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Nord-Kivu : LUCHA exige la libération de 11 activistes incarcérés à la prison de Goma

Le Mouvement citoyen «Lutte pour le changement» -LUCHA- appelle à la libération de ses 11 membres détenus à la prison de Goma depuis 6 jours. Alors qu’ils manifestaientdans la non-violence à Goma pour dénoncer le monnayage et le retard dans la délivrance des duplicatas aux citoyens dont les cartes d’électeurs sont devenues illisibles, renseigne la LUCHA dans son communiqué du 28 août, les activistes Kakule Kasayi, Parfait Muhani, Justin Mulindwa, Lwesse Emmanuel, Kante Mutoo, Ishara Habamungu, Georges Museveni, Gloire Butaragaze, Blaise Kalisha, Firdaus Kasim et Queen Mwanze ont été arrêtés le 24 août 2023, puis transférés à l’auditorat militaire de garnison de Goma où ils sont encore détenus dans des conditions difficiles.

A en croire la LUCHA, en dépit du fait que cette manifestation a été annoncée par écrit au maire de la ville de Goma conformément à l’article 26 de la Constitution, les 11 activistes de défense des droits de l’homme sont accusés de rébellion et risquent jusqu’à 5 ans de prison chacun, en vertu de l’article 135 du code pénal RD-congolais. Dans son communiqué, le mouvement citoyen LUCHA appelle aussi à la libération de King Mwamisyo Ngungo, un autre activiste détenu à la prison de Goma depuis le 02 avril 2022 et condamné à 5 ans de prison pour outrage à l’armée par la Cour militaire du Nord-Kivu. Il est poursuivi pour «avoir dénoncé l’inefficacité des animateurs de l’état de siège à mettre fin à l’insécurité».

Par ailleurs, la LUCHA décrie également l’institutionnalisation de la répression au Nord-Kivu depuis l’instauration de l’état de siège. «Au lieu de concentrer leurs efforts à combattre les groupes armés et le M23 qui est d’ailleurs aux portes de Goma avec l’aide du Rwanda, les animateurs de l’état de siège utilisent plutôt cette mesure comme prétexte et ressource pour réprimer et réduire au silence ceux qui dénoncent l’inexistence ou l’insuffisance de l’action des dirigeants pour résoudre les multiples problèmes de la population. C’est entre autres en raison de cette restriction croissante de l’espace civique couplée au manque de résultats que la LUCHA et plusieurs autres forces politiques et sociales du pays ont appelé légitimement à la levée pure et simple de l’état de siège lors de la table ronde tenue à Kinshasa du 14 au 16 août 2023», fait savoir ce mouvement citoyen.

Dans cette optique, la LUCHA exhorte les autorités nationales à lever au plus vite l’état de siège conformément au vœu exprimé sans ambiguïté par les populations meurtries du Nord-Kivu et de l’Ituri lors de la table ronde de Kinshasa. Puis, elle invite le Chef de l’Etat à veiller à ce que les injustices et abus commis pendant la gouvernance militaire soient corrigés. Ce, à travers la libération de tous les prisonniers de l’état de siège.

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