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Présidence Sénat: Bongongo, She Okitundu, Boshab, Bahati… dans le top 10 (Sondage)

L’élection sénatoriale a eu lieu le 15 mars dans toutes les Assemblées provinciales du pays, sauf dans celles de Maï-Ndombe et Nord-Kivu. Bien que, sur ordre du Président de la République Félix Tshisekedi, l’installation des sénateurs élus soit suspendue, l’heure est à la préparation de l’élection des membres de bureaux définitifs de l’Assemblée nationale et du Sénat. En marge de ces élections stratégiques, l’Institut de sondages «Les Points» organise une série de sondages d’opinion dont le premier volet a porté sur le portrait-robot de celui qui devra remplacer Léon Kengo Wa Dondo à la Présidence de la chambre haute du Parlement. Au terme d’un coup de sonde réalisé à Kinshasa du 15 au 16 mars auprès d’un échantillon de 1000 personnes, dix personnalités nouvellement élues ont été choisies comme probables candidates à ce poste. Il s’agit entre autres de Michel Bongongo, SheOkitundu, Evariste Boshab, Modeste Bahati, Jean-Philibert Mabaya, François Mwamba… qui sont dans le top 10.  La population a été interrogée sur leurs atouts et faiblesses ainsi que sur d’autres critères notamment géopolitique, l’âge, le parcours politique et le parcours scientifique.

Selon les résultats du sondage «Les Points» réalisé dans la capitale du 15 au 16 mars, les Kinois ont choisi dix personnalités politiques nouvellement élues sénateurs susceptibles de prendre la présidence du bureau du Sénat. Parmi lesquelles, Michel Bongongo, crédité de 61%. Ancien cadre de l’Union des Forces du Changement -UFC- de Léon Kengo Wa Dondo, membre influent des Républicains, les Kinois interrogés pensent que Michel Bongongo ades atouts pour succéder à son mentor au perchoir de la chambre haute du Parlement. Professeur des universités, il a occupé plusieurs fonctions, entre autres vice-président de l’Assemblée régionale de 1985 à 1989 et président de la même institution au cours de deux années qui ont suivi; ministre d’Etat au Budget de 2014 à 2016 avant d’être nommé ministre d’Etat à la Fonction publique depuis 2016 jusqu’à ce jour. A en croire les enquêtés, Bongongo a réussi à maîtriser tout mouvement de grève dans l’administration publique grâce à son sens élevé de dialogue, à l’écoute et proche de la population. Très proche de l’ancien président du Sénat Léon Kengo, les Kinois pensent qu’il maitrise parfaitement la Chambre haute du Parlement et est capable de la gérer avec sagesse même si certaines personnes interrogées estiment qu’il n’a pas suffisamment de soutien politique au sein du FCC.

Léonard She Okitundu vient en deuxième position avec 52%. A 72 ans, il a obtenu tout ce qu’il a voulu en se faisant triplement élire député provincial de la ville de Lusambo, député national du territoire de Katako-Kombe, dans la province du Sankuru, et sénateur de la même province. Co-fondateur du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie -PPRD-, son nom est sur toutes les lèvres quant au prochain président du Sénat. Classé deuxième, ce poste lui avait échappé de quelques centimètres en 2007 au profit de Léon Kengo mais sans se décourager, il a supporté la traversée du désert jusqu’en 2016, année durant laquelle il mènera les débats entant que rapporteur de la Majorité présidentielle au dialogue de la Cité de l’Union africaine à l’issue duquel il sera nommé vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’intégration régionale. Les personnes interrogées affirment que She Okitundu a plusieurs qualités pour prendre la direction du Sénat. Notamment sa parfaite maitrise des rouages de la scène diplomatique, ses réseaux en Europe et aux Etats-Unis, son attitude paisible et non conflictuel ou encore ses relations avec l’UDPS, le parti présidentiel, lesquelles remonteraient aux négociations informelles d’Ibiza entre feu Etienne Tshisekedi et les émissaires de Joseph Kabila.

Troisième avec 49%, Alexis Tambwe Mwamba, ancien ministre du Plan, des Affaires étrangères et actuel ministre sortant de la Justice serait lui

aussi capable de présider le Sénat. Après avoir été ministre des Travaux publics, de l’Urbanisme et Habitat, du Commerce extérieur, des Transports sous Mobutu, il a été président de l’Union des démocrates indépendants -UDI-, une plateforme créée par Léon Kengo. Cependant, parmi les obstacles qui se présenteraient sur son chemin, les répondants ont relevé, entre autres l’intransigeance dont il a fait preuve dans l’affaire de l’arrestation du Professeur Tshibangu Kalala, les prisonniers dits politiques ou encore ses embrouilles avec la presse dans l’affaire de détournement présumé de 270 millions de FC par son fils Alexis Thambwe Junior et dans l’affaire dite des insultes envers les journalistes.

Ancien représentant de l’UDPS en France de 1982 à 1988, François Muamba a littéralement retrouvé sa famille politique en devenant conseiller du Président Félix Tshisekedi. Ministre de l’Economie, de l’Industrie et Artisanat de Mobutu en 1991 et puis ministre-conseiller à la Présidence durant la décennie 1990 jusqu’à la chute de l’ancien dictateur, il a intégré le MLC en 1999. Il sera ministre du Budget entre 2003 et 2006 et sera un des acteurs clés du dialogue de Sun City. Elu député national du Kasaï Oriental en 2006, il a joué un rôle important à l’Assemblée nationale pour le compte du MLC et créera son propre parti, l’ADR en 2011 et coordonnera le Mécanisme national de suivi de l’Accord Cadre -MNS- avant de démissionner quelques années plus tard. Les Kinois le classe 4ème avec 43% et croient que sa proximité avec le Chef de l’Etat est un atout pour lui en vue de briguer la présidence du Sénat. Mais, pour d’autres enquêtés, cela pourrait être un handicap au cas où le FCC n’accepterait pas de céder ce poste à son allié le CACH. Cote à cote avec son frère du Grand Kasaï, François Mwamba, l’ancien speaker de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, est un juriste et Professeur des universités qui n’a pas hésité à lier son combat politique avec les connaissances scientifiques. Il est aussi ancien secrétaire général du PPRD qui a notamment occupé les postes de Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, président de l’Assemblée nationale et celui de vice-Premier ministre de l’Intérieur et sécurité. Pour certaines personnes sondées, sa popularité au sein du PPRD et ses rapports avec certains partis membres du FCC le place dans une position confortable pour diriger la Chambre haute du Parlement. Mais pour d’autres répondants, le dossier d’Evariste Boshab aurait du mal à passer à cause notamment de l’affaire des créances de la SNEL pour laquelle il avait été abandonné par sa famille politique à l’époque où il dirigeait le bureau de l’Assemblée nationale et surtout les sanctions des Etats-Unis et de l’Union européenne dont il fait objet depuis 2016 et 2017 pour son rôle présumé dans les violations des Droits de l’homme en RD-Congo.

40% de Kinois sondés ont donné leur opinion à Modeste Bahati Lukwebo. Candidat malheureux à la députation nationale dans la ville de Bukavu, l’Autorité morale de l’AFDC-A a sauvé son honneur en raflant 12 voix des députés provinciaux du Sud-Kivu pour devenir le Sénateur le mieux élu de la RD-Congo. Député national de 2006 à 2018, Bahati Lukwebo a occupé plusieurs fonctions politiques. Entre autres Questeur de l’Assemblée nationale, ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, ministre de l’Economie nationale et ministre d’Etat au Plan. Ancien membre de la Société civile, il a réussi sa reconversion en politique en

mettant en place un parti politique qui s’est imposé et qui est devenu le deuxième plus grand parti politique du FCC après le PPRD à l’issue des élections du 30 décembre 2018. Connu pour sa tendance revendicative, Modeste Bahati est mieux placé pour briguer la présidence du Sénat, en comptant sur les élus de son parti et ses alliés, estiment certains Kinois interrogés. Mais pour d’autres, comme par le passé, il risque d’être stoppé net par d’autres cadres du FCC qui le verraient comme un adversaire interne qu’il faut étouffer.

Tino MABADA

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