Le porte-parole du gouvernement RD-congolais a vivement dénoncé l’attitude des autorités américaines qui, selon lui, font le relais de la propagande rwandaise. Pour le ministre Muyaya, les propos tenus par Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, sur une probable tension qui existerait aux frontières de deux pays -RD-Congo – Rwanda-, est une stratégie montée pour incriminer la RD-Congo.
Sans ambivalence, Patrick Muyaya a fustigé, mercredi 16 août, la posture de l’allié américain qui ne se prononce pas ouvertement ou n’utilise pas les moyens en sa possession, pour condamner l’agression dont sont victimes les populations RD-congolaises, dans la partie orientale du pays. Premièrement, je ne pense pas qu’il y a matière à désescalade ici, parce que ça fait plus au moins une année que nous avons commencé un processus de discussion avec toutes les parties prenantes afin d’aboutir à ce qu’on a vu en novembre de l’année dernière, ce qu’on appelle «accord de Luanda».
Cet accord fixe le cadre qui permet le retour de la paix dans l’Est, a détaillé Muyaya. Au cours du briefing co-animé avec le Général-major Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée RD-congolaise, le ministre de la Communication et médias a rappelé que le gouvernement RD-congolais a fait sa part en déployant les matériels destinés à l’aménagement du site de Rumangabo, choisi pour le précantonnement des éléments du M23. Cependant, a-t-il insisté, la coalition M23/RDF ne veut pas souscrire au schéma convenu dans le cadre du processus de Luanda.
La levée de l’état de siège exigée
«Aujourd’hui, on observe plus au moins l’esprit de cessez-le-feu entre les Forces de la République démocratique du Congo et la coalition Rwanda-M23. On a fait beaucoup de discussions, notamment avec la force régionale sur le programme de précantonnement. Ça fait cinq semaines que tous les matériels ont été apprêtés parce que le gouvernement s’était engagé à faire sa part pour aménager le site de Rumangabo, choisi pour le précantonnement. La coalition Rwanda-M23 ne veut pas souscrire au schéma qui était communément convenu», a tonné Patrick Muyaya.
«Nous voulons restaurer l’intégrité de notre territoire et c’est pour ça que nous avons souscrit à différents processus diplomatiques. Il y a des rapports qui sont sortis des Nations unies, il y a des rapports de Human rights watch qui confirment les exactions commises par le Rwanda. Le moment venu, si les différents processus dans lesquels nous sommes engagés ne donnent pas les résultats espérés, on pourra en tirer les conséquences parce que nous ne pouvons pas de manière indéfinie laisser notre population être massacrée», a martelé le porte-parole du gouvernement.
Le secrétaire d’État américain a, au cours d’une conversation téléphonique avec le président rwandais, Paul Kagame, appelé à la désescalade entre le Rwanda et la RD-Congo, soutenant qu’il y a une vive tension à la frontière entre les deux pays. Propos que le porte-parole du gouvernement a balayé d’un revers de main en démontrant que la frontière entre la RD-Congo et le Rwanda est actuellement contrôlée par la force régionale de l’EAC. Par ailleurs, le porte-parole de l’armée a fait savoir que les FDLR ne constituent pas une menace pour le Rwanda, c’est plutôt le régime de Kigali qui utilise cette stratégie pour justifier son agression contre la RD-Congo. Le général Ekenge a également rappelé que les Forces armées RD-congolaises n’ont jamais toléré et ne permettront jamais que la RD-Congo serve de base arrière aux groupes armés ou aux rebelles qui veulent déstabiliser les pays voisins.
Avec Ouragan.cd