Les services du Fonds monétaire internationale -FMI- et les autorités RD-congolaises sont parvenus à un accord au niveau des services sur la deuxième revue au titre de l’accord triennal de la Facilité élargie de crédit -FEC. L’annonce a été faite lors de la grande réunion de la troïka politique présidée par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, à l’issue de laquelle les services du FMI ont présenté les conclusions de la deuxième revue du programme et de la consultation au titre de l’article IV avec la RD-Congo
Une mission du Fonds monétaire international -FMI-, dirigée par Mercedes Vera Martin, a séjourné à Kinshasa du 27 avril au 9 mai pour mener des discussions sur la consultation pour 2022 au titre de l’article IV et la deuxième revue du programme économique et financier de la RD-Congo, appuyé par une Facilité élargie de crédit -FEC. L’accord au titre de la FEC de 36 mois pour la RD-Congo pour 1. 066 millions de DTS -100% de la quote-part, soit environ 1,52 milliard de dollars- a été approuvé par le Conseil d’administration, le 15 juillet 2021, pour aider à répondre aux besoins de financement liés à la pandémie de Covid-19.
La première revue a été achevée mi-décembre 2021. A la fin de la mission, Mercedes Vera-Martin, cheffe de la mission de la FMI, a souligné que l’équipe du FMI et les autorités RD-congolaises sont parvenues à un accord au niveau des services pour la deuxième revue du programme. Cet accord au niveau des services doit être soumis à l’approbation de la direction du FMI. D’où, la réunion du Conseil d’administration pour cette revue et la consultation Article IV est prévue fin juin 2022.
«La croissance réelle du PIB, estimée à 6,2 %, a rebondi en 2021, soutenue par le secteur minier et les services, tandis que l’inflation s’est établie à 5,3% à la fin de 2021. Le déficit du compte courant s’est réduit à 1% du PIB, grâce au niveau élevé des exportations minières. Un rebond dans le secteur minier a permis une augmentation significative des réserves internationales brutes, atteignant près de 3 milliards de dollars ou 6,4 semaines d’importations à la fin de 2021. Le déficit budgétaire global s’est amélioré à 1% du PIB en raison de recettes plus élevées et d’investissements inférieurs aux prévisions», a-t-elle soutenu.
Et d’ajouter: «dans ce contexte, la mise en œuvre du programme appuyé par la FEC est restée satisfaisante. Les données préliminaires suggèrent que tous les critères de réalisation à fin décembre 2021 ont été remplis. Cependant, l’objectif indicatif sur les dépenses de santé prioritaires n’a pas été atteint en raison de lacunes dans la mise en œuvre et un manque de coordination entre agences exécutantes. Les autorités ont également avancé dans leur programme de réformes structurelles».
Les perspectives pour 2022 restent relativement favorables
Elle a également précisé que malgré d’importants risques à la baisse, notamment en lien avec la guerre en Ukraine, les perspectives pour 2022 restent relativement favorables et offrent des opportunités de consolider la stabilité macroéconomique. La prévision de croissance, ajoute-t-elle, a été révisée à 6,1% contre 6,4% ainsi un léger excédent du compte courant, tiré par des dons plus élevés et un déficit commercial relativement stable, soutiendra une accumulation de réserves supplémentaire.
Selon la cheffe de mission de la FMI, la hausse des prix internationaux de l’alimentation et de l’énergie devrait peser sur l’inflation et augmenter les dépenses courantes en raison de subventions non ciblées sur les carburants. Toutefois, la détérioration budgétaire devrait être contenue grâce à la bonne performance des recettes. «Les services du FMI ont apprécié l’engagement des autorités à renforcer leurs efforts de réforme afin de contenir les dépenses courantes et d’adapter les dépenses d’investissement à la capacité d’absorption. Une réforme progressive des subventions aux carburants réduira les pressions budgétaires et créera un espace pour des transferts sociaux ciblés plus efficaces afin de protéger les pauvres des futurs ajustements de prix», a-t-elle signalé.
Et de renchérir: «la maîtrise de la masse salariale, tout en assurant une rémunération adéquate, repose sur une réforme globale de la fonction publique qui rationalise les effectifs, révise la grille des salaires et prévoit le financement des retraites. D’autres réformes visant à continuer de mobiliser les recettes, à améliorer la gestion des investissements et des finances publiques, et la gouvernance budgétaire restent essentielles pour améliorer l’efficacité des finances publiques».
Puis: «Les discussions ont également porté sur les réformes à la Banque centrale du Congo -BCC- pour améliorer les sauvegardes, renforcer le cadre de la politique monétaire, continuer à augmenter les réserves internationales et améliorer la supervision bancaire, tout en soutenant l’inclusion financière».
La transition énergétique mondiale offre des opportunités
Mercedes Vera Martin a en outre affirmé que l’avancement des réformes structurelles reste essentiel pour favoriser la croissance inclusive et l’inclusion sociale. Pour soutenir l’activité économique, il faudra répondre aux importants besoins d’infrastructure, avec une hiérarchisation stricte et une mise en œuvre opportune des projets d’investissement propices à la croissance. D’où, la simplification du système fiscal et l’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance restent essentielles pour soutenir la diversification économique, mobiliser les investissements et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé.
La transition énergétique mondiale offre des opportunités, notamment dans la mobilisation des financements climatiques. La mission de la FMI a remercié les autorités de la RD-Congo pour leur forte coopération et des discussions constructives. Par ailleurs, la cheffe de la mission de FMI a informé que la mission a rencontré le Directeur de cabinet du président de la République, Guylain Nyembo Mbwizya, le vice-premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau Ebua, le ministre d’État chargé du Budget, Aimé Boji, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, la ministre des Mines, Antoinette Nsamba Kalambayi, la gouverneure de la BCC Malangu Kabedi Mbuyi, d’autres hauts fonctionnaires, des partenaires au développement, ainsi que des représentants du secteur privé et de la Société civile.
Mymye MANDA