Le leader de CONADE était parmi les cadres de l’opposition ayant mobilisé leurs militants pour la marche de samedi 20 mai dernier à Kinshasa qui, malheureusement, s’est soldée par plusieurs bavures policières enregistrées ça et là.
Dans la commune de Makala par laquelle le président national du parti CONADE est passé avec ses partisans dans le cadre de cette marche, les choses ont mal tourné et Moïse Moni Della a failli y laisser sa peau. Précisément au croisement des avenues Kikwit et Kimwenza, Moni Della, ses 25 militants, 4 hauts cadres des partis de l’opposition et Pathy Katanga des Résistants Maï Maï sont tombés dans une embuscade face aux militants du parti au pouvoir, Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, qui les ont encerclés machettes en mains.
«Nous avons échappé à la mort au croisement des avenues Kikwit et Kimwenza où un groupe de manifestants de l’UDPS, à peu près 300 personnes machettes en mains, nous ont entourés. J’étais avec 25 militants de CONADE, 4 hauts cadres des partis de l’opposition et Pathy Katanga des Résistants Maï Maï. Alors qu’ils se dirigeaient vers nous en soulevant leurs machettes pour nous dépecer, à un mettre de ma silhouette, l’un des assaillants à crié en me fixant un regard perçant : «rentrons, ce sont nos vieux, nous avons combattu ensemble par le passé. Bo biki lelo», raconte-t-il.
Et de poursuivre : «Cette scène surréaliste, macabre, lugubre que nous avons vécue ne peut trouver d’explication que dans un monde métaphysique et exotérique où Dieu seul, maître des temps et des circonstances, a le contrôle. Le chauffeur de l’honorable Mike Mukebayi qui suivait la scène dans la jeep qu’il avait d’ailleurs cachée sur une rue adjacente, est venu vite vers moi en tremblant pour me demander de quitter vite cet endroit. Je lui ai répondu merci, on ne va pas fuir, on va quitter lentement mais sûrement comme nous sommes venus. La peur non, la prudence oui».
Selon Moïse Moni Della, c’est dans cette condition rocambolesque que ses compagnons et lui ont quitté cet endroit pour rejoindre l’autre groupe de manifestants de l’opposition au niveau de Mariano sur l’avenue Kasa-Vubu, pour faire route ensemble jusqu’à la place YMCA à Matonge dans la commune de Kalamu. Même là, menaces et insultes étaient au rendez-vous.
Le même samedi 20 mai, l’hôtel de ville de Kinshasa a autorisé les marches de l’opposition, de l’UDPS et de l’ACP de Gentiny Ngobila. Près de 28 blessés graves ont été enregistrés à la suite de la répression policière dans les rangs des manifestants de l’opposition. Dans un communiqué de presse, la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- n’a pas tardé à condamner les violences infligées aux manifestants, tout en exigeant des enquêtes objectives.
OK