ActualitésPolitique

RDC : l’Opposition fait le bilan de sa marche réprimée par la police, elle dénonce la « dérive dictatoriale » du régime Tshisekedi

Les quatre leaders de l’Opposition, qui ont appelé à une marche pacifique le samedi dernier à Kinshasa, ont présenté, ce mercredi 24 mai 2023 à la faveur d’un point de presse, un «bilan très lourd» de la répression policière de cette mobilisation populaire, décrétée en vue de «protester contre l’insécurité grandissante sur l’ensemble du pays, la vie chère, la misère du peuple et la corruption ainsi que le processus électoral chaotique en préparation pour 2023».

Ce bilan fait état d’un député provincial enlevé par l’Agence national de Renseignements -ANR-, de trois personnes portées disparues, enlevées par la garde républicaine, de plus de 150 blessés dont 10 graves en attente d’interventions chirurgicales. Selon le même bilan, plus de 300 personnes ont été interpellées dont une cinquantaine détenues dans les cachots de la police.

«Plusieurs appareils portables et des sommes d’argent extorqués par les policiers, trois dames traumatisées parce que déshabillées et qui ont échappé au viol et les pare-brises et les vitres arrière des véhicules cassées», ont noté les opposants, signifiant avoir établi ce rapport après «évaluation par nos différents services et recoupement avec les données de la Croix Rouge».

Le responsable de «ces violences physiques excessives», selon Katumbi et ses paires, n’est autre que le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, reproché d’avoir fait preuve «d’irresponsabilité» en autorisant la marche des jeunes de l’UDPS, parti au pouvoir, et en organisant un rassemblement de son parti le même jour que l’activité de l’Opposition et dans un périmètre proche.

«Nous dénonçons la décision provocatrice, irresponsable et partisane du gouverneur de la ville de Kinshasa, membre de l’Union sacrée de la nation -USN- de prendre acte le même jour des activités des partis opposés. En conséquence, nous exigeons purement et simplement sa démission», ont tonné les opposants qui, en outre, chargent le président Félix Tshisekedi et dénoncent la «dérive dictatoriale de son régime».

«La répression terrible de la marche pacifique de l’Opposition n’aurait pas été permise sans le climat instauré au plus haut niveau politique qui favorise un sentiment d’impunité et la commission d’exactions de la part de ceux censés protégés la population. En ce sens, le premier responsable du drame qui s’est produit ce samedi 20 mai 2023 est M. Félix Tshisekedi Tshilombo», ont martelé Sesanga, Matata, Fayulu et Katumbi.

Ces derniers ont, dans la foulée, confirmé le sit-in devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, prévu ce jeudi 25 mai 2023. Ce sit-in a été interdit par le vice-gouverneur de Kinshasa, Gecoco Mulumbu, membre de l’UDPS, parti au pouvoir. Le décor d’un nouveau bras de fer est planté après la violente répression de la marche du samedi dernier.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page