Présidant lundi 27 février 2023 à Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa, la 54ème session du Conseil des ministres de l’Organisation pour l’harmonisation du Droit des affaires en Afrique, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a appelé les instances de cette organisation à installer en RD-Congo une représentation d’une des institutions de cette organisation. «Je puis vous assurer que la RD-Congo est disposée à offrir ce cadre pour abriter l’un des services de notre organisation», a-t-il dit, précisant que ce pays attache une grande importance à l’amélioration du climat des affaires et des investissements pour réussir l’émergence de son économie.
«Pour ce faire, elle n’est pas restée en marge de l’évolution juridique au niveau continental. Surtout, avec l’avènement d’un cadre concerté du droit des affaires régi par une législation applicable au niveau de chaque État membre de ce grand ensemble», a-t-il ajouté.
Puis: «Pour favoriser de bonnes affaires, pour attirer de meilleurs investissements, il est plus que nécessaire de bénéficier d’un environnement empreint de paix. Fort malheureusement pour notre pays, sa partie orientale fait les frais, encore une fois, de nature belliqueuse de l’un de ses voisins, bien identifié par toutes les institutions tant internationales que continentales. Il s’agit du Rwanda, pour ne pas le citer, qui, en dépit de bonnes intentions manifestées par la République démocratique du Congo, dès le début du mandat de Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République et Chef de l’État, n’a pas hésité à utiliser ses supplétifs du M23 pour envahir une partie de la province du Nord-Kivu, occasionnant des atrocités innombrables, massacres des populations civiles, viols des femmes et des filles, pillage systématique des ressources, destruction des champs et des récoltes, rien n’a été épargné. Heureusement, pour nous encourager, la Communauté internationale prend de plus en plus conscience et condamne, sans détours, cette nième forfaiture du Rwanda. Au-delà de ce tableau sombre, il reste l’OHADA, chez qui aussi est attendu un soutien, puisque c’est de lui qu’il s’agit, qui est aujourd’hui à l’honneur ici en RD-Congo».
Et de rappeler: «le 27 juin 2012, la RD-Congo a ratifié le Traité de Port Louis, instituant l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires -OHADA. Et le 13 juillet de la même année, Kinshasa a déposé les instruments d’adhésion à l’OHADA auprès du Sénégal, pays dépositaire de l’OHADA. Cela fait donc 10 ans d’exercice et de pratique de l’OHADA par les juridictions nationales, les praticiens du droit, les comptables, les opérateurs économiques, le corps académique, et les étudiants».
Le Premier ministre s’est montré très heureux de la mandature actuelle de la RD-Congo à la tête de l’OHADA qui coïncide avec l’année où cette organisation va totaliser 30 ans. «Par ailleurs, les actes uniformes font aujourd’hui partie du vécu quotidien de nos compatriotes et de tous ceux qui ont choisi la RD-Congo comme seconde partie. Mieux, depuis le 1er janvier de cette année, la présidence de l’OHADA a été confiée à notre pays. C’est autant vous dire combien nous sommes heureux pour ce bonheur et ce privilège accordé à la RD-Congo pour présider aux destinées de cette grande organisation continentale, forte de ses 17 États membres, particulièrement dans sa 30ème année d’existence. Mon pays entend, non seulement célébrer avec vous cet anniversaire avec faste, mais encore impulser des réformes qui vont certainement marquer l’avenir de ce grand ensemble continental», a annoncé Sama Lukonde.
Et de rappeler: «dans son adresse, madame la Présidente du Conseil des ministres vous a fait l’écho de ces réformes à travers la feuille de route pour la mandature de la RD-Congo. Celle-ci, elle l’a si bien évoqué, pourra constituer, pour les années à venir, le plan d’action de l’OHADA. J’ai personnellement suivi les points inscrits à l’ordre du jour de cette 54ème session. Ils sont tous d’un intérêt vital pour la bonne marche de la grande communauté OHADA. En effet, les échanges qui résulteront de l’audition du rapport du commissaire aux comptes traduisent l’engagement et la détermination de chaque État de maintenir une gouvernance saine au sein de ce grand groupe. Je sais que bien d’autres points de grande importance seront débattus au cours de cette session».
Pour le Premier ministre Sama, au-delà de tout, le souhait de la RD-Congo reste aussi quant à l’installation à Kinshasa ou dans une autre ville du pays d’une représentation d’une des institutions de l’OHADA. «Je puis vous assurer que la RD-Congo est disposée à offrir ce cadre pour abriter l’un des services de notre organisation. Ce sur ce vœu que je clos mon propos tout en vous souhaitant plein succès», a-t-il signifié.
Bien avant le Premier ministre, la ministre d’État en charge de la Justice a brossé les grandes lignes de la feuille de route de la mandature de la RD-Congo à la tête de l’OHADA. Les ministres de Justice et des Finances des 17 États membres, le secrétaire permanent de l’OHADA, les experts et hauts fonctionnaires de l’OHADA, le gouverneur de la ville hôte de Kinshasa, les représentants des institutions de justice de la RD-Congo, et plusieurs autres hautes personnalités prennent part à ces assises dont les travaux ont commencé le 24 février avec la réunion des experts et se sont clôturés le 28 février 2023.
Ces assises sont organisées à Kinshasa du fait de la mandature de la RD-Congo durant l’exercice 2023. Et dont le Président RD-congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo assure, depuis le 1er janvier 2023, la présidence de la conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’OHADA. Et en même temps. Et au même moment, la ministre RD-congolaise de la Justice, Rose Mutombo, est présidente du conseil des ministres de l’OHADA. La RD-Congo va donc présider, à cette occasion, la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement en octobre prochain. Tous les États membres attendent de la RD-Congo, un nouveau souffle pour cette organisation et des avancées significatives.