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RDC : La Chambre des mines plaide pour l’affectation des fonds générés au secteur social

La Chambre des mines de la Fédération des entreprises du Congo -FEC- a organisé, le vendredi 8 avril dernier, au fleuve Congo Hôtel, une conférence de presse axée sur l’apport de l’industrie minière à l’économie de la RD-Congo. Cette journée a connu l’intervention du président de la Chambre des mines, Louis Watum; de la représentante de Glencore Marie-Chantal Kalala; du vice-président de Kamoa Copper SA; du coordonnateur de la Cellule technique -CICPM- du ministère RD-congolais des Mines, Popol Mabolia, ainsi que du secrétaire général de la FEC, sous la modération de la coordonnatrice de la Chambre des mines, Bernadette Pundu Mpia.

Les deux sociétés minières, à savoir: Glencore Kamoa Copper SA ont été invitées à cette conférence de presse juste pour parler de leurs activités et surtout témoigner de la contribution du secteur minier à l’économie nationale. Dans son mot introductif, Louis Watum a mis en exergue la contribution de l’industrie minière à l’économie de la RD-Congo, évoquant les taxes et redevances minières que les sociétés concernées payent à l’Etat RD-congolais. Toutefois, le président de la Chambre des mines a fustigé la multiplicité des plateformes qui perçoivent ces taxes et le non-respect du Code minier. Selon lui, «on a défini les règles du jeu dans le Code minier qu’on ne respecte pas». Son constat est qu’il est «difficile de jouer le match».

«L’industrie minière se porte bien en RD-Congo. Pour les deux provinces du Lualaba et du Haut-Katanga, l’Etat RD-congolais a bénéficié de USD 650 millions de redevance minières perçues au premier semestre de l’année 2021. Avec cet argent, on peut construire près de 6.000 écoles dans ce pays, 64 grands hôpitaux, 64 universités et asphalter plus de 300 kilomètres de routes», a fait savoir Louis Watum, soulignant que «tout ce qu’on met dans les escarcelles, 90% servent au fonctionnement des institutions. Cela doit nous interpelle tous». Selon lui, cet argent devrait être orienté vers les investissements durables ci-haut évoqués au lieu de l’affecter seulement au fonctionnement des institutions. 

L’apport des sociétés minières à l’économie du pays n’est pas à démontrer comme l’ont souligné les représentants de Glencore et Kamoa SA. «Glencore a investi USD 8 milliards en RD-Congo depuis 2008 et compte 15 000 employés et contractants. Son investissement dans le secteur social et communautaire en 2020 est évalué à USD 4 millions, sans oublier un total de USD 900 millions pour les impôts et taxes dus à l’Etat», a signifié Marie Chantal Kalala de Glencore.

Pour sa part, le vice-président de Kamoa Copper SA a indiqué que cette dernière a payé USD 350 millions pour les taxes à l’Etat RD-congolais, investi USD 150 millions dans le projet d’électrification et 20 millions dans le projet communautaire et emploie 9500 personnes pour un salaire total de USD 150 millions.

De son coté, Popol Mabolia de la Cellule technique de coordination et planification minière du ministère des mines -CTCPM- a fait savoir que les perspectives du secteur minier sont bonnes et que le Nikel a été découvert au Kasaï, insistant sur le fait que la production du cuivre a augmenté en RD-Congo depuis 2012. Il a appelé les sociétés minières à améliorer leur communication.

Enfin, le Secrétaire général de la FEC, John Nkono, a fait savoir que les mines vont s’épuiser et comme le veut le chef de l’Etat, «le sol -agriculture- devra prendre la revanche sur le sous-sol -exploitation minière». Il souhaite que ce que les sociétés minières payant comme impôts et taxes soient orientés vers le social. Le SG de la FEC a proposé que certains actes qui violent le Code minier soient attaqués en justice. Cette conférence de presse est intervenue 48 heures après la cérémonie de clôture du mois de mars dédié à la femme impliquée dans le secteur minier au cours de laquelle, la coordonnatrice de la Chambre des mines, Bernadette Pundu Mpia, évoquant le rapport  du ministère des Mines, a fait savoir que la RD-Congo a délivré au moins 989 permis de recherches, 537 permis d’exploitation, 19 permis d’exploitation de rejet, 245 permis d’exploitation des carrières permanentes, 240 autorisations de recherches et produits des carrières et 19 carrières publiques. «La RD-Congo compte  également 444 titres titulaires d’exploitants miniers et assujettis à la redevance minière selon le rapport de 2020», avait-elle dit.

La Chambre des mines est une structure créée, au sein de la FEC, pour piloter les travaux afférents au secteur minier en RD-Congo. Elle a remplacé́ la Commission nationale des Mines, le 24 mars 2011, au terme de la révision des statuts de la FEC soucieuse de lui octroyer une dénomination conforme aux regroupements des sociétés minières. Cette nouvelle appellation lui a permis d’adhérer à l’Association des industries minières de l’Afrique australe -MIASA.

Octave MUKENDI

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