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Kinshasa: Deux véhicules de la MONUSCO brûlés, le gouvernement appelle au calme

Vendredi 10 février, plusieurs jeunes gens ont brûlé des pneus devant les ambassades occidentales à Kinshasa lors d’une marche de protestation contre l’agression rwandaise. À l’initiative des mouvements citoyens, ces jeunes ont dénoncé la complicité des Occidentaux dans l’insécurité à l’Est de la RD-Congo. On a vu certains jeunes devant l’ambassade des Etats Unis d’Amérique, d’autres devant celle de la France ainsi que de la Belgique sans oublier le siège de la MONUSCO. Lors de cette marche, des véhicules dont deux jeeps de la MONUSCO ont été brûlées.

A cette fin, une réunion urgente de sécurité s’est tenue nuit autour du VPM de l’Intérieur et sécurité, Peter Kazadi. Le patron de la territoriale a réuni dans la soirée de ce week-end autour de lui, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, et des services de sécurité pour s’imprégner de la situation.

«C’est à la suite des incidents malheureux qui se sont déroulés aujourd’hui dans la ville de Kinshasa où nous avons vu un groupe des citoyens s’attaquer aux installations de certaines missions diplomatiques à travers le pays, que nous avons pris l’initiative de convoquer les services de sécurité pour finalement chercher à comprendre ce qui s’est passé. Après nos échanges avec différents intervenants, le gouvernement de la République fait constater que ce qui s’est passé aujourd’hui, quand bien même nous comprenons certaines frustrations de nos compatriotes par rapport à ce qui se passe à l’Est du pays, la manière dont les manifestants ont procédé, viole plusieurs dispositions du droit international. Nous tenons à rappeler que les installations des diplomates étrangers, du personnel de la MONUSCO sont inviolables», a déclaré Peter Kazadi, à l’issue de cette réunion.

Le VPM de l’Intérieur a également précisé que le gouvernement de la République désapprouve la procédure des manifestants et rappelle le caractère inviolable des sites diplomatiques. «Le gouvernement de la République ne peut pas accepter que nos citoyens s’attaquent à ce corps qui est bien protégé par le droit international. Nous pensons que toute personne qui veut manifester est libre de le faire mais dans le respect des règlements et des droits de la République. Nous avons un régime sur les manifestations et chaque fois que quelqu’un veut manifester, il adresse une lettre à l’autorité compétente et la Police sera derrière pour encadrer. Nous demandons à la population de se calmer parce que le gouvernement de la République est conscient de ce qui se passe à l’Est de la République, l’ennemi est à l’Est et nous devons consacrer notre énergie à attaquer cet ennemi, à combattre ensemble pour le retourner d’où il est venu», a-t-il déclaré.

Et de poursuivre: «il ne sert donc à rien d’entretenir une tension dans la capitale de notre pays. Nous avons pris certaines dispositions. Il s’agit de renforcer la sécurité autour des différentes ambassades, les installations de la MONUSCO. Les forces de l’ordre se déploient à certains endroits jugés sensibles parce que nous craignons que l’ennemi ait la main sur tout ce qui s’est produit aujourd’hui».

Malgré l’appel au calme du patron de la sécurité, les mouvements citoyens ne décolèrent pas. Ils appellent à de nouvelles marches ce lundi 12 février, cette fois-ci, à travers tout le pays. Ces marches sont consécutives à la reprise des hostilités entre les FARDC et la coalition RDF/M23. Cette coalition a attaqué les positions des FARDC pour s’emparer de la cité de Saké en vue de progresser vers la ville de Goma, mais elle a été stoppée net par les frappes des FARDC qui lui ont infligée des grandes pertes.

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