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Kinshasa : quand la pluie révèle les failles de la gestion urbaine

Incroyable, mais vrai. Mardi 10 décembre, la ville de Kinshasa a, une fois de plus, été submergée par des eaux des pluies. Les quartiers entiers ainsi que des artères stratégiques comme les avenues de la Justice, Bokassa, Huileries, Victoire, Kabambare et autres ont été envahis par des eaux dévastatrices, plongeant des milliers d’habitants dans le chaos. Kinshasa a été inondée. Cette pluie qui a duré près de quatre heures, a transformé les rues de la capitale en véritables torrents, rendant la circulation quasi impossible.

Des colonnes des Kinois contraints de faire le pied depuis leurs lieux de négoce, se sont ajoutés aux embouteillages devenus depuis un certain temps un phénomène. Les inondations ont non seulement causé des dégâts matériels importants, mais elles ont également exposé les lacunes criantes de la gestion urbaine et de l’entretien des infrastructures routières de la ville. A dire vrai, l’une des principales causes de ces inondations reste l’incapacité des infrastructures à absorber le volume important d’eau des pluies surtout que les caniveaux devant canaliser les eaux sont pratiquement bouchés et obstrués par des déchets et autres bouteilles en plastique.

Dans la commune de Barumbu, par exemple, les artères principales étaient transformées en rivières saisonnières qui ont laissé les habitants bouche bée. «Nous vivons cette situation chaque saison des pluies. Rien n’a été fait pour déboucher les caniveaux ou pour réhabiliter nos routes, malgré les promesses de nos autorités», ont déploré les riverains des avenues Kabambare et ex-Flambeau.

Ce problème, bien qu’ancien, semble être ignoré par les responsables locaux, livrant ainsi les habitants à leur triste sort. Incroyable, mais vrai. Les conséquences de ces inondations vont au-delà des simples dégâts matériels. Cette situation souligne également les risques sanitaires croissants, avec des eaux stagnantes favorisant la propagation de maladies hydriques telles que le choléra et la typhoïde. Ces inondations répétitives révèlent les limites de la gouvernance urbaine à Kinshasa. Malgré les leçons tirées des précédentes intempéries, comme celles d’octobre dernier, aucune mesure concrète n’a été prise pour prévenir ou atténuer les dégâts. Plusieurs experts de la territoriale ne cessent de lancer un appel pressant aux autorités compétentes pour sauver la ville de Kinshasa du gouffre vers lequel elle se dirige.

Pour ce faire, plusieurs recommandations sont formulées, notamment l’élaboration d’un plan de drainage efficace, l’entretien régulier des caniveaux et des égouts et des investissements dans des infrastructures résilientes. Il s’agit ici de penser à la réhabilitation des routes et la construction de bassins de rétention. Ils ont encore recommandé la mise en place d’une gouvernance participative impliquant les communautés dans la gestion des déchets et l’entretien urbain.

Face à ces défis, les autorités des gouvernements central et provincial de Kinshasa sont appelées à agir immédiatement. Il est impératif d’allouer des budgets spécifiques à la réhabilitation des infrastructures et d’établir un programme de prévention des catastrophes naturelles. Il est vrai que sans une réponse rapide et efficace, Kinshasa continuera de subir les mêmes désastres saisonniers, mettant en péril ses habitants et par ricochet freinant son développement. Les inondations de la journée de mardi 10 décembre ne sont pas qu’un problème climatique parce qu’elles illustrent les conséquences d’une mauvaise gouvernance et d’un manque criant d’investissement dans les infrastructures routières. La capitale RD-congolaise mérite mieux. L’heure n’est plus aux promesses, mais aux actions concrètes pour sauver la ville et ses habitants.

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