Le présidium de Lamuka représenté par Martin Fayulu et Adolphe Muzito vient de saisir l’Organisation des Nations unies sur la situation politique qui prévaut en RD-Congo. Dans sa correspondance adressée à Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, à la faveur du 10ème Sommet des Chefs d’Etats et de gouvernements des pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RD-Congo et la Région qui s’est tenu à Kinshasa jeudi 24 février, le présidium de Lamuka sollicite de toute urgence les bons offices de l’ONU en RD-Congo.
D’abord, pour le tandem Fayulu-Muzito, l’Accord-cadre d’Addis-Abeba comporte de graves lacunes. «A titre d’exemple, cet accord ne mentionne des engagements spécifiques que pour la RD-Congo. Le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda n’ont pas été responsabilisés», lit-on dans cette correspondance.
Aussi, relève le présidium de Lamuka, neuf ans après, les signataires de cet accord n’ont jamais concrétisé les trois premiers engagements pris, à savoir: ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats voisins; ne pas entretenir, ni fournir aucune assistance ou soutien quelconque aux groupes armés; respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États voisins. Lamuka appelle ainsi l’ONU à régler définitivement la question des Forces démocratiques de libération du Rwanda -FDL- qui déstabilisent la partie Est du pays.
Ensuite, dans un autre registre, le présidium de Lamuka invite l’ONU à soutenir l’intégrité du processus électoral en RD-Congo à travers une mission de bons offices avec toutes les parties prenantes. Ce, en vue de garantir la tenue des élections libres, justes et crédibles en 2023. Par ailleurs, Fayulu et Muzito accusent le Président de la République Félix Tshisekedi d’avoir déjà entrepris plusieurs initiatives qui, selon eux, minent la crédibilité des scrutins de 2023.
LETTRE-AU-SG-NATIONS-UNIES-FÉVRIER-2022-1Dans leur lettre, ils évoquent entre autres la nomination illégale à la Cour constitutionnelle des juges dociles et politiquement partisans; la tentative d’instaurer le régime du parti unique par la création de l’Union sacrée de la Nation; le dévoiement du processus indépendant et impartial de désignation des membres de la CENI. En clair, aux yeux du présidium de Lamuka, la RD-Congo navigue à contre-courant de ses engagements pris dans le cadre de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples et de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
Martin Fayulu avait déjà saisi les Chefs d’Etats et de gouvernements qui participaient au 35ème Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba pour leur faire part de différents disfonctionnements institutionnels et d’autres pratiques qui caractérisent la RD-Congo depuis 2019. Ci-dessous, la lettre du présidium de Lamuka au Secrétaire général de l’ONU.
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