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Kasaï oriental : les députés provinciaux s’offrent leur speaker

Au Kasaï Oriental, l’instabilité institutionnelle semble avoir la peau dure avoir pour grande conséquence le non décollage de la province alors que la fin du quinquennat est quasiment consommée. Mardi 18 juillet, c’est à l’Assemblée provinciale que s’est déroulée un nouvel épisode de cette fragilité avec la déchéance du président de cet organe délibérant, au cours d’une plénière présidée par son adjoint Mfunyi Minanuji. Sur les 17 députés provinciaux présents, 16 ont voté en faveur de la destitution de Athanase Kabongo Malebongo contre une abstention.

Athanase Kabongo n’avait plus la confiance de ses administrés qui avaient décidé d’initier une action en pleines vacances parlementaires. Cinq jours ont suffi aux 13 pétitionnaires pour avoir la tête du désormais ex-speaker, reproché de «mauvaise coordination des activités de l’Assemblée provinciale», «manque de redevabilité», «violation du règlement intérieur», «incompétence avérée dans la présidence des séances plénières», et «manque de considération à l’égard des députés provinciaux».

Ayant appris sa déchéance par la voie des médias, Athanase Kabongo a dénoncé, pour sa part, le non-respect de la procédure car, n’ayant pas été informé de la tenue d’une quelconque séance plénière statuant sur son cas. «Une commission a été mise en place pour m’entendre. J’avais déploré cette situation car, au sein de cette commission se trouvaient les élus initiateurs de ladite motion et jusque-là, personne ne m’a entendu. Alors comment peuvent-ils procéder directement au vote?», s’est-il interrogé au micro d’«actualité.cd».

Au Kasaï Oriental, Athanase Kabongo est le deuxième speaker à être destitué depuis le début de cette législature. Son prédécesseur Yves Muamba a été évincé, le 29 juin 2021, dans des conditions similaires après une motion initiée cette fois-là encore par 13 députés. Dans cette province dont est originaire le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi, l’instabilité est loin d’être le propre de l’Assemblée provinciale, l’exécutif est aussi concerné.

Patrick Mathias Kabeya, gouverneur élu le 6 mai 2022 en remplacement de Jean Maweja, déchu quelques jours plus tôt, est également dans le collimateur de la Fédération de Mbuji-Mayi de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- dont il est membre et qui exige sa tête sur un plat. Une démarche qui n’est pas sans rappeler l’épisode de son prédécesseur qui a également payé les frais de ses différends avec cette même fédération.

Natine K.

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