Se faisant passer pour le porte-parole du Cardinal, le CLC déclare: «Son éminence le Cardinal Monsengwo n’est pas candidat ni à la Présidence de la République, ni au poste d’Administrateur d’une éventuelle transition». Pourtant ce lundi, la DCUD va saisir le Pape via le nonce apostolique -ambassadeur du Pape- pour solliciter son implication dans cette démarche afin de convaincre le Cardinal Monsengwo à être candidat à la présidentielle, à considérer les propos de son secrétaire exécutif national, Odette Babandoa Etoa. Monsengwo est devant un dilemme. Va-t-il saisir la balle au bond ou rejeter l’offre?
La candidature du Cardinal à la présidentielle a suscité moult réactions au sein de la classe socio-politique RD-congolaise. Le choix de Monsegwo divise. Les uns appuient la démarche de la Dynamique chrétienne pour l’unité et le développement -DCUD-, qui a jeté son dévolu sur le prélat catholique pour être candidat Président du peuple aux élections du 23 décembre 2018. Les autres estiment qu’il est hors de question pour le Cardinal de concourir pour le fauteuil présidentiel. Entre la politique et l’église, le Cardinal Monsengwo, silencieux depuis l’annonce de la DCUD, est appelé à faire un choix. Le calotin est pris en sandwich, selon certains analystes qui lui prêtent les ambitions de briguer un mandat présidentiel.
Considéré par une certaine opinion comme un instrument créé par et pour garantir les intérêts du Cardinal, le Comité laïc de coordination -CLC-, estimant avoir pour mission «d’assurer la mise en œuvre des directives pastorales de l’Archidiocèse de Kinshasa sur le champ socio-politique», a formellement déclaré: «Son éminence le Cardinal Monsengwo n’est pas candidat ni à la Présidence de la République, ni au poste d’Administrateur d’une éventuelle transition». Le CLC se fait passer pour le porte-parole du Cardinal. Une attitude qui semble confirmer la thèse selon laquelle il est pleinement au service de l’ancien Archevêque de Kisangani. «Le Cardinal, tout en remerciant la population congolaise pour cette grande marque de confiance, ne peut, en tant que pasteur, accepter une telle charge qui revient pleinement aux laïcs. Il ne peut se permettre, par un tel engagement, de décourager les efforts de désignation, tant dans les rangs de l’Opposition que de la Majorité, des meilleurs candidats possibles pour les élections présidentielles», laisse entendre le CLC dans son communiqué du 27 juillet 2018.
Puis: «Le Cardinal Monsengwo et l’ensemble des Archevêques et Evêques, membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo, ne cesseront jamais d’œuvrer sans relâche pour l’avènement de l’Etat de droit au Congo par le respect de la Constitution et l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre».
A l’opposé, la DCUD n’est pas prête à lâcher prise. Selon son secrétaire exécutif national, Odette Babandoa Etoa, le regroupement politique va saisir le Pape via le nonce apostolique -ambassadeur du Saint père- pour solliciter son implication dans cette démarche afin de convaincre le Cardinal Monsengwo à être candidat à la présidentielle.
«Nous nous engageons derrière un seul candidat, et nous croyons que le candidat qui peut faire le consensus de tous les leaders politiques et sociaux, c’est le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya», déclare Odette Babandoa Etoa, secrétaire nationale du regroupement politique DCDU, estimant aussi que la RD-Congo a besoin d’une personnalité intègre, compétente, qui rassemble et rassure les RD-Congolais.
Candidat déclaré à la présidentielle et coordonnateur de la Dynamique de l’opposition, Martin Fayulu a, récemment lors d’une sortie médiatique, estimé que le Cardinal Laurent Monsengwo et le Dr. Denis Mukwege sont les seules personnalités qui font le consensus en RD-Congo. «S’il y a un problème au niveau de la candidature commune des politiques alors dans ce cas-là, allons dans la Société civile et nous avons des hommes valables», avait déclaré Fayulu. Quelques jours après cette déclaration, les Opposants peinent à accorder leur violon autour d’un candidat unique. Félix Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, etc. tous veulent être candidats Présidents pour le compte de l’Opposition.
Au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social, l’idée d’une éventuelle candidature du Cardinal n’est pas la bienvenue étant donné que, selon Jean-Marc Kabund, «l’UDPS a son candidat Président de la République et c’est Félix Tshisekedi».
Cependant, certaines formations politiques restent convaincues que la candidature de Monsengwo est celle qu’il faut pour extirper le peuple RD-congolais de sa misère. «Nous avons réfléchi avec les autres amis de l’opposition et nous avons trouvé qu’au stade actuel, personne ne va accepter de laisser la place à l’autre. Tout le monde voudrait être candidat. C’est ainsi que nous avons jeté notre dévolu sur le Cardinal Monsengwo. Il est le candidat commun du peuple», soutient Kankolongo, président national de «Congo en avant». Et de marteler: «S’il refuse, il fera la non assistance à un peuple en danger». Le suspense demeure. Seul le temps saura le dissiper. Et, c’est le 8 août.
Laurent OMBA
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