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Kitenge: «sous le leadership du DG Kitebi, rétro-commission et rétrocession n’existent plus»

Rétro-commission et rétrocession sont devenues des méthodes de la vieille époque depuis que Patrice Kitebi a imprimé ses marques de leadership au Fonds de promotion de l’industrie -FPI. C’est l’une des principales leçons à tirer de l’entretien avec le député national Kitenge, qui a sollicité une subvention auprès du FPI en vue de réalisation un projet de desserte en eau potable dans le quartier Mitendi à Kinshasa. «Avec la gestion de ses nouvelles autorités, le FPI engrange suffisamment d’argent grâce à une gestion saine des fonds», a dit cet élu du peuple pour motiver sa demande de subvention, au nom de son ONGD, auprès du FPI plutôt qu’auprès d’une autre structure internationale comme bien d’autres ONG le font. Entretien.

Pour quelles motivations avez-vous sollicité une subvention auprès du FPI?

J’ai sollicité une subvention pour pouvoir donner de l’eau potable au quartier Mitendi, dans la commune de Mont-Ngafula. J’ai une ferme et j’ai la chance d’avoir deux sources d’eau qui jaillissent des roches au pied d’une montagne, située au milieu de ma ferme. J’avais aménagé ces deux sources pour faire l’élevage des poules pondeuses. En même temps, la population dépourvue a trouvé qu’il y avait une bonne eau dans ma ferme, elle vient puiser. La pente que les gens descendent pour aller prendre 25 litres d’eau, parfois avec un bébé sur le dos, et quand je m’imagine que ce n’est rien par rapport aux besoins des ménages, je me suis dit que mes compatriotes souffrent beaucoup. Avec le mot d’ordre du Chef de l’Etat, appelant chacun où il est de faire ce qui est à son pouvoir pour apporter des solutions aux problèmes de notre population, j’ai eu l’initiative de solliciter cette subvention auprès du FPI pour que je sois en mesure de pomper cette eau, de la stocker en hauteur à côté des maisons et d’en faire la distribution dans des quartiers par des bornes fontaines.

La distribution de cette eau sera-t-elle gratuite? 

Certes l’eau c’est la vie et nous en avons en abondance dans notre pays, mais lorsqu’elle est traitée, pompée, envoyée à côté de la maison, ça devient un produit commercial. On ne peut pas la donner gratuitement. Il y aura un petit rien à payer, mais ce n’est pas une activité lucrative parce que c’est du social. Si vous réalisez le coût à payer, vous allez vous rendre compte que c’est presque gratuit. Nous allons faire payer cette eau-là pour être en mesure de supporter les charges de la production. Il y aura de la main d’œuvre avec du travail permanant, de l’électricité, la maintenance et l’entretien des équipements qui peuvent tomber en panne. Pour ça, si nous donnons gratuitement, il va falloir, à chaque fois, recourir au FPI pour avoir de quoi payer les agents, faire réparer les machines.

Pourquoi vous êtes-vous adressé au FPI plutôt qu’à d’autres structures qui accordent des subventions pour des projets de développement?

Beaucoup d’ONG de ce pays demandent des subventions à des organismes étrangers. Par fierté nationale, je me suis dit que je peux demander à une structure nationale: le FPI. J’ai profité de son volet social pour demander une subvention. Avec la gestion de ses nouvelles autorités, le FPI engrange suffisamment d’argent grâce à une gestion saine des fonds. Je me suis dit que le FPI pourrait donc me donner de l’argent pour investir dans le pays et servir la population. Heureusement, j’ai trouvé une oreille attentive. Nous avons connu un temps de flottement avec le confinement, mais maintenant j’apprends que les choses sont en train de bouger. J’espère vraiment que le FPI va nous financer. Ça ne sera que patriotique et pour la satisfaction des besoins de notre population.

Qu’est-ce qui peut garantir au FPI que vous allez réellement affecter ces fonds à ce projet de desserte en eau potable à Mitendi?

Le FPI a prévu des mécanismes de contrôle. Il y a des services qui font le contrôle pour s’assurer que le travail se fait tel que prévu dans le projet. Quand j’ai sollicité cet argent, il y avait un planning d’activités, un devis chiffré. A partir du moment où j’entre en possession de cet argent, je m’engage à exécuter ce que j’avais prévu sur papier. Dès que c’est terminé, il va falloir inaugurer. C’est toujours le FPI qui va le faire.

Comment se présente le planning soumis au FPI?

C’est un planning d’activités qui prévoit qu’à partir du moment où je reçois le fonds, deux mois après l’ouvrage devrait être disponible.

A combien avez-vous évalué ce projet?

Le projet est chiffré à USD 704.000 pour pouvoir construire une grande citerne d’eau, amener le courant jusqu’à la ferme, acheter de la tuyauterie, acheter des pompes, agrandir la station de pompage.

De ce montant combien revient aux autorités du FPI à titre de retro-commission ou rétrocession? Quels sont les frais de demande de subvention payés?

Personne ne m’a demandé la rétrocession, ni la retro-commission. Et je n’ai payé aucun frais. J’ai été reçu avec enthousiasme et j’ai même eu à échanger une fois avec le DG Kitebi qui m’a fait comprendre qu’il ne peut rien faire sans l’avis de la direction des projets. Après le confinement, je m’attendais à ce qu’il me soit demandé de l’argent pour la réactivation du dossier. Mais, personne ne m’a exigé une contrepartie pour faire bouger les choses après le confinement. J’ai fini par comprendre que sous le leadership du DG Kitebi, ces choses-là n’existent plus. Je dis coup de chapeau au DG du FPI Patrice Kitebi qui a toujours prêté une oreille attentive à notre dossier.

Avec les conséquences économiques provoquées par la Covid-19, attendez-vous toujours à percevoir le même montant? Comment comptez-vous vous adapter au cas où le FPI ne vous servez pas le montant sollicité?

J’ai eu vent que le FPI pourrait ne pas me donner la totalité. Mais en fonction du montant qui me sera donné, je vais le moduler. Je vais privilégier l’essentiel: que le courant arrive à la ferme. Je vais aussi construire le château d’eau mais qui ne sera pas construit dans la capacité initiale. L’essentiel est de commencer. Je vais faire en sorte que ce château soit modulaire. Avec les moyens qui me seront remis, je vais refaire des calculs avec les ingénieurs. Nous ferons ce qui est à notre pouvoir et la capacité de distribution, telle que prévue à l’initial -mettre 4 à 5 bornes fontaines; ceux qui en ont le moyen peuvent avoir de l’eau à la maison-  sera réduite. Comme ce n’est pas de l’argent remboursable, au fur et à mesure des recettes seront encaissées, nous allons faire des économies en vue de l’augmentation progressive de la capacité.

Selon vos prévisions, quel est le seuil de production d’eau par jour?

La citerne a été prévue pour produire 100.000 litres par jour.

Propos recueillis par Laurent OMBA

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