Le phénomène Kamwina Nsapu ne cesse d’impacter négativement l’espace Kasaï. Après les tueries, la famine s’invite et tente de ravager ce contré. Le Programme alimentaire mondial -PAM- l’a fait savoir par l’entremise de son représentant en RD-Congo, Claude Jibidar. Selon ce dernier, cette crise pourrait se transformer en catastrophe à long terme par manque d’argent pour l’assistance humaine. Il a ainsi lancé un appel aux partenaires du gouvernement RD-congolais pour épargner le grand Kasaï des désastres de cette catastrophique.
Le Grand Kasaï vit dans une crise extrême. Selon le Programme alimentaire mondial -PAM-, cette crise pourrait se transformer en catastrophe à long terme par manque d’argent pour l’assistance humanitaire. «Nous laissons tomber ceux qui ont le plus besoin de nous. Sans le soutien immédiat des donateurs, beaucoup de personnes, en particulier les femmes et les enfants, mourront», a alerté Claude Jibidar, le représentant du PAM en RD-Congo, signifiant que l’éruption de violence dans cette contrée de la RD-Congo a fait d’innombrables victimes. Et de tabler: «environ 1,4 million de personnes ont été chassées de chez elles. Les taux de malnutrition traditionnellement élevés ont explosé. Avec 3,2 millions de personnes désespérément à court de nourriture, nous avons intervenu avec une aide d’urgence. Une accalmie dans les combats nous a permis de déployer plus de personnel. Les travailleurs humanitaires se sont déployés dans les zones rurales du Kasaï». Selon Claude Jibidar, le PAM a coordonné des vols logistiques et humanitaires pour augmenter rapidement le nombre de personnes bénéficiant d’une assistance: de 42.000 en septembre à 115.000 en octobre et 225.000 en novembre. «Le mois dernier, 13.500 enfants ont reçu des aliments enrichis spéciaux. Mais la réticence des donateurs à s’engager au Kasaï compromet cet effort. Alors que le PAM prévoit de nourrir près d’un demi-million de personnes en décembre, les caisses de ce dernier sont tellement épuisées que seules des demi-ratios peuvent être distribuées», a déploré Jibidar, tout en soulignant que la faim ne met pas seulement des vies en danger mais elle force aussi les gens à la prostitution qui augmente le risque de violence sexuelle. «Les partenaires du gouvernement doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour épargner le Kasaï de ce genre de catastrophe humanitaire qui dure depuis des décennies et qui sévit dans d’autres régions de la RD-Congo», a-t-il conclu.
Mymye MANDA