Porté à la tête du ministère de la Recherche scientifique dans le gouvernement Ilunkamba, José Mpanda est prêt à mouiller le maillot pour l’essor de la recherche scientifique en RD-Congo. Il a une vision claire de ce secteur et de son apport pour le développement du pays de Félix Tshisekedi. Le ministre de la Recherche scientifique a décliné cette vision le mardi 15 octobre 2019 au CEPAS lors de la cérémonie de restitution du document de politique scientifique de la RD-Congo. Ce document, a-t-on appris, est le fruit du travail abattu par les experts RD-congolais et étrangers et financé par l’UNESCO, et doit servir, après sa validation incessante, de feuille de route dans différents domaines de recherche en RD-Congo.
La vision du ministre Mpanda consiste à «faire de la science et de l’innovation technologique un outil de développement durable pour l’émergence de la RD-Congo à l’horizon 2030». «L’objectif est celui d’atteindre un développement socio-économique durable à travers la mise en œuvre de la politique scientifique et innovation technologique de la RD-Congo, pour résoudre les besoins actuels et à venir de la population, afin de lui garantir une meilleure qualité de vie. Le document de politique scientifique nous permettra de lancer une vision claire de la recherche scientifique et innovation technologique», a-t-il révélé. En bon gestionnaire, le ministre Mpanda a posé le diagnostic de son secteur pour détecter ses contraintes et défis et ainsi trouver des solutions idoines pour les vaincre. «Le système national de la recherche scientifique est confronté à diverses contraintes majeures, notamment l’insuffisance et l’incohérence du cadre légal et réglementaire, le faible financement de la recherche avec une moyenne des crédits alloués au cours des cinq dernières années de 0,40%, le délabrement des infrastructures, la vétusté des équipements, l’insuffisance organisationnelle et structurelle de la recherche, l’absence d’interaction entre les institutions de recherche et les entreprises, l’insuffisance des compétences techniques et professionnelles, la difficulté d’accès à l’information scientifique et innovation technologique et l’absence d’une vision stratégique de programmation de la recherche», a énuméré José Mpanda. Et de se rappeler: «ce regard est confirmé par le rapport de l’UNESCO de 2006 sur la science qui affirme que la RD-Congo connaît un recul spectaculaire, alors qu’il y a 40 ans les prouesses de ses chercheurs n’auraient jamais auguré un destin aussi sombre». Le patron de la recherche scientifique de l’équipe Ilunkamba a regretté la position occupée par la RD-Congo dans un classement portant publications scientifiques établi en 2013 par SCImago Journal & Country Rank -SJR-, une institution spécialisée dans l’analyse statistique des documents scientifiques et technologiques. Dans ce classement, la RD-Congo occupe la 166ème place mondiale et 37ème en Afrique pour avoir réalisé 45 publications. Le regret du ministre est plus intense quand il constate que dans le même classement, l’Afrique du Sud, forte de ses 15.181 publications, arrive à la 34ème place au monde et 1ère en Afrique. De l’avis du ministre Mpanda, la faible productivité des publications scientifiques est la conséquence du faible crédit alloué et décaissé réellement aux activités de la recherche scientifique et innovation technologique, de la fuite permanente des cerveaux à cause de l’absence d’un statut valorisant, de l’inexistence des mesures d’encouragement et de soutien aux chercheurs méritants, du vieillissement du corps scientifique, de l’absence d’une politique de perfectionnement et de la mise à niveau des chercheurs surtout dans les filières scientifiques porteuses.LOI