Un nouvel ouvrage intitulé «La position de la RDC dans le processus d’intégration régionale africaine» vient d’enrichir le patrimoine culturel de la RD-Congo. Œuvre intellectuelle de Jean-Fidèle Kuzoma Kufuys Guzonda, elle a été baptisée par le sénateur Didier Mumengi qui lui a souhaité une longue vie et surtout une bonne lecture à ses lecteurs appelés à connaître la position géostratégique de la RD-Congo. Toute la crème politique, le monde scientifique et culturel était au rendez-vous au Centre culturel Boboto pour la circonstance.
C’est Christiane Ekambo qui a fait l’économie de cet ouvrage. «Le moins que je puisse dire est que ce que nous avons entendu et découvert sur l’auteur, son profil professionnel voulais-je dire, nous a permis de comprendre que, d’une part, c’est sa vocation d’enseignant et de formateur qui constituent la source première de l’inspiration de ce livre; et, d’autre part, l’expérience et l’expertise acquises de par son champs d’activités quotidiennes constituent sa deuxième source de la production de cette œuvre littéraire», a-t-elle expliqué.
Puis: «il y a lieu de noter d’abord que ce livre, publié aux Editions Centre de documentation de l’enseignement supérieur, universitaire et de la recherche à Kinshasa -CEDESURK- est une contribution à la connaissance des organisations et communautés économiques régionales en Afrique».
De manière globale, les objectifs poursuivis par l’auteur consistent à informer et sensibiliser sur des concepts clés relatifs à l’intégration économique régionale. Si de manière générale, le livre présente au lecteur un ensemble d’informations générales, sa structuration qui a bénéficié du concours de quelques éminentes personnalités du monde scientifique et culturel de notre pays, procède d’un souci didactique associant des concepts simples relatifs à l’intégration économique régionale africaine, qui dans la plupart des cas sont encore méconnus de l’élite RD-congolaise.
En effet, au travers de ce livre, certains acronymes dont on entend souvent parler, et qui parfois apparaissent comme des «mots savants», sont expliqués de manière à ce qu’ils fassent désormais partie du vocabulaire actif de nos concitoyens. C’est le cas de la SADC -Communauté de développement de l’Afrique australe-, du COMESA -Marche commun pour l’Afrique de l’Est et australe-, de la CEEAC -Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale-, de la CAE ou EAC -Communauté d’Afrique de l’Est-, de l’UA -Union Africaine….
Pour des raisons d’ordre didactique, le livre «La position de la RDC dans le processus d’intégration régionale africaine» prends dès le départ la précaution de définir les contours du concept «intégration régionale» de sorte à fixer les esprits non seulement sur son sens réel et pratique, mais aussi sur sa nécessité dans nos Etats respectifs.
Le chapitre premier s’y étant largement, en donne les formes alternatives, l’importance, les objectifs ainsi que le rôle. Par ailleurs, à l’instar de tout travail de recherche scientifique, le livre jette un regard rétrospectif sur l’expérience des Etats africains aux lendemains de leurs indépendances politiques. De cet exercice, il ressort que les pays africains, quelles que soient leurs potentialités et ressources naturelles, ont compris très tôt que passer aussi par des politiques d’intégration économique régionale bien réfléchies, au sein des ensembles sous régionaux et régionaux, constitue aussi une voie alternative de développement de leurs économies.
Dans son deuxième chapitre, le livre évoque la phase de quelques programmes et plans continentaux de développement mis sur pieds par les pays africains. Le cas du Plan d’action de Lagos de 1980, du Traité d’Abuja de 1994, etc. A ce sujet, il sied de relever que le livre passe en revue, et ce de manière sommaire, les difficultés rencontrées par les Etats africains dans la mise en œuvre de ces premières initiatives africaines, non pour accentuer les doutes mais plutôt pour en tirer des leçons, et donc pour éviter de répéter certaines erreurs du passé.
Tenant aussi compte de la cible ou des bénéficiaires de ces informations, le livre donne l’occasion à ces derniers de connaitre comment les Etats africains, réunis actuellement au sein de l’Union africaine, se regroupent d’abord en groupes régionaux ou sous régionaux dits aussi «régions géographiques», puis en huit Communautés économiques régionales -CER. C’est au travers du troisième chapitre de ce livre que le lecteur aura à découvrir et comprendre la position de la RD-Congo, notre pays, dans ce processus d’intégration régionale africaine, et cela conformément aux options fondamentales du gouvernement et compte tenu de sa situation stratégique en Afrique. I
l y a lieu de mentionner dans le cadre de cette édition que le livre ne se limite qu’à procéder à une sorte de sensibilisation et de vulgarisation des enjeux économiques du moment, lesquels enjeux qui font que la RD-Congo, au regard de ses réalités géo-politico-économiques et de l’immensité de son territoire, se retrouve comme un «Etat providentiel» avec lequel tous les autres Etats, proches ou éloignés, souhaiteraient développer une coopération régionale multisectorielle.
Cependant, s’il nous était demandé de donner un avis sur la multi appartenance de notre pays à plusieurs CER, nous dirions que hormis la vision pessimiste d’un certain courant, celle-ci se justifie bel et bien, de par la vaste étendue du territoire national, et présente aussi des nombreux avantages. Bien entendu, il faudrait savoir s’organiser en conséquence, produire suffisamment et en tirer les dividendes nécessaires. L’occasion pour nous de dire, en substance, qu’il est de notoriété publique que certaines nations, ayant actuellement un niveau économique élevé, y sont parvenues, notamment, au travers de leur appartenance à des Unions économiques -douanières, monétaires…- avec d’autres. Dans chacune de ces cas, il s’est parfois s’agit des processus longs et onéreux.
Toujours dans le souci didactique, le quatrième chapitre du livre s’attèle sur quelques organismes, institutions mécanismes régionaux liés à l’Union africaine. Les cas de la Communauté économique des pays des Grands lacs -CEPGL- et la Conférence internationale sur la Région des Grands lacs -CIRGL-, le Groupe de la Banque africaine de développement -BAD- et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique -CEA. Enfin, le livre présente, dans son cinquième et dernier chapitre, un bref aperçu sur la Zone de libre-échange continentale africaine -ZLECAf.
Dans ce cadre, le livre présente une brève historique de l’Accord portant création de la ZLECAf signé le 21 mars 2018 par les Chefs d’Etat et de gouvernement ou représentants dûment autorisés des Etats membres de l’Union africaine. Aussi, le livre fait état des avancées réalisées par la RD-Congo sur ce plan. En effet, non seulement le pays est signataire de cet Accord, mais bien plus il est à ce jour Etat-Partie du fait de l’avoir aussi ratifié, et donc d’avoir soumis ses listes tarifaires et déposé les instruments de ratification requis.
Le commentaire à faire à ce niveau est qu’avec la mise en œuvre de la ZLECAf, le continent africain devient ainsi un vaste marché d’environ 1,2 milliards de consommateurs -55 Etats membres de l’UA. Ainsi, il revient aux économies des Etats africains, celle de la RD-Congo en particulier, au travers de ses secteurs productifs en général, tels que pilotés par le pouvoir public en synergie avec le secteur privé, de travailler de mieux en mieux afin de booster le niveau de la production nationale et de fournir des produits de haute qualité, compétitifs et capables de faire face à la concurrence internationale.
En conclusion, les informations contenues dans ce livre sont de nature à donner des réponses à bon nombre des questions que l’on se poserait encore, mais aussi elles ouvrent la voie à des possibilités d’entreprendre prochainement des études beaucoup plus approfondies. Telle est l’économie du livre «La position de la RDC dans le processus d’intégration régionale africain», écrit par Monsieur Jean-Fidèle Kuzoma Kufuys Guzonda.
L’auteur Jean-Fidele Kuzoma est un analyste et chercheur indépendant RD-congolais. Il est licencié en Orientation scolaire et professionnelle de l’Institut pédagogique national -IPN. Il a eu à dispenser durant plusieurs années les cours de psychologie au sein des établissements de Kinshasa. Actuellement, il est directeur chef de service en charge de l’Intégration régionale africaine et expert en question de développement industriel.
