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Kabila-Bahati: divorce consommé

Lors des primaires, il a été décidé de désigner un président pas conflictuel susceptible de ne pas mettre un croc-en-jambe au Président de la République. Alexis Thambwe a été désigné à l’unanimité quasiment. Le choix n’a pas été du goût de l’autorité morale de l’AFDC-A, qui a embarrassé le Raïs. Si comme de coutume en politique, les choses pourraient s’arranger plus tard, pour l’heure, JKK a juré de ne plus le voir dans ses rangs

Le divorce était prévisible depuis que le patron de l’AFDC-A, Modeste Bahati Lukwebo, a levé l’option de se porter candidat au perchoir du Sénat. Cette option l’a contraint à affronter Alexis Thambwe Mwamba, choix du FCC, désigné à l’unanimité quasiment lors des primaires organisées à l’interne.

Lors des primaires, ont rapporté à AfricaNews des sources bien introduites au FCCC, il a été décidé de désigner un président pas conflictuel susceptible de ne pas mettre un croc-en-jambe au Président de la République. C’est Alexis Thambwe qui a été désigné à l’unanimité quasiment. Le choix, selon nos sources, n’a pas été du goût de Modeste Bahati, qui a embarrassé Kabila.

Le profil de Thambwe Mwamba a séduit pour divers motifs entre autres le fait qu’il n’est pas membre d’un parti. Ce critère a rassuré tout le monde, ont-elles souligné.

Lundi à Rotana, Bahati a dû présenter des excuses mais les autres collègues lui ont demandé de le faire en public, dans les médias. Le chef de file de l’AFDC-A a sollicité 24 heures pour réfléchir et venir répondre à la réunion du mardi à laquelle il a été le seul absent. Conséquence: la conférence des présidents du FCC a constaté l’auto-exclusion de Modeste Bahati et l’a communiqué par le biais de son porte-parole Jean Lucien Busa.

Bahati embrasse le chemin de l’autonomie

Frustré et remonté comme jamais, Modeste Bahati a réagi disant prendre son autonomie. «Mon regroupement a son autonomie juridique pour présenter ma candidature. Le FCC n’a pas de personnalité juridique. De ce côté-là, il n’y a pas à s’inquiéter. Le FCC ne peut même pas présenter des candidats. Ceux qu’il va aligner se présenteront comme indépendants, non comme FCC. Nous prenons acte de leur suspension et nous prenons notre autonomie. C’est tout», a confié Bahati Lukwebo à «AfricaNews», mardi dans la soirée, en réaction à sa suspension.

Une réponse proportionnelle à la décision prise par le FCC qui reproche à l’élu du Sud-Kivu le «récidivisme» qui mettrait à mal l’intérêt de la plateforme.
Dans les rangs du FCC, l’on estime que Bahati Lukwebo paye pour sa versatilité alors qu’aux yeux d’une certaine opinion, il est un lésé, un frustré, car depuis la législature passée, il réclame plus de postes au sein des institutions au regard du nombre important des élus AFDC.

Pour cette législature, la plateforme de Bahati a remporté un total de 127 sièges dont 44 à l’Assemblée nationale, 13 au Sénat et environ 70 dans les Assemblées provinciales.

Avec ce résultat, l’AFDC-A se positionne comme la deuxième force politique du FCC. Il y a de quoi nourrir des ambitions. Modeste Bahati ne cachait pas la sienne: diriger une institution, soit le Sénat, soit l’Assemblée nationale ou encore la Primature. Les deux dernières étant déjà occupées par les PPRD Jeanine Mabunda et Sylvestre Ilunga Ilunkamba, seule la présidence du Sénat restait en ballotage.

C’est la gestion du Sénat qui occasionnerait la fissure au FCC. Si comme de coutume en politique, les choses pourraient s’arranger plus tard, pour l’heure, Kabila a juré de ne plus voir Bahati dans ses rangs.

José BABIA

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