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RD-Congo: le CODED appelle le gouvernement, les entreprises, la Société civile et les particuliers à investir maintenant dans l’air pur

A l’occasion de la Journée internationale de l’air pur pour un ciel bleu, le Centre congolaise pour le droit du développement durable -CODED- a, dans un communiqué publié samedi 7 septembre 2024 à Kinshasa, attiré l’attention du gouvernement RD-congolais sur l’urgence de prendre des mesures en vue d’éradiquer la pollution de l’air en RD-Congo. A cet effet, le CODED a lancé un appel aux gouvernements, aux entreprises, à la Société civile et aux particuliers à investir dans l’air pur maintenant. «Selon le Programme des Nations unies sur l’environnement -PNUE-, la pollution de l’air est le plus grand risque environnemental de notre époque pour la santé des populations. Elle exacerbe le changement climatique, entraîne des pertes économiques et réduit la productivité agricole. Elle ne connaît pas de frontières.

Les statistiques récentes de l’Organisation mondiale de la santé -OMS- montrent qu’il circule dans la ville de Kinshasa environ 63,2 microgrammes/m³ des particules fines -PM 2.5- dangereuses pour la santé. Et, selon les récentes recherches, la concentration des -PM 2.5- à Kinshasa serait de 18.6 fois supérieure à la valeur du guide annuel de l’OMS concernant la qualité de l’air», a rappelé le CODED dans ce communiqué.

Et de poursuivre: «selon l’OMS, la pollution de l’air est à l’origine de près 200.000 décès chaque année en Afrique et la RD-Congo occupe une place de choix en raison des activités intensives des industries minières et d’autres activités industrielles d’extraction à travers plusieurs maladies qu’elles occasionnent dont le cancer de poumon, le cancer de vessie, des cardiopathies, des accidents vasculaires -AVC- jusqu’au dépistage des substances cancérigènes dans les urines sur lesquels on trouve du plomb provenant notamment du gasoil non brûlé dans les automobiles».

Appel à la protection de l’environnement et à la santé des populations

A cause de cette pollution de l’air -un des risques majeurs pour la santé selon le Programme des Nations unies sur l’environnement -PNUE-, de nombreuses personnes à travers l’ensemble du pays meurent à petit feu, particulièrement à Kinshasa et dans les grandes villes abritant les industries minières, telles que les villes de Lubumbashi et Kolwezi. Suivant l’article 53 de la Constitution du 18 février 2006, il est une obligation pour le gouvernement et un devoir pour le citoyen, les industries extractives et les entreprises commerciales de veiller à la protection de l’environnement et à la santé des populations ainsi que d’assurer un environnement sain.

D’après le CODED, le droit à un environnement sain est «un droit reconnu par la Constitution et par d’autres textes réglementaires en vigueur en RD-Congo, en vue de garantir un bien-être général à la population dans la droite ligne des Objectifs de développement durable adopté par les Nations unies -ODD».  Ainsi, l’ONG de recherche et de production du développement durable a indiqué que l’obligation d’assurer un environnement sain devrait pousser l’Etat RD-congolais à une prise en compte dans ses différentes politiques et programmes des mesures nécessaires pour empêcher la pollution de l’air et protéger l’environnement, afin d’éliminer au mieux réduire des morts causées par cette situation. «Cela dans le strict respect de l’Objectif de développement durable ODD 3 consacré à la bonne santé et au bien-être, dans son indicateur 3.9.1», a-t-on appris dans ce communiqué.

Eu égard à ce qui précède, le CODED a recommandé à l’Etat RD-congolais de veiller à la santé de sa population par la promotion du droit à un environnement sain; prendre des mesures idoines aux fins de protéger la santé des populations qui ont droit à un environnement sain et de l’écosystème; faire respecter la réglementation en vigueur réprimant la pollution de l’air causée par les entreprises du secteur extractif; planifier et exécuter une répression organisée contre les entreprises et les industries extractives responsables de la pollution de l’air; et, enfin, vulgariser après des entreprises extractives et de la population les instruments juridiques qui protègent contre les dangers de la pollution de l’air pur. En même temps, le CODED a invité les entreprises du secteur privé, les industries extractives et la Société civile à protéger l’atmosphère RD-congolaise et garantir un air sain pour tous.

Et, a-t-il poursuivi, à collaborer au-delà des secteurs pour réduire la pollution atmosphérique en investissant collectivement du temps, des ressources et des efforts, mais surtout en dénonçant les cas les plus flagrants. Par ailleurs, le CODED s’est réservé le droit à travers sa cellule juristes pour causes d’intérêt publics -JURI-CIP- de publier les résultats de ses investigations sur la pollution de l’air dans les principales zones extractives, lequel identifie les victimes avant d’envisager des actions conséquentes contre l’Etat RD-congolais et les entreprises responsables de cette pollution pour négligence scandaleuse et non-assistance à personne en danger, en violation flagrante des textes en vigueur aux niveaux national et international.

Hénoc AKANO

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