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Kabund démoli sur Top Congo

Le Secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS/Limete- a été l’invité spécial de l’émission «Top presse», samedi 9 décembre dernier, dans les studios de la «Radio Top Congo». «Qui a envoyé Jean-Marc Kabund-a-Kabund au débat avec la presse sur Top Congo FM?», c’est la question qui a fait le tour de réseaux sociaux des auditeurs de cette radio très suivie à travers le monde. Contre toute attente, le SG Kabund a déçu ses militants et d’autres membres de son parti, à travers son argumentaire durant cette émission axée sur la transition sans Kabila et la Constitution, le processus électoral, la succession d’Etienne Tshisekedi, etc. En clair, se battant comme un diable dans un bénitier pour échapper à la perspicacité de cinq chevaliers de la plume très au fait de l’actualité, Kabund a eu du mal, durant l’échange, à répondre aux questions essentielles que se pose l’opinion sur les options levées par l’UDPS/Limete pour son combat politique et qui deviennent existentielles pour ce parti.
 
Autour du sujet d’une transition sans Kabila, le SG de l’UDPS/Limete s’est montré incapable de démontrer aussi bien la légalité d’une telle formule, par rapport à la Constitution qu’il dit toujours en vigueur, que son opérationnalisation pratique. Aussi, il a eu du mal à dire comment, dans une transition sans Kabila, les institutions fonctionneraient sans un Parlement pour voter les lois, ni un gouvernement pour gérer le pays ou encore une centrale électorale pour organiser les élections.
Même carence d’idées lorsqu’il se montre aussi incapable d’expliquer, d’une part, comment et pourquoi l’UDPS saisit l’Assemblée nationale pour demander le remplacement du rapporteur de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- alors qu’elle n’en a pas la compétence et qu’elle ne reconnait pas cette Assemblée; et, d’autre part, ce qu’elle veut aller chercher dans une CENI dont elle ne reconnait ni légitimité ni crédibilité.
Manque de maîtrise des textes régissant le fonctionnement du parti
Ou encore, pourquoi l’UDPS veut-elle aller surveiller les élections à la CENI alors qu’elle compte organiser sa transition après le 31 décembre 2017 pour des élections dont Kabund a également été incapable de donner la moindre indication sur le contexte de leur organisation. Ce n’est pas tout. Le SG de l’UDPS/Limete n’a pas été capable d’expliquer comment son parti entend-il participer au processus électoral. Et en sa qualité de gestionnaire du parti, Jean-Marc Kabund a été atteint d’une constipation épistémologique pour dire comment parvenir à la réconciliation au sein du parti, notamment avec la main tendue du président du groupe parlementaire UDPS et alliés. Invoquant à ce sujet l’article 26 des statuts de l’UDPS pour prétendre organiser un congrès extraordinaire du parti afin de trouver un remplaçant de feu Etienne Tshisekedi, le SG Kabund a fait preuve de manque de maîtrise des textes régissant le parti dont il gère l’administration. Il a oublié que  l’article 26 qu’il évoque, compte 11 attributions au total et dont aucune ne parle de l’organisation d’un congrès extraordinaire du parti, moins encore des compétences du Secrétaire général pour ce faire. Triste réalité pour un SG qui a montré ses limites dans la maîtrise des textes de son propre parti! Notez, l’organisation d’un congrès extraordinaire pour remplacer le Président du parti est dévolue au Président de la Convention démocratique du parti-CDP. «L’article 27 des statuts de l’UDPS stipule, en effet, qu‘en cas de décès, de démission, d’empêchement définitif du Président du Parti, le Président de la Convention démocratique du parti assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours au cours desquels il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès en vue d’élire un nouveau Président du parti; élection à laquelle il ne peut faire acte de candidature», apprend-on de certains cadres de l’UDPS. Et l’article 26 des statuts de renseigner : «la présidence de la CDP est assurée de manière rotative par les Présidents des fédérations et non le Secrétaire général du parti».
Des problèmes insolubles subséquents à la disparition du Sphynx de Limete
Curieusement, sur ces deux articles -26 et 27-, Jean-Marc Kabund s’est perdu dans un amalgame en confondant les deux pour justifier maladroitement l’irrégularité de son initiative. A l’en croire, la CDP n’existe pas du fait de l’inexistence des membres, mais tente de légitimer ses compétences du simple fait qu’il est le seul membre existant de cette structure.
Interrogé enfin sur sa déclaration dans laquelle il s’engageait à abandonner la politique si Kabila reste toujours Président de la République après le 31 décembre 2017, le SG Kabund a changé son fusil d’épaule en laissant entendre que c’était pour lui une façon de galvaniser les combattants. Rire! Au bout du compte, les auditeurs n’ont pas tardé à se poser la question de savoir ce que Kabund est allé faire à Top Congo Fm. Et c’est parce qu’il prétend que tout ceci relève des stratégies qu’on ne dévoile pas que Kabund croit avoir trompé la vigilance de l’opinion? Non, rétorquent dans les réseaux sociaux, les internautes auditeurs de Top Congo FM qui retiennent tout simplement qu’il n’y a rien derrière toutes ces idées de Kabund, sinon une anarchie sans aucun socle idéologique ni de conviction. Ce qui laisse indiquer clairement qu’à l’UDPS/Limete, la disparition de feu Etienne Tshisekedi a entraîné beaucoup plus de problèmes et apparemment insolubles pour ses proches collaborateurs. Et l’on est encore loin de la sortie de l’auberge.

Tino MABADA

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