national Elvis Mutiri wa Bashara.

Placée sous le thème: «Enjeux sur la sécurité, la paix et le développement», cette rencontre a connu la participation de plusieurs invités de marque, parmi lesquels des députés nationaux, des représentants des partis du regroupement politique PALU et Alliés, dont l’ADR fait partie, et bien entendu ceux des partis politiques amis venus rehausser de leur présence cette matinée politique.

Dans une salle de conférences chauffée à blanc par les militants de ce parti venus de tous les quatre coins de la capitale, le président national de l’ADR, Elvis Mutiri wa Bashara, a dévoilé sa vision pour le retour de la paix à l’Est de la RD-Congo. Non sans donner le point de vue de son parti par rapport à certaines préoccupations soulevées par les membres de l’ADR.

Prenant la parole le dernier sur une panoplie d’intervenants prévus par le programme, l’élu de Goma a présenté certaines des prises de position de sa formation politique par rapport à la sécurité et au retour de la paix à l’Est du pays, conditions sine qua none pour le développement du pays dans son ensemble. Selon la vision de l’Alliance pour le développement du Congo, le rétablissement de la paix implique, non seulement que les armes se taisent, mais aussi et surtout de la cohésion et de la concorde nationale pour amorcer le cycle de développement.

«A cet effet, chaque RD-Congolais digne de ce nom doit se sentir concerné par l’insécurité qui sévit à l’Est du pays et les atrocités que n’ont cessé de subir plusieurs millions de RD-Congolais», a-t-il indiqué, poursuivant qu’une nouvelle forme de civisme et de patriotisme doit être enseignée, consolidée et raffermie par la conscience d’être RD-Congolais, d’appartenir à la nation RD-congolaise et de défendre à tout prix la RD-Congo et ses intérêts. Le deuxième volet de son mot a trait à la piste diplomatique.

«Pour l’ADR, la meilleure diplomatie est celle qui repose sur une position de force, accompagnée des moyens de pression. Les accords à contracter avec nos voisins et même ceux signés par notre pays dans le cadre de la coopération militaire ne doivent pas donner lieu à la perpétuation de la mainmise sur notre système de défense à la faveur des infiltrations étrangères», a-t-il signifié. Et de souligner en substance: «nous plaidons pour l’application du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la Région des Grands lacs, signé par tous les pays et entré en vigueur en 2008».

Puis: «Nous devons faire confiance en notre propre armée. Les hommes et les femmes sous le drapeau doivent être formés, équipés, casernés et mener en permanence une vie de soldat et pris effectivement en charge par l’Etat». Concernant la levée définitive de l’embargo sur les armes, l’ADR encourage une diplomatie robuste, au moyen des contacts tant bilatéraux que multilatéraux aux mieux des intérêts de la RD-Congo. Tandis qu’«au niveau de la RD-Congo, une stratégie doit se construire autour du commandant suprême, impliquant une planification des moyens humains et financiers pour l’acquisition des équipements à la mesure des besoins de la Défense nationale».

Et, enfin, a-t-il proposé, les Forces de défense RD-congolaises doivent être renforcées et suivre la dynamique de la population qui a fait preuve d’une grande résilience. Allusion faite à l’année 1997 où le Rwanda avait marché sur le territoire RD-congolais comme en territoire conquis jusqu’à Kinshasa. Tandis qu’«entre 2008 et 2009, son bras opérationnel CNDP n’a occupé que 2 territoires de la RD-Congo, à savoir: Masisi et Rutshuru. En 2013, le M23 occupait le seul territoire de Rutshuru avant d’être défait militairement par les Forces armées de la RD-Congo -FARDC.

«Maintenant, le M23 occupe seulement une partie d’un groupement. Cela prouve la résilience de notre population», a poursuivi Elvis Mutiri. S’agissant de l’état de siège en cours dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, le président Mutiri prône son évaluation sans complaisance, avant de pouvoir se déterminer et ce, contrairement au caucus des députés du Nord-Kivu qui plaident pour sa levée, faute de résultats significatifs. Un autre temps fort de cette rencontre était aussi la présentation au public de nouveaux adhérents à ce parti de la Majorité présidentielle, lesquels ont été applaudis avant de recevoir des mains du numéro 1 de cette formation des cartes de membre et autres symboles de l’ADR. Auparavant, tout au début de la matinée, le Secrétaire général ai de l’ADR, maître Mbuyi, avait pris la parole en vue de dévoiler à l’attention de l’assistance les grandes lignes concernant la genèse, la vision et le positionnement de ce parti sur la scène politique nationale.

Créée le 23 juin 2011, l’ADR a d’abord fonctionné comme une plate-forme regroupant des partis politiques et personnalités partageant la vision de la refondation de la RD-Congo. En 2020, l’ADR a répondu à l’appel du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi pour la création de la nouvelle majorité au sein de l’Union sacrée de la Nation. Sa devise est: Unité, Gouvernance et Développement. A part le fait qu’il prône le libéralisme humaniste, ce parti se dit favorable à la double nationalité, mais exige la nationalité une et indivisible pour l’accession à certaines fonctions telles que la magistrature suprême.

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