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RDC: Afriland et Dan Gertler attaquent Global Witness et PPLAAF pour des pratiques maffieuses

En conférence de presse mercredi à Kinshasa, où il a séjourné pendant 24 heures, l’avocat de la banque et de l’homme d’affaires affirme détenir les témoignages attestant que les deux ONG ont falsifié des documents sous-tendant leur rapport qui diffame ses clients… Il attend que la Justice soit établie par la Justice…

C’est une mauvaise saison pour Global Witness et sa partenaire PPLAAF. Une sorte de déluge et de fin de mythe pour ces deux ONG internationales soupçonnées de produire des rapports destinés à broyer dirigeants et hommes d’affaires adversaires de leurs mentors. En tout cas, leur dernière enquête sur Afriland First Bank et le businessman Dan Gertler suscite la controverse. Elle leur vaut surtout une plainte pénale à Paris. Convaincus de détenir des preuves indémontables de corruption et de falsification des documents à la base du rapport de Global Witness -GW- et la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique -PPLAAF- les prenant pour cibles, Afriland et Dan Gertler passent à l’attaque contre leurs pourfendeuses.

Pratiques de corruption

«Dan Gertler a toujours faussement été attaqué. Aujourd’hui, il a décidé de se défendre. Nous attendons que la vérité soit faite en respectant la forme légale. On ne peut pas sanctionner quelqu’un avant d’avoir enquêté. Il n’existe aucun jugement condamnant Dan Gertler pour les faits qui lui ont toujours été reprochés, nous avons choisi le terrain qui nous semble le plus approprié pour le défendre. C’est le terrain du droit», a annoncé Maître Eric Moutet en conférence de presse mercredi à Kinshasa. L’avocat français du magnat israélien et d’Afriland First Bank a fait un déplacement de 24 heures dans la capitale de la République démocratique du Congo spécialement pour des entretiens avec les médias, leur confirmant avoir porté plainte à Paris contre Global Witness et PPLAAF pour que la vérité soit définitivement établie.

Eric Moutet a entrepris de contester le rapport produit par ces deux ONG accusant AfrilandFisrt Bank d’avoir aidé Dan Gertler, 47 ans, richissime homme d’affaires à la tête de nombreuses entreprises dans les mines et le pétrole, à contourner les sanctions financières américaines prises à son encontre depuis 2017. Il a soutenu que, dans leurs démarches, GW et PPLAAF ont fait recours à des pratiques de corruption, tronqué des documents, acheté de faux témoignages et usé du chantage. «Nous avons assez d’éléments qui nous laissent à penser que les choses n’ont pas été faites de manière convenable mais qu’elles ont été faites de manière frauduleuse», a déclaré l’avocat, faisant remarquer que l’enquête décriée n’est ni objective ni neutre. Dans une vidéo en circulation sur la toile, GW et PPLAAF sont accusées d’avoir engagé des journalistes pour faire chanter un homme d’affaires au moyen de faux documents pour inventer de fausses allégations destinées à faire tomber Dan Gertler.

Agenda caché, intention de nuire 

A en croire Maître Eric Moutet, GW et PPLAAF avaient rejeté l’option d’un audit contradictoire consistant à désigner un cabinet d’expertise indépendant afin d’examiner les preuves «falsifiées» détenues par ces ONG contre Afriland First Bank et Dan Gertler. «Nous avons exprimé pendant plusieurs mois l’offre d’examen contradictoire de preuves. Cette démarche a été refusée par les deux ONG qui sont allées directement à la publication de leur rapport», a-t-il dénoncé, indiquant dans la foulée que GW et PPLAAF «reconnaissent elles-mêmes qu’elles n’ont aucune preuve de ce qu’elles ont affirmé dans leur rapport contre Afriland First Bank et Dan Gertler».

De l’avis de l’avocat, il y a là une intention cachée, une intention manifeste de nuire. Prié de dire si les ONG ont travaillé pour le compte du milliardaire américain Georges Soros, Maître Moutet a eu cette réponse: «le rôle de Georges Soros jusque-là c’est celui de financeur des ONG qui attaquent mes clients».

Désormais dans le viseur de la Maison Blanche qui a, elle aussi, pris des sanctions financières contre Dan Gertler sans lui avoir donné l’occasion de présenter ses moyens de défense, Georges Soros est, pour reprendre les écrits du média en ligne Scooprdc, «indexé comme le financeur de plusieurs mouvements citoyens qui ont tenu tête au régime passé -NDLR: de Joseph Kabila. Et c’est lui qui serait l’instigateur de la rencontre des opposants, des activistes des droits de l’homme et ceux des mouvements citoyens à l’Île de Gorée, au Sénégal en 2016, sans oublier le financement de la Fondation Kofi Annan à la base de la création de Lamuka à Genève en Suisse».

Payées par Georges Soros?

Soros a-t-il financé le rapport polémique de GW et PPLAAF? Il serait à la tête de la maffia ou des coups tordus contre d’éventuels adversaires dans les affaires en Afrique, en République démocratique du Congo? Ces ONG sont-elles payées par Soros pour profiter de la République démocratique du Congo et de ses richesses? Après des années d’investigations ayant permis l’accumulation des preuves et autres témoignages, Maître Eric Moutet est peut-être sur le point d’aider à démasquer «les corrompus cachés sous les masques des dénonciateurs de la corruption».

Après avoir enfilé son manteau de combat pour les comptes de ses clients Afriland et Dan Gertler, il a décidé de lancer l’assaut final. «Nous estimons qu’à un moment donné, ça suffit. Il faut que la justice puisse examiner la manière dont ces ONG qui s’instituent de manière assez totale, à la fois, victimes, services d’enquête, procureurs, juges et finalement exécuteurs de la sentence par la publication au maximum du rapport sans aucun contrôle processuel, sans aucun contrôle de la justice. Il faut qu’à un moment donné, que ces ONG puissent avoir des comptes à rendre si les choses ne sont pas faites de façon convenable. Et nous avons assez d’éléments qui nous laissent à penser que les choses ne l’ont pas été», a grondé l’avocat. Un combat noble, qui mérite l’appui de tous. Si on veut assainir le travail des lanceurs d’alertes et des ONG plongées dans l’imposture, c’est maintenant ou jamais. Le combat pour la transparence a changé d’ère.

YA KAKESA

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