Avocat au Barreau de Kinshasa/Gombe et au Barreau de Québec au Canada, patron du cabinet d’avocats portant son nom et porte-parole général de 4 Interfédérales de l’UDPS/Tshisekedi, Me Didier Kondo Pania est optimiste quant à la réalisation du projet de loi budgétaire 2022 déposé par le gouvernement à l’Assemblée nationale. Dans une interview accordée à «AfricaNews», il salue la proposition du gouvernement d’organiser l’enrôlement des électeurs en 2022 et les opérations de recensement et de l’identification de la population avant fin mai 2023. Entretien.
Vous avez passé un temps au Canada, comment allez-vous et comment va la fédération UDPS/Canada?
Dieu nous fait grâce. J’ai été au Canada comme je suis aussi membre de cette fédération pour le compte de notre parti UDPS/Tshisekedi. Maintenant, je suis rentré au pays. Laissez-moi vous dire que notre fédération se porte bien et a même envoyé un laptop à la coordination des 4 Interfédérales pour soutenir son administration.
Quelle est votre réaction par rapport au projet de loi budgétaire déposé à l’Assemblée nationale par le gouvernement et évalué à FC 20 milliards, soit USD 10,4 milliards pour l’exercice 2022?
Je l’avais dit lors de mes précédentes interviewes, sous la coalition FCC-CACH, le gouvernement n’avait pas pu mobiliser les moyens qu’il fallait pour faire face aux attentes de notre peuple selon la vision du Chef de l’Etat. Il y a eu de croque-en-jambes et la coalition a été dissoute par le Président de la République. Mais, aujourd’hui, il est vrai qu’avec le gouvernement actuel, il n’y pas de doute pour mobiliser les recettes. Le Chef de l’Etat se casse en mille morceaux pour que le pays aille de l’avant. Avec le travail de l’Inspection générale des finances -IGF-, l’argent qui était empoché par les individus, entre désormais dans la caisse de l’Etat. Le gouvernement Sama Lukonde y tient. Je voudrais que les autres services de contrôle, entre autres l’Agence pour la prévention et la lutte contre la corruption -APLC- et la Cour des comptes puissent emboiter les pas à l’IGF afin que la caisse de l’Etat soit renflouée avec tout l’argent qui était détourné. Nos magistrats aussi doivent se montrer disposés à accompagner le Chef de l’Etat en sanctionnant sévèrement les corrupteurs, les corrompus et autres détourneurs présumés des deniers publics. Il y a quelques semaines, le Comité de conjoncture économique dirigé par le Premier ministre a annoncé l’augmentation des réserves nationales stratégiques, il y a de l’espoir en l’avenir meilleur de notre pays. Et j’ai la ferme conviction que ce projet est réalisable à la hauteur des défis liés à la sécurité, santé, éducation, élections, recensement, identification de la population, infrastructures et autres qu’il se propose de relever.
Un projet de USD 10 milliards pour 2022 affichant une augmentation de 43% par rapport au budget 2021 qui était de 6 milliards. Pensez-vous que 2022 sera-t-elle différente de 2021 dont le budget avait été revu à la baisse avant de connaitre un collectif budgétaire au finish?
Il y a eu beaucoup d’éléments ayant perturbé la mobilisation des recettes et l’application de ce budget. Il s’agit notamment de la pandémie à Coronavirus. Notre équipe de riposte dirigée par le Professeur Jean-Jacques Muyembe l’a reconnu et nous avons les statistiques depuis la déclaration de ce fléau dans notre pays, le 10 mars 2020. Il y a eu l’état d’urgence sanitaire avec toutes ses mesures barrières fortes pour préserver les vies humaines. Aujourd’hui, avec le déconfinement, il y a des efforts qui sont fournis avec l’accroissement des recettes, le ministre des Finances l’a aussi dit. Il y a le Fonds monétaire international qui a disponibilisé l’argent ainsi que les Etats-Unis d’Amérique en faveur de la RD-Congo. Le gouvernent central travaille pour que le peuple puisse ressentir l’impact de son action. Avec la mobilisation actuelle des recettes, le budget 2022 pourrait relever les défis de notre pays.
Après sa réticence face la vaccination, le couple présidentiel Tshisekedi s’est enfin fait vacciner et appelle les RD-Congolais à faire de même. Quelle votre réaction?
Le Chef de l’Etat n’était pas réticent face à la vaccination. Il était plutôt réaliste face au Covid-19. Nous avions tous suivi des réactions à travers le monde appelant les Africains à ne pas se faire vacciner au motif que le vaccin serait utilisé pour les exterminer, selon les auteurs de ces messages. Pour certains pays où le vaccin AstraZeneca était administré, on a constaté des effets néfastes. C’est ainsi que le Président de la République répondant à une question d’un journaliste RD-congolais, avait dit qu’il ne s’est pas encore fait vacciné, promettant de le faire une fois qu’il y aura d’autres sortes de vaccins deux ou trois afin que chacun fasse le choix. Aujourd’hui, il a tenu parole parce qu’il s’est fait vacciné devant tout le monde avec son épouse. Il appelle le peuple RD-congolais à se faire vacciner parce qu’il s’agit d’une épidémie qui tue sans pitié.
Le Président de la République a également lancé la campagne fiscale. Lui et autres animateurs des institutions ont obtenu leurs numéros fiscaux. Que vous inspire cet acte de civisme?
La plupart des pays occidentaux, la richesse de l’Etat vient des impôts et taxes. Chaque citoyen paie son impôt et cet argent contribue au développement du pays dans tous les secteurs: santé, éducation, sécurité, transports, etc. Cela permet à l’Etat d’avoir les moyens de sa politique car ses caisses sont remplies avec cet argent du contribuable. Ce civisme fiscal paie. En lançant la campagne fiscale et en obtenant son numéro fiscal pour commencer à payer ses impôts, le Chef de l’Etat sert d’exemple. Il appartient tous les RD-Congolais de faire de même. Nous étions habitués dans ce pays à ne pas payer nos impôts, privant l’Etat de ses moyens nécessaires. Aujourd’hui, je loue cette action. C’est ce fonds-là qui assure le développement du pays.
Le gouvernement de la République a annoncé l’enrôlement des électeurs en 2022 et promis d’en finir avec le recensement et l’identification de la population avant fin mai 2023. Avec ces opérations, pensez-vous que les élections pourraient se tenir en 2023 sans qu’il y ait glissement?
C’est normal qu’avec le mouvement migratoire sur le plan international, il est important pour le gouvernement d’organiser l’identification de la population. Il faut également faire le recensement pour connaitre les RD-Congolais et les étrangers qui vivent chez-nous. Nous devons, cette fois-ci, avoir la carte pour citoyen. Le gouvernement qui est appelé à appliquer sa politique a élaboré un projet de budget conséquent prenant en compte tous ces aspects. D’où viendra alors le glissement? Nous irons aux élections en 2023 tel que prévu dans notre Constitution et l’UDPS ne se laissera pas faire par ceux qui chercherait un dialogue pour se partager le gâteau et freiner l’élan de la démocratie.
Vous opposez-vous au dialogue réclamé par Lamuka dans le cadre de trouver un consensus autour des réformes électorales?
Nous avons tous constaté que la CENCO voudrait supplanter tout le monde. Lorsqu’elle a dit qu’il n’y a pas eu de consensus autour de la désignation du président de la CENI, plusieurs plateformes politiques notamment Lamuka et le FCC ont immédiatement réagi, annonçant qu’ils ne vont pas désigner leurs représentants à la centrale électorale tant qu’il n’y aurait pas de consensus entre les Confessions religieuses alors que ce consensus étant difficile à trouver, il était impératif de passer au vote comme le stipule la charte des Confessions religieuses. C’est clair qu’on veut le dialogue pour continuer à cautionner l’impunité car les auteurs présumés des crimes commis en RD-Congo continueraient à bénéficier des mesures d’amnisties pendant les victimes continuent à ressentir la douleur. Notre secrétaire général, Augustin Kabuya, s’est déjà prononcé sur cette question. Pour l’UDPS, il n’y aura ni dialogue ni glissement en 2023. Nous devons aller aux élections. Ceux qui croient, tout en se voyant déjà perdant, aller au dialogue pour occuper des postes qu’ils n’ont pas mérités, sont en train de se tromper. D’ailleurs notre secrétaire général est en train de sillonner le pays appelant le peuple à se préparer. Je me répète. L’UDPS se prépare pour aller aux élections de 2023 et les gagner.
Quel message adressez-vous à tous ceux qui vont vous lire dans ces colonnes?
Je demande tout simplement au peuple tout entier de soutenir l’action du Chef de l’Etat en barrant la route à tout celui qui se constituerait en obstacle contre son programme de gouvernance.
Propos recueillis par Octave MUKENDI