Le monde entier célèbre le 19 juin de chaque année, la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose. A cette occasion une journée scientifique a été organisée par les acteurs œuvrant pour l’élimination de ce fléau. Le Professeur Tite Mikobi de l’Université de Kinshasa -UNIKIN- a plaidé pour la création d’un Conseil national de lutte contre la drépanocytose ou l’anémie SS. De son côté, la Directrice du programme national de la lutte contre la drépanocytose -PNLCD-, le Dr Patricia Foto, a souligné que la drépanocytose demeure encore négligée malgré son ampleur et sa gravité qui font d’elle un problème important de Santé publique en RD-Congo.
En marge de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la drépanocytose, les acteurs œuvrant dans la lutte contre ce fléau se sont retrouvés pour mettre en place des stratégies en vue d’éradiquer cette pandémie. Plaidant pour la création d’un Conseil national de lutte contre la drépanocytose ou l’anémie S, le Professeur Tite Mikobi estime que la drépanocytose constitue un grand défi dans la prise en charge à cause de son caractère génétique mendélien. «Le traitement de la drépanocytose est à ce jour essentiellement symptomatique et consiste à soulager les douleurs, à corriger l’anémie et à prendre en charge les complications», a-t-il souligné. Et d’ajouter: «L’Etat RD-Congolais doit tout mettre en œuvre pour l’ouverture des centres de dépistage et la mise en place des unités spécialisées de prise en charge de la drépanocytose dans certains hôpitaux publics. Sans oublier de les équiper» a-t-il recommandé. A son tour, le médecin directeur du centre de Médecine mixte SS -Mabanga-, Dr Jeanine Kimboko, a estimé qu’un partenariat durable pour une lutte efficace ne se limite pas seulement dans les recommandations et les résolutions qui resterons gardées dans les annales, mais plutôt dans le défi pour la concrétisation des actions sur terrain au bénéfice de tous les malades. Pour sa part, la Dr Patricia Foto a souligné que cette maladie demeure encore négligée malgré son ampleur et sa gravité qui font d’elle un problème important de la santé publique en RD-Congo. Elle a, en outre, signalé que cette pathologie mortelle reste ignorée de la population RD-congolaise. Et cela constitue un problème qui entraine plusieurs conséquences et des conflits tant au niveau des familles que de la société. «Le niveau faible des connaissances de cette maladie aussi bien dans la communauté que chez les prestataires rend sa prise en charge difficile à tous les niveaux. L’ignorance qui entoure sa transmission en fait un mythe qui donne lieu à des croyances négatives sur les parents et les enfants issus de leur union avec des conséquences psychologiques et sociales graves», a-t-elle précisé tout en estimant que l’actualisation des données épidémiologiques à l’échelle nationale et l’intégration des interventions de lutte contre la maladie dans le système de santé de la RD-Congo nécessite l’introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication tant dans la prise en charge que dans la recherche.
Mymye MANDA