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RDC: Le Prof Mabi encourage la transformation de la Gécamines

«Le Conseil d’administration actuel est le seul depuis mon époque à avoir résisté au lobby des experts internes de l’entreprise et à avoir engagé une action forte en faveur de la Transformation de la Gécamines pour rendre à cette entreprise sa grandeur et offrir au pays l’outil dont il a tant besoin pour son développement», a soutenu le président du comité de surveillance de la Gécamines Holding en 1986

Une nouvelle tribune sur la Gécamines. Son auteur, le professeur Evariste Mabi Mulumba, fait partie de la crème intellectuelle qui fait autorité dans le domaine économique en République Démocratique du Congo. L’ancien Premier ministre reconnait le travail remarquable abattu par l’actuel Conseil d’administration de la Gécamines, dirigé des mains de maitre par Albert Yuma, pour la transformation de cette entreprise publique. A en croire son géniteur, cette tribune rend les différentes photos de l’Histoire de la Gécamines. Il affirme l’avoir rédigée à l’aune de toute son expérience engrangée en sa qualité d’ancien Premier ministre, de ministre des Finances et de président du comité de surveillance de la Gécamines Holding en 1986.

Dans son analyse, ce professeur dont la réputation a traversé les époques et les frontières, dit regarder la réalité en face et appelle à «reconnaitre que le Conseil d’administration actuel est le seul depuis mon époque à avoir résisté au lobby des experts internes de l’entreprise et à avoir engagé une action forte en faveur de la Transformation de la Gécamines pour rendre à cette entreprise sa grandeur et offrir au pays l’outil dont il a tant besoin pour son développement».

L’ancien Chef du gouvernement exprime son regret face à «toute cette agitation actuelle autour de la Gécamines, tous ces lanceurs d’alertes, tous ces résistants de la dernière heure et toutes ces interpellations, dont le caractère purement politicien n’échappe plus à personne». Il craint que cette situation ne puisse «débloquer la transformation en cours de la Gécamines».

L’économiste ne raconte pas sa vie. Des faits vérifiés et vérifiables renforcent sa thèse. Il y a dix ans, la Banque mondiale avait recommandé la dissolution de l’opérateur public des mines. Cette dissolution devait, selon plusieurs analystes, profiter uniquement aux multinationales qui pensaient ainsi se partager les carrières et mines orphelines, et contrôler à leur guise le cuivre et le cobalt de la République Démocratique du Congo.

Parallèlement à son implication dans la confection du nouveau Code minier et son plaidoyer pour une meilleure représentation de la GCM dans l’actionnariat des JV, le comité Yuma a remporté plusieurs batailles face aux multinationales et ramené cet opérateur public à la vie. Résultat du Plan managérial mis en place, ce retour à la vie est marqué entre autres par la victoire sur le géant Glencore caractérisée par la conversion en actions d’une partie de la dette de la joint-venture Kamoto Copper Company -KCC-, soit 5,6 milliards de dollars sur un endettement total de 9 milliards de dollars, l’encadrement de taux applicables sur les prêts intra-groupes, qui ne pourront plus excéder 6%, ainsi que le reversement d’une «indemnité transactionnelle» de 150 millions de dollars par le Groupe Katanga en faveur de la Gécamines. Un autre litige réglé avec Boss Mining, filiale du Kazakh ERG, a rapporté 30 millions de dollars à l’entreprise publique.

Si GCM a pu augmenter plus de la moitié de sa production, soit 40.000 tonnes de cuivre début 2019 -des chiffres de loin supérieurs au pic de 25.000 tonnes atteint ces vingt  dernières années-, grâce à un investissement propre de 100 millions de dollars dans ses nouvelles usines de Shituru, le rachat de la mine de Deziwa à la firme canadienne Platmin lui a permis le lancement en janvier 2020 en cours du projet du même nom, qui la voit détenir 49% des parts contre 51% à son partenaire chinois CNMC. Contrairement à d’autres partenariats industriels de GCM, celui conclu avec CNMC a une durée de vie fixée à neuf années, éventuellement prolongeables de deux années si les conditions du marché auront été si négatives que les partenaires n’auraient pas pu rembourser leur apport, 880 millions de dollars levés sur les marchés contre les réserves minière de la République.

La naissance de Deziwa, qui deviendra la propriété de la Gécamines après la période de collaboration avec CNMC, coïncide avec la diversification des activités marquée par la construction contre 200 millions de dollars de la Cimenterie du Katanga à Likasi, 1,2 million de tonnes de ciment par an; la relance de la Société de terril de Lubumbashi et de KamboveMining pour une production de 60.000 tonnes de cuivre par an.

Avec 158 millions de dollars de bénéfice réalisé l’année dernière, la Gécamines est redevenue la seule entreprise publique viable et florissante de la République Démocratique du Congo alors que toutes les autres sont en situation de faillite. Elle ressuscite les convoitises. Tant des multinationales que des politiciens qui n’auraient pas accepté d’y être nommés comme mandataires publics en 2010 après le  verdict de la Banque mondiale.

Outre le fait d’être redevenue cette belle fille après laquelle court tout le monde et dont les parents doivent, coûte que coûte, assurer la sécurité et la vie, la Gécamines, bientôt de retour dans le giron des majors, risque de voir sa lourde ardoise sociale plomber son nouvel élan. L’entreprise prend en charge la scolarité des dizaines de milliers d’élèves et assure les soins de santé à autant d’employés et leurs familles. D’où l’idée de sa transformation soutenue, entre autres, par Albert Yuma et Mabi Mulumba.

Ce dernier soutient à fond «les efforts et la démarche entreprise par le Conseil d’administration actuel à la demande du Président Joseph Kabila Kabange», étant donné que cela a pour résultat de «refaire de la Gécamines un acteur minier de rang international». «Ce processus s’intègre parfaitement dans la vision de l’actuel Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo», affirme-t-il.

Laurent OMBA


GECAMINES: l’indispensable Transformation

Par le Professeur Evariste Mabi Mulumba
Ancien Premier ministre

Si je prends aujourd’hui la plume, c’est pour essayer d’apporter un peu de sérénité dans le tumulte ambiant qui entoure la GECAMINES. Je voudrais, à l’aune de mon expérience personnelle, notamment comme Président du comité de surveillance de la GECAMINES Holding en 1986 en ma qualité de Ministre des Finances remettre en perspectives les vrais défis de cette entreprise que l’agitation actuelle tend à nous faire perdre de vue.

A longueur de rapports ou de lettres ouvertes toutes plus critiques les unes que les autres, voire «d’affaires», on constate à quel point la GECAMINES continue à être l’objet de toutes les attentions. Dans notre pays, aucune autre entreprise, aucune institution, ne fait l’objet d’autant d’intérêt de la part de sa classe politique, ni même de la société civile et des ONG internationales, qui pour ces dernières ne sont souvent que le paravent des intérêts étrangers pour nos ressources naturelles.

Pourtant sa situation actuelle est bien différente de celle des années 80, quand elle était au fait de sa capacité de production et encore en situation de monopole sur notre territoire. Mais force est de constater, que malgré la chute de sa production, malgré l’obsolescence de ses unités de production et la réduction comme peau de chagrin de son patrimoine minier, elle conserve suffisamment d’attraits pour continuer à alimenter toutes les passions. Il est vrai cependant que depuis quelques années, on a pu observer des actions positives engagées par la GECAMINES pour redevenir un acteur qui pèse dans son environnement. Peut-être est-ce là une des raisons qui justifient cet intérêt chaque jour plus croissant de la part de ses critiques.

On peut notamment souligner les luttes qui ont été engagées pour rééquilibrer les partenariats inéquitables qui lui furent imposés, souvent en remerciement de l’appui étranger dans les différentes crises qui avaient secoué le pays.

J’avais d’ailleurs personnellement assisté en 2018 à Indaba, avec certains collègues parlementaires, à un véritable réquisitoire, prononcé par le Président du Conseil d’Administration de la GECAMINES à l’encontre de ses partenaires. Il y avait alors dénoncé méthodiquement les pratiques mises en place pour que les revenus de l’exploitation des mines aillent de manière légale aux bénéfices de leurs sociétés, privant ainsi l’Etat des revenus de l’impôt et  la GECAMINES des dividendes qu’elle aurait pu attendre de ses participations.

L’histoire semble lui avoir donné raison, non seulement ses propos ne furent jamais démentis ni contestés, mais surtout la GECAMINES a obtenu des résultats largement positifs dans les renégociations qu’elle a engagées face à des mastodontes, et notamment le plus gros trader du monde.

La réforme du code minier, votée par le Parlement en 2018 aura été la suite logique de ces premières batailles pour rééquilibrer, non plus certains partenariats, mais désormais l’ensemble de notre législation, en amendant le régime de 2002, qualifié à raison par tous, comme trop favorable aux investisseurs.

La RDC de 2018, tout le monde en conviendra, n’était plus celle de 2002, et plus rien ne justifiait ces règles extrêmement défavorables à notre pays pour attirer les investisseurs. A ma connaissance, l’intérêt pour nos mines n’a pas décru depuis lors, bien au contraire.

Toutes ces actions, mises en perspective, constituent donc une réaction de défense de notre pays à l’histoire tourmentée qu’il a subi depuis les années 2000. Elle est la réaction légitime de l’Etat, et d’une de ses entreprises pour rééquilibrer ce qui pouvait l’être, après l’abandon aux multinationales étrangères de ce qui a fait notre richesse, notre potentiel minier exploitable.

On n’a pris suffisamment la mesure des propos que les représentants de la GECAMINES n’ont eu de cesse de répéter depuis de nombreuses années, qu’en cédant 32 millions de tonnes de cuivre de réserves certifiées entre 1996 et 2010, c’est en quelque sorte avoir laissé le Roi nu, et le Roi c’est la République démocratique du Congo.

Roi, parce qu’il nous reste des ressources potentielles, et c’est le mot potentiel qui est important, mais nu parce qu’il ne restait plus en 2010 au pays -à travers la GECAMINES – aucune réserve certifiée ou presque, c’est-à-dire directement exploitable, contrairement à celles qui furent cédées dans les années 2000 dans ce grand élan libéral d’ouverture du pays à l’investissement international.

J’ai pu lire récemment que la situation s’était améliorée et que la GECAMINES avait pu reconstituer un certain patrimoine minier, ce dont je ne peux que me réjouir. Néanmoins, presque la totalité des meilleures mines du pays, certifiées pour certaines au début du siècle comme à Kamoto ou Tenkefungurume, ne nous appartiennent plus qu’indirectement et pour un retour pour le pays bien inférieur à ce qu’il a toujours été.

Car c’est cela le fond du sujet et la seule vraie bataille qui vaille. Nous pourrons toujours nous battre pour rééquilibrer notre secteur minier ou mieux contrôler les investisseurs étrangers, tant que nous ne reconstruirons pas un outil national performant d’exploitation de nos matières premières, nous ne serons pas les maitres de notre destin.

C’est pourquoi je regrette toute cette agitation actuelle autour de la GECAMINES, tous ces lanceurs d’alertes, tous ces résistants de la dernière heure, et ils sont nombreux, et toutes ces interpellations, dont le caractère purement politicien n’échappe plus à personne, avec pour seul résultat tangible le risque de bloquer la transformation en cours de la GECAMINES.

En tant que ministre des Finances de la République, j’ai eu en 1986 à connaître de la GECAMINES et à m’y impliquer personnellement. A cette époque, alors que tous les signaux semblaient être au beau fixe pour l’entreprise et la production n’avait jamais été aussi importante cette année là avec 486 000 tonnes de cuivre produites, certains tiraient déjà la sonnette d’alarme dénonçant une situation préoccupante :trop de prélèvements de l’Etat, trop de malversations internes, trop peu d’anticipation pour les investissements à réaliser, trop peu de management moderne, des méthodes de production inadaptées, un retard coupable en matière de découverture et de maintenance, etc. En un mot comme en cent, trop peu de gestion rationnalisée pour une entreprise de cette importance, et dont le coût de production était logiquement supérieur de 100% à ceux de ses concurrents. En 1990, le coût de production du Cuivre à la GECAMINES était supérieur à 1 dollar la livre de cuivre contre 53 cents chez les concurrents et ce, malgré la teneur de son minerai plus élevée que partout ailleurs.

A l’époque, en cette qualité de ministre des Finances, mais aussi de Président du Comité de surveillance de la GECAMINES-Holding où j’avais été nommé pour reprendre les choses en main, je confiai une mission à une société internationale, le cabinet Bechtel. Celui-ci était bien connu pour avoir accompagné les Chiliens dans la transformation de leur société minière nationale, la CODELCO, aujourd’hui un des plus grands, si ce n’est le plus grand producteur mondial.

Ce programme d’études avait pour objet l’optimisation du fonctionnement du Groupe GECAMINES et devait être suivi d’un accompagnement par cette même société pour d’une part redéfinir l’organisation du Groupe GECAMINES et d’autre part réviser tous les plans et méthodes d’exploitation, ainsi que la stratégie et la politique commerciale.

Hélas, après avoir présenté en mai 1987 les résultats de ce programme d’études au Président Mobutu, celui-ci me fit savoir que la Haute Direction de la GECAMINES l’avait informé que toutes les compétences techniques, financières et managériales existaient au sein de l’entreprise et que l’entreprise serait tout à fait en capacité de mettre seule en œuvre les recommandations du Rapport Bechtel. Ainsi fut dit, mais évidemment rien ne fut fait, car ce n’était pas à ceux qui avaient à cacher leurs propres turpitudes ou incompétence qu’il fallait s’adresser pour transformer et réformer ce qui devait l’être.

Pire, malgré les mises en garde répétées du consultant de la GECAMINES Kvapil sur les risques qui pesaient sur la mine de Kamato en raison de travaux miniers menés sans aucun respect des règles applicables à ce genre d’exploitation souterraine, le sous-sol de la mine s’effondra en 1990, entrainant avec elle la GECAMINES et assez largement de tout le pays, comme l’avait rappelé en son temps le Professeur Gamela.

On peut noter que c’est le même lobby interne -évidemment appuyé par tous ceux qui avaient intérêt au statu quo- qui a également bloqué la tentative de la Banque mondiale et de SOFRECO dans les années 2000 de refaire de GECAMINES un acteur minier, les poussant à décréter que toute réforme serait impossible avec à la clef la proposition de fermer la partie production de l’entreprise.

C’est pourquoi, au regard de mon expérience passée, au regard de la responsabilité que portent ceux qui ont entravé à l’époque la réforme que nous voulions mener et au regard de l’importance de cette entreprise pour notre pays, je ne peux que soutenir les efforts et la démarche entreprise par le Conseil d’Administration actuel, à la demande du Président de la République Joseph Kabila Kabange, de vouloir refaire de la GECAMINES un acteur minier de rang international. Je ne peux que les féliciter d’avoir eu le courage d’engager depuis la fin 2015, un processus coordonné et systématique d’audits techniques et organisationnels avec des cabinets extérieurs pour réformer l’entreprise, la moderniser et lui faire enfin jouer le rôle qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’avoir. Ce processus s’intègre parfaitement dans la vision de l’actuel Chef de l’Etat Félix Tshisekedi Tshilombo. 

D’ailleurs à ma connaissance, les maux dont souffre l’entreprise n’ont pas fondamentalement changé depuis mon époque, et ce qui était vrai hier, l’est malheureusement encore aujourd’hui, probablement à quelques exceptions près en raison notamment du changement de statut de l’entreprise, de société publique, en société commerciale.

Sur ce point en particulier et à rebours de toutes les critiques un peu simplistes qu’on peut lire sur un prétendu manque de contrôle de l’entreprise par l’Etat, on ne peut que rappeler que ce changement de statut volontaire a été institué spécifiquement pour limiter la porosité entre le politique et l’économique au sein de la GECAMINES.

Je rappelle, par exemple, qu’à l’époque nous avions eu à connaître d’achat de matériel militaire directement en échange de cuivre, avec 10 000 tonnes livrées en France pour des hélicoptères ou 20 000 en Italie pour des avions militaires. Que ceux qui regrettent l’absence supposée de contrôle de l’Etat, se souviennent d’où nous venons et pourquoi la GECAMINES a été soustraite à cette emprise directe.

Je me contenterai de me référer à ce que j’ai écrit à ce sujet dans «Congo-Zaïre: les coulisses du pouvoir sous Mobutu – Témoignage d’un ancien Premier ministre», où j’avais alors listé les problèmes rencontrés par l’entreprise:- Les conditions d’exploitation et de gestion technique défaillantes qui impactaient les programmes d’exploitation, l’approvisionnement des stocks, la maintenance des matériels. Le budget n’était exécuté qu’à 50% alors qu’en 1975, les budgets avaient un taux d’exécution de 90%; -la non fiabilité des projets d’investissements: où par exemple les crédits bancaires alloués par la Banque mondiale, la Banque libyenne arabe ou la Banque européenne d’investissement furent consommés alors même que les projets pour lesquels ces crédits étaient alloués étaient ajournés; -les circuits de commercialisation et d’approvisionnement. A l’époque il s’agissait de SOZACOM et sa filiale SOZAREX qui rendaient bien plus flous les circuits de commercialisation. Sur ce point on peut noter que GECAMINES n’a plus de structure commerciale dédiée; – le management de la GECAMINES et la gestion des ressources humaines marquées assez largement par une forte politisation et un certain tribalisme et clanisme dans les recrutements; – et les fortes impositions gouvernementales, qui n’ont pas cessé avec les «avances sur fiscalité» mais dont on voit qu’elles ne datent pas d’aujourd’hui; – la prise en charge des activités étrangères à son objet social, comme les activités agro pastorales, les activités sociales liées à l’éducation et à la santé.

Je crois que ces différents problèmes subsistent toujours, à un degré plus ou moins fort et que s’agissant des problèmes purement internes, le Programme de transformation qui a été engagé par la Direction de la GECAMINES s’attache à les dépasser. Cependant, du peu que j’ai eu à en connaitre à travers les prises de paroles publiques de ses représentants ou de leurs écrits, je ne peux que souscrire au processus qui a été engagé, tant sur la forme, que sur le fond.

La démarche tout d’abord, c’est celle d’avoir fait le choix de s’adjoindre un cabinet conseil extérieur – EY – de réputation mondiale pour faire le diagnostic et mettre en œuvre la feuille de route. Cela ne garantit pas que le processus aboutira, mais cela garantira a minima, que les adversaires de la Transformation, les réfractaires au changement, ne seront les seuls acteurs d’un processus dont ils ne veulent pas et ne pourront pas tout bloquer par leur inertie coupable. Je rappelle que si les alertes avaient été entendues, si le programme BECHTEL avait été mis en œuvre, la GECAMINES serait peut-être aujourd’hui un géant mondial et notre pays n’aurait certainement pas connu la même trajectoire. Que ceux qui se sont opposés à l’époque à cette volonté de changement mesurent aujourd’hui la responsabilité historique qu’ils portent face au pays sur ce qu’il est advenu ensuite.

Sur le fond, il ne faut pas être grand clerc pour se dire que l’organisation héritée de l’Union minière dans toutes ses dimensions, doive être adaptée au nouvel environnement minier pour permettre à l’entreprise de faire face à la concurrence. Les chantiers évoqués par la GECAMINES me paraissent frappés au coin du bons sens – et quoi qu’il en soit, chaque jour qui passe rend la réforme toujours plus indispensable.

Alors, avec l’expérience qui est la mienne dans ce pays et les responsabilités que j’ai exercées à tous les niveaux, permettez-moi de vous dire que lorsque je lis ou entends les propos des uns qui ne pensent qu’à prendre le pouvoir et des autres, qui ne souhaitent que bloquer la réforme en cours pour revenir à un système qui n’a jamais marché depuis 1990, je suis affligé et sincèrement inquiet.

Ces personnes sont en fait les mêmes que celles qui avaient précipité l’effondrement de Kamoto. Ce sont les mêmes que celles qui n’ont rien fait, ni rien entrepris depuis 1990 pour relever l’entreprise et se sont contentées de gérer le «corbillard» comme on a pu le lire.

En conclusion, en regardant la réalité en face, il faut reconnaitre que le Conseil d’administration actuel est le seul depuis mon époque à avoir résisté au lobby des experts internes de l’entreprise et de leurs soutiens et à avoir engagé une action forte en faveur de la Transformation de la GECAMINES pour rendre à cette entreprise sa grandeur et offrir au pays l’outil dont il a tant besoin pour son développement.

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