
Ses relations avec Félix Tshisekedi et le président honoraire Joseph Kabila. Son évaluation des 100 premiers jours du mois du Premier ministre Sama Lukonde et des 100 jours de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu. Son avis sur l’administration de la justice et la lutte contre la corruption. Sa position sur la possibilité de faire équipe avec le FCC ou de continuer avec le président Tshisekedi…
Moïse Katumbi Chapwe, le leader de Ensemble pour la République, parle de de tous les sujets brûlants dans une interview choc accordée au magazine Jeune Afrique. Il y trace surtout les lignes rouges à ne pas franchir en ce qui concerne la Loi Tshiani, la désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- et les élections de 2023.
Il prévient qu’il prendrait ses distances si la Loi Tshiani venait à être ne serait-ce que programmée pour être débattue à l’Assemblée nationale. Il en serait de même si l’anarchie persistait dans le processus de désignation des membres de la CENI et si les élections obligatoires de 2023 étaient menacée. La sortie du chairman suscite divers commentaires. Si certains dans le camp Tshisekedi estiment que Katumbi “trahit le Président qui lui a permis de rentrer au pays après 4 années d’exil sous Kabila”, le groupe de l’ancien gouverneur est d’avis que ce dernier “a raison de secouer la maison Union sacrée parce que ses mises en garde sont légitimes et appellent au débat”.
L’irritation du camp Tshisekedi est compréhensible mais ce n’est pas la riposte appropriée, jugent les pro- Katumbi. “Il faut que la coalition débatte. Moïse Katumbi amène des éléments de discussions. Il ne faut pas étouffer ou chercher à faire taire les voix qui préconisent le débat dans un groupe. Au contraire.
Le rôle du patron d’Ensemble pour la République paraît utile dans l’Union sacrée, il a raison de secouer la maison. Ce n’est pas en cherchant à faire taire sa voix et celles de ceux qui pensent comme lui que les problèmes de la majorité au pouvoir seront résolus. Parce qu’il s’agit des voix libres et courageuses parmi tant d’autres, c’est maintenant qu’il faut faire vivre le débat. Après, à l’approche de 2023, ce sera trop dangereux, trop tard”, justifient-ils.
Les Katumbistes alignent arguments supplémentaires. On serait dans une coalition remise en ordre avec des objectifs clairs, ils comprendraient les attaques des Tshisekedistes, mais ce n’est pas le cas, l’Union sacrée étant un regroupement sans objectifs précis, sans statuts ni structures. Ils croient dur comme fer que leur ténor a le mérite de poser les questions qui nécessitent des réponses plutôt que des invectives. “Katumbi produit du clivage certes mais c’est une bonne chose, puisqu’il le fait à partir d’un débat d’idées. Cela doit obliger l’UDPS et les autres partenaires de l’Union sacrée à préciser leurs positions à son égard.
Tino MABADA