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Modeste Bahati crucifie Steve Mbikayi

Le député national Stève Mbikayi, élu sur la liste AFDC-A, a une corde au cou. Le président de ce regroupement politique, Modeste Bahati Lukwebo, suspendu du Front commun pour le Congo -FCC- pour avoir postulé à la présidence du Sénat, tire cette corde et cloue le président du Parti travailliste -PT- au pilori. En premier lieu, Bahati apporte des preuves de l’argent, évalué à USD 5.000, perçu par Mbikayi pour battre sa campagne aux législatives nationales. Il s’agit d’un document dûment signé par le bénéficiaire puis de l’acte d’engagement des députés nationaux de l’Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés -AFDC-A- que le même Mbikayi a signé.

Dans les divergences nées à la suite de l’annonce de la candidature de Modeste Bahati au perchoir du Sénat, Stève Mbikayi, président du Parti travailliste -PT-, a réitéré son engagement à l’AFDC-A et au Front commun pour le Congo -FCC-, plateforme politique soutenant la candidature d’Alexis Thambwe Mwamba à la tête du bureau du Sénat. 

Suspendu du FCC, Bahati a vite compris le jeu, pris acte de la sanction lui infligée et affirmé son autonomie vis-à-vis de la plateforme de Joseph Kabila. Bahati ne s’est pas réservé de souligner que le FCC n’a pas une personnalité juridique, mais son regroupement politique, l’AFDC-A en a.

Autre chose, selon lui, l’AFDC-A a présenté les candidats aux élections alors que ceux qui se présentent au nom du FCC y vont sous l’étiquète des indépendants. La guerre de positionnement politique s’est déclenchée. La déclaration de Mbikayi a provoqué la réaction  du n°1 de l’AFDC-A qui se dit victime d’une discrimination au sein du FCC.

Mbikayi en voie de perdre son mandat de député?

A l’AFDC-A, on note que la législation RD-congolaise actuelle ne reconnait pas  aux partis qui se sont présentés aux élections sous le label d’un regroupement une autonomie électorale. Selon l’avis émis, lorsqu’un parti appartenant à un regroupement déclare prendre distance avec ce dernier sous peine de perdre le mandat qui appartient non pas au parti quel que soit son poids en termes de nombre des élus s’auto exclut. Au contraire, lorsqu’un regroupement  commet l’erreur d’exclure un parti membre ou ses élus, ces derniers gardent leur mandat. Conséquence logique: Stève Mbikayi pourrait perdre le mandat d’élu qui appartient non pas à son PT mais à l’ADFC-A comme label sous lequel il a été élu. Puisque le Parti travailliste, à travers son président Mbikayi, a pris distance de son regroupement AFDC-A et a sollicité en solo des postes dans les institutions, le PT qui a démissionné purement et simplement de son regroupement et perd au bénéfice de l’AFDC-A, le mandat électoral par renonciation au siège occupé au nom de ce dernier. La raison évoquée ici est le fait que les partis fédérés en regroupements ont perdu leur autonomie et doivent rester attachés à leurs regroupements pour conserver leurs sièges.

A considérer la position de Mbikayi, l’AFDC-A ne met pas des gants pour lui rappeler le fait qu’en 2006, à l’issue de la transition 1+4, il s’est éloigné de Kabila Joseph pour ne lui avoir pas été nommé dans les institutions du pays. «C’est ainsi qu’il va créer, vers la fin de la législature, le Parti travailliste -PT.  En 2011, Mbikayi va s’approcher de l’UDPS/Tshisekedi et sera élu député national sous le label du regroupement UDPS et alliés», poursuit-on. Puis: «Mbikayi n’a pas obtempéré au mot d’ordre d’Etienne Tshisekedi appelant les élus de son regroupement UDPS et Alliés de ne pas siéger au Parlement». Puis encore: «Mbikayi a tourné le dos à l’UDPS et s’est rapproché de l’UNC au sein duquel il sera vice-président du groupe parlementaire UNC et alliés avant de tourner le dos à Vital Kamerhe quelques années plus tard pour se retrouver aux côtés de la kabilie à l’occasion des pourparlers organisés par le Président Joseph Kabila. Ce qui a fait qu’en 2018, il va se rapprocher de Bahati à la veille des élections législatives et se fait élire sur la liste de l’AFDC-A».  Sans nul doute, le différend des sociétaires de l’ADFC-A risquerait d’être porté devant les instances judiciaires pour départager les uns et les autres au cas où il y aurait de la résistance.

Octave MUKENDI

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