Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a présidé, le lundi 25 septembre 2023 à l’Immeuble du gouvernement, une réunion de concertation gouvernement-partenaires techniques et financiers sur les défis de l’exécution des projets et programmes bénéficiant de financement extérieur. C’est au cours de cette rencontre organisée par le ministère des Finances que le chef du gouvernement a appelé les partenaires techniques et financiers de la RD-Congo à mettre sur pied des modèles innovants dans les financements des projets en vue de concilier «croissance, financement et impact réel dans le vécu quotidien du peuple RD-congolais». A cette occasion, Sama Lukonde a d’abord rappelé le cadre de gestion efficace des projets d’investissement public, puis, il a donné des orientations. Premièrement, il a évoqué l’engagement pris par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lors de son premier discours sur l’état de la Nation, le 13 décembre 2019, celui d’accélérer plusieurs projets de développement en faveur des populations RD-congolaises, notamment des projets financés par les bailleurs.
«Fort de cette vision du Chef de l’État, le gouvernement œuvre à renforcer les financements extérieurs de haute qualité, mobilisés en quantité requise, gérés efficacement, et affectés aux priorités nationales essentielles pour le développement durable de notre pays», a-t-il indiqué, pensant que l’atteinte des résultats de développement des projets est tributaire d’une gestion efficace et efficiente des financements extérieurs. Ce qui implique la responsabilité partagée entre le gouvernement et les partenaires financiers, d’une part, le gouvernement et ses démembrements, d’autre part. Selon lui, ces derniers ont un rôle majeur à jouer dans la mise en œuvre des projets alignés par la politique du gouvernement dans leurs secteurs.
«C’est dans cette optique de promouvoir le développement durable nécessaire à l’amélioration de la qualité du cadre de vie de la population, à l’accès aux services sociaux de base, que son gouvernement s’est doté d’un cadre rénové pour une gestion efficace des projets d’investissement public», a-t-il indiqué.
Puis: «Je voudrais ici revenir sur ce cadre, le décret n°23/18 du 31 mars 2023 portant sur la gestion des investissements publics. Et cela reste, aujourd’hui, un cadre de référence qui définit les principales règles d’identification, de préparation, de sélection et d’évaluation des projets. Il précise également les règles de mise en œuvre et de suivi de l’exécution des projets et encadre le processus de clôture des projets ainsi que de leur évaluation».
Le chef du gouvernement est aussi revenu sur les attributions des ministères telles que fixées par l’Ordonnance n°22/003 du 07 janvier 2022. Il a souligné que le ministère du Plan s’assure, entre autres que les objectifs poursuivis par le projet sont alignés aux priorités de développement national énoncées dans le cadre programmatique national fédérateur et unique de référence. Il assure aussi la planification et la programmation des projets d’investissement public en collaboration avec le ministère des Finances ayant le budget et les finances dans leurs attributions.
Le ministère des Finances, lui, est responsable de la mobilisation et la gestion des ressources publiques et de l’aide extérieure servant à financer les projets d’investissement public. Il gère les relations en matière financière en cours, notamment entre le pays et les organismes de coopération bi et multilatérale. Et aussi la gestion de tous les traités et conventions, les protocoles d’accord, et arrangements conclus avec les partenaires extérieurs et les organisations internationales en matière de financement et valide les plans et modalités de financement des projets.
A ce titre, le ministère des Finances veille au respect des engagements financiers pris par le pays dans la gestion et la mise en œuvre des projets. «Ensuite, nous avons les autres intervenants qui sont les institutions et les ministères sectoriels, qui sont représentés dans cette réunion, qui, eux, surtout en ce qui concerne les ministères sectoriels, sont responsables de la conception et de la mise en œuvre des projets en collaboration avec le ministère du Plan, le ministère du Budget et le ministère des Finances ainsi que les autres entités publiques spécialisées», a-t-il noté. Selon ses propres dires, ces institutions et les ministères sectoriels gèrent le processus d’identification et de préparation des projets, surtout ceux qui sont classés en investissement dans le domaine des infrastructures, ainsi que les autres domaines sociaux d’accès à l’eau, à l’électricité et aux besoins de base.
Les orientations du Premier ministre
Pour le Premier ministre, les ministères sectoriels organisent le recrutement, notamment en ce qui concerne le coordonnateur des projets et cela, en collaboration avec le ministère des Finances. «Le coordonnateur des projets, lui, est un autre acteur responsable de la gestion quotidienne des projets d’investissement public sous la supervision des ministères sectoriels par délégation du ministre des Finances, qui ordonne le financement des projets et, de ce fait, le rend responsable et comptable de ces derniers», a-t-il précisé.
Et d’insister: «dans le contexte préélectoral où nous sommes, ce cadre devrait constituer un repère pour une meilleure gouvernance des projets et programmes particulièrement, ceux de financement extérieur. J’ai tenu ici à rappeler ce cadre, ensuite, définir les rôles et donner les responsabilités. Les deux interventions qui m’ont précédé, ont été très précises. Elles ont noté que la croissance, il y a en RD-Congo. Il y a une amélioration et une nette croissance des portefeuilles et des moyens qui ont été mis à la disposition des projets de développement. Le gouvernement a fourni des efforts, d’abord dans le retour du programme avec le FMI et, depuis, toutes les réformes dans lesquelles nous nous sommes engagés pour garantir les financements extérieurs, qui nous viennent de différents bailleurs représentés ici dans cette salle. On a aussi rappelé ce qui devrait définir l’espace des projets, les sites qui devraient être suivis par les uns et les autres et la responsabilité partagée».
Il a donné les orientations de ce sur quoi devraient porter les échanges du jour. «L’un des défis majeurs, c’est le niveau de décaissement, la périodicité de financement, le travail à faire au niveau de la mobilisation pour atteindre les enveloppes allouées. Une fois que nous avons ces enveloppes allouées, les niveaux de décaissement, le ministre des Finances les a donnés de manière très précise avec des chiffres, le temps sur lequel ce décaissement est fait, etc. Je crois que c’est ce qui devrait faire l’objet des échanges de ce jour. Comment accroître le niveau de mobilisation sur les enveloppes allouées. Parce qu’on montre qu’on ne les atteint pas. Nous avons fait des efforts, mais qui ne sont pas suffisants. Ensuite, comment est-ce que dans les six cycles qui ont été donnés de la vie des projets, on doit s’assurer qu’on est non seulement dans les décaissements voulus, mais l’aboutissement des projets dans le temps imparti. C’est à ce titre que je tenais à rappeler le rôle des uns et des autres. C’est important que cela soit respecté. Enfin, comment concilier croissance, financement et impact réel de nos projets dans la vie quotidienne de nos populations», s’est interrogé Sama Lukonde devant les partenaires techniques et financiers.