L’installation d’une usine de production des précurseurs des batteries et véhicules électriques en un lieu autre que la province du Tanganika ou celle du Haut Lomami a figuré parmi les préoccupations exprimées lundi 7 novembre à la ministre d’Etat en charge du Portefeuille, Adèle Kayinda, par les élus de ces deux provinces à travers leurs caucus. En clair, comment poser la première pierre à Sakania, qui se trouve dans le Haut-Katanga, pendant que l’origine du lithium est Manono, dans le Tanganika? La patronne du Portefeuille qui a gardé une oreille attentive à toutes ces revendications, a apaisé les esprits de ces populations, par leurs élus interposés, promettant, non seulement de disponibiliser une information exacte au sujet de toutes leurs préoccupations, mais aussi de poursuivre le plaidoyer auprès de ses autres collègues et de la haute hiérarchie, pour les rassurer davantage.
La ministre d’Etat en charge du Portefeuille, Adèle Kayinda Mahina a échangé le lundi 7 novembre dans son cabinet de travail avec le caucus des députés du Tanganika et du Haut Lomami. Sous la conduite de Martin Kabwelulu, ministre honoraire des Mines et chef de la délégation, ces élus nationaux ont porté auprès de la ministre d’Etat et ministre du Portefeuille les préoccupations de leurs populations respectives en rapport avec l’exploitation du lithium, y compris toutes les autres questions périphériques. Question de puiser à la source la bonne information à même d’apaiser ces populations qui les ont mandatés et qui ne se sont que trop contentées de ce qui circule à travers les réseaux sociaux.
Premièrement, leurs électeurs qui ignorent tout du lithium, y compris son utilisation, ne comprennent pas comment on peut parler du lithium qui se situe à Manono, dans la province du Tanganika, sans qu’ils soient informés. Et que le gouvernement décide d’aller poser la première pierre pour la construction des usines pour la fabrication des batteries ailleurs, c’est-à-dire à Sakania, dans le Haut-Katanga. Par contre, leurs électeurs demandent que cette usine soit construite chez eux, soit au Tanganika, soit dans le Haut Lomami.
Toutes ces revendications ont rencontré un écho favorable auprès de la ministre d’Etat qui a promis d’en faire le plaidoyer. «Nous sommes mandatés pour voir la ministre d’Etat, ministre du Portefeuille afin de lui poser la question quid de ce lithium? Parce que nous avons tous appris que le gouvernement a pris des dispositions pour qu’une usine des intrants pour la fabrication des batteries soit construite à Sakania, dans la province du Haut-Katanga. La population du Tanganika et celle du Haut Lomami trouvent anormal que le lithium et tous les autres produits trouvent leur origine dans le Tanganika et le Haut Lomami et que leur traitement en produits finis soit fait dans d’autres provinces», a dit le Professeur Emmanuel Mukundi Nyembo qui a résumé l’ensemble des préoccupations au sortir de la rencontre.
Et de poursuivre: «Madame a reconnu qu’effectivement, il y avait asymétrie de l’information. La population n’était pas bien informée et qu’aujourd’hui, au travers d’elle, le gouvernement a pris la décision de pouvoir faire circuler l’information correcte». Quelle est la part de l’Etat? C’est une autre question posée à la ministre d’Etat par ce caucus des députés nationaux. Car, ces élus trouvent inconcevable que ces produits s’exploitent pendant que la population demeure encore pauvre.
A en croire le Professeur Emmanuel Mukundi, la ministre d’Etat Adèle Kayinda a encore une fois apaisé ses interlocuteurs, leur promettant, en sa qualité de la ministre du Portefeuille, de se battre bec et ongle pour que ce qui concerne l’Etat, c’est-à-dire sa part d’exploitation, soit préservée, et que la population soit la première bénéficiaire à la source. Où va-t-on installer l’usine de fabrication des batteries? A cette question, la population a insisté beaucoup que l’exploitation et le traitement du lithium et d’autres minerais soit installés doublement. Une usine dans le Haut Lomami et une autre dans le Tanganika.
Concernant l’utilisation d’autres produits qui tiendraient du lithium pour la fabrication des batteries, la population a demandé que ça soit installé selon les conditions, soit dans le Tanganika, soit dans le Haut Lomami, a-t-il expliqué, disant qu’en raison du caractère transversal de cette question, la ministre d’Etat a promis de voir ses collègues de l’Industrie et des Mines, le chef du gouvernement et même le Chef de l’Etat pour que les cris de la population soient entendus. Quelles sont les contraintes? Ou mieux, qu’est-ce qui empêche que cela ne soit fait dans le Tanganika dans le Haut Lomami? Là, on a soulevé notamment le problème du courant. «En tant que représentants de la population, nous avons demandé à la ministre d’Etat d’être notre porte-voix auprès du gouvernement, car les infrastructures existantes sont là. L’Etat n’a qu’à mettre la main à la poche pour la réhabilitation de certains barrages, notamment celui de Mpiana Muana ou autres sources de l’énergie dans le Haut Lomami», a indiqué le Professeur Emmanuel Mukundi.
Pour leur part, les caucus des députés ayant rencontré une oreille attentive auprès de la ministre d’Etat, qui s’est engagée à traduire leurs revendications en actes, se sont dits satisfaits. D’autant plus que la ministre d’Etat, qui est elle-même fille du Grand Katanga, va transmettre au gouvernement les problèmes qu’elle connait bien. Dans un communiqué de presse diffusé par le cabinet de la ministre d’Etat, Adèle Kayinda fait de la lumière sur le litige qui oppose DATHOMIR à AVZ, autour du projet Cominière Manono. Sans vous en dire plus, voici ce communiqué de presse.