Dans sa déclaration du 27 août 2018, la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- a, en prélude de son rendez-vous au Conseil de sécurité, brossé un état des lieux du processus électoral. La CENCO a salué les avancées significatives constatées dans ce processus. Elle a notamment épinglé le dépôt, dans un climat apaisé, des candidatures à la présidentielle et aux législatives nationales et provinciales, la désignation d’un dauphin par le Président Kabila et l’engagement du gouvernement à financer seul les différentes étapes du processus.
Plutôt que de rassurer sur l’effectivité de la tenue des élections au 23 décembre 2018, ces avancées risquent, selon les évêques catholiques, de s’avérer non concluantes si l’on ne prend pas en compte certaines préoccupations. Notamment, la non clarification de la situation des millions des personnes enrôlées sans empreintes digitales, le manque de consensus sur l’utilisation ou non de la machine à voter et le non parachèvement d’importantes mesures de décrispation prévues dans l’accord de la Saint-Sylvestre.
Face à ces préoccupations, les prélats catholiques ont formulé des recommandations chocs à l’attention de la CENI. Ils ont suggéré la publication d’une liste provisoire des personnes enrôlées, les concertations tripartites entre le camp présidentiel, l’Opposition et les experts pour dégager un consensus au sujet de la machine à voter, le parachèvement de la mise en œuvre de l’Accord de la Saint-Sylvestre et la facilitation de l’observation des élections aux organisations nationales et internationales ayant compétence. «La CENCO entend contribuer à l’observation des prochaines élections. Elle envisage déployer 1026 observateurs à long terme et 40.000 observateurs à court terme», a annoncé l’assemblée épiscopale RD-congolaise, signifiant qu’elle compte sur la CENI pour l’accréditation de ces observateurs qui, par ailleurs, «seront bien formés». La CENCO a invité la CENI à faciliter la tâche à ces observateurs, estimant que leur travail «contribuera sans doute à l’apaisement du climat post électoral». Ci-après, l’intégralité de la déclaration de la CENCO sur l’évaluation du processus électoral.
Laurent OMBA