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Kokonyangi: douteux soutien à Kabila

Le Secrétaire général adjoint de la Majorité présidentielle -MP- et ministre de l’Urbanisme et Habitat a violemment attaqué le conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption après l’interpellation par les services de ce dernier et la garde à vue du Secrétaire général à l’Urbanisme et Habitat pour spoliation d’une dizaine d’immeubles de l’Etat, allant jusqu’à déclarer dans la presse que Luzolo Bambi n’a pas le droit d’arrêter les gens. De l’avis d’une certaine opinion, cette déclaration étale l’ignorance par Kokonyangi de l’Ordonnance portant organisation des services du Conseiller spécial anti-corruption et suscite des doutes quant au respect que le SGA de la MP voue aux actes pris par le Président de la République, autorité morale de sa plateforme.
 
Le 13 décembre 2017, sur les antennes de Top Congo Fm, Joseph Kokonyangi, ci-devant secrétaire général adjoint de la Majorité présidentielle -MP- et ministre de l’Urbanisme et Habitat, s’en prend à Luzolo Bambi, Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. «Le Conseiller Luzolo n’a pas le droit d’arrêter les gens, il n’a pas le droit d’avoir des cachots dans son bureau», a déclaré Kokonyangi, se plaignant de n’avoir pas été informé de l’interpellation, la veille par les services du conseiller attaqué, du Secrétaire général à l’Urbanisme et Habitat, Adolphe Mabulena, pour spoliation de 12 immeubles de l’Etat. La déclaration fait jaser. Pour deux raisons. La première: elle fait constater, analyse-t-on, que le secrétaire général adjoint de la MP et ministre de l’Urbanisme et Habitat ignore les prescrits de l’Ordonnance n°16/065 du 14 juillet 2016 portant organisation et fonctionnement des services du Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Notamment l’article 2 qui charge ce conseiller de concevoir, élaborer et proposer au Chef de l’Etat les stratégies et politiques à mettre en oeuvre par les institutions de la République pour promouvoir la bonne gouvernance et lutter efficacement contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ou de faire mener toutes les investigations, enquêtes et instructions susceptibles d’idetinfier, interpeller et sanctionner toute personne ou groupe des personnes, organisations, organismes, entreprises ou autres services impliqués dans les actes de corruption, de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme… Le même article ajoute: «Pour ce faire, certains membres des services du Conseiller spécial seront revêtus de la qualité d’officier de police judiciaire à compétence générale en République démocratique du Congo. Le Conseiller spécial recourt aux services des magistrats du Parquet compétent et le cas échéant, au ministre de la Justice, pour tout acte de sa compétence touchant à la mise en oeuvre de l’action publique. Il en informe préalablement le Président de la République».
Alors que les compétences des OPJ en matière d’interpellation ou d’arrestation sont de notoriété publique, Kokonyangi peut-il dire à quel texte légal il se réfère pour dénier au spécial les charges lui attribuées par une Ordonnance présidentielle?  A quelle autre Loi s’appuie-t-il pour exiger d’être informé préalablement de l’interpellation du Secrétaire général placé sous sa tutelle? Deuxième raison: dans la ville haute, où ces questions taraudent les esprits et certains doutent désormais du soutien objectif de Kokonyangi à Kabila, on fait remarquer, sous réserve d’une éventuelle décision de justice blanchissant les membres du staff dirigeant de la Direction générale des recettes de Kinshasa -DGRK- et le Secrétaire général à l’Urbanisme et Habitat, interpellés le mardi 12 décembre, quiconque se lève contre l’action de Luzolo Bambi visant ces responsables, travaille contre le Chef de l’Etat et les intérêts du peuple qui a, du reste, applaudi ces interpellations.

Tino MABADA

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