Le Programme national pour la santé de la reproduction (PNSR) et le Programme national pour la santé de l’adolescent (PNSA) ont organisé, le mercredi 8 novembre à l’Institut national pilote d’enseignement des sciences de santé (INPESS), un Forum des jeunes dans le cadre de la Semaine de la mère et du nouveau-né.
Près de 500 jeunes, venus de plusieurs mouvements associatifs, ont été sensibilisés sur la situation alarmante de la santé maternelle et néonatale en RD-Congo, alors que des chiffres publiés la veille font état d’environ 7.000 décès maternels reportés en 2022. Un total qui fait de la RD-Congo «un des grands contributeurs des décès maternels dans le monde» avec un ratio de 547 décès pour 100.000 naissances. Selon Docteur Bernadette Mbu de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), représentant des partenaires à ce Forum, au moins 20% de ces décès maternels concernent des jeunes et adolescents.
«Nous voulons réveiller la conscience et élever notre appui pour contribuer à réduire les décès maternels évitables», a-t-elle déclaré après le Forum. Pour y arriver, elle a promis l’accompagnement de l’OMS aux efforts du ministère de la santé pour «garantir le bien-être de la santé des adolescents et des jeunes».
Fidèle Mbadu, directeur du PNSA, a, pour sa part, évoqué le rôle des jeunes et adolescents, également victimes du fléau, dans ce combat pour la réduction du taux de mortalité maternelle et néonatale. «Nous avons sensibilisé les jeunes parce qu’ils représentent une richesse pour le pays. Ils doivent contribuer au développement du pays et, pour ce faire, ils ont besoin d’être en bonne santé. Nous devons tous travailler pour réduire la mortalité maternelle et infantile», a-t-il fait savoir.
Le directeur du PNSA a ensuite promis d’étendre cette sensibilisation en provinces où le problème est également très réel. «Une femme ne doit pas perdre sa vie en cherchant à donner une vie», a insisté le directeur Mbadu.
Initiatrice de la Semaine de la mère et du nouveau-né, le PNSR reste convaincu du rôle important que doit jouer la jeunesse pour obtenir des résultats transformateurs, notamment par l’accès à l’information. Sa directrice, Anne-Marie Ntumba a appelé les 500 jeunes présents à adopter un «comportement conséquent par rapport à leur sexualité» afin d’éviter les grossesses à risque et les autres conséquences. «Ne laissez pas une adolescente victime d’une grossesse non désirée recourir à un avortement clandestin et exposer sa vie», a-t-elle exhorté.
Au cours de ce Forum, les présentations ont convergé vers un seul but: obtenir l’engagement des jeunes pour être «une réponse à tous ces différents problèmes de santé auxquels ils sont eux-mêmes exposés et pour lesquels que ça soit le gouvernement, les organisations nationales et internationales souhaitent les voir en bonne santé».
Une dizaine d’associations des jeunes dont Youthsprint, AfriYan, Youthfim, UJCA, MAJ, Fondation Marie-Claire, RACOJ, Habari et IYAFP ont pris part à ce Forum. Ces mouvements ont également exposé sur leurs réalisations en Santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes -SSRAJ.
Lancées le lundi 6 novembre, les activités de la Semaine de la mère et du nouveau-né vont se clôturer vendredi. Durant ces 5 jours, le PNSR, avec l’appui de l’UNFPA dans le cadre du partenariat H6+, a pris le pari de «mobiliser des ressources pour accélérer la mise en œuvre d’interventions à fort impact pour les mères, les nouveau-nés et les enfants». Cette semaine est également un moment de plaidoyer afin de «concrétiser les engagements des pays en matière de santé maternelle, néonatale et infantile» mais aussi «assurer le positionnement de la santé maternelle et néonatale dans les agendas de toutes les parties prenantes». Cet «événement transformateur» implique les décideurs, les législateurs, les acteurs de la société civile, les médias, les leaders socio-religieux, les prestataires de soins de santé, les partenaires de développement, le secteur privé, les jeunes, les parents, la communauté, l’armée et la police.