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Ituri: la milice CODECO exige la fin de l’état de siège pour relâcher Thomas Lubanga

On en sait un peu plus sur les exigences posées par la milice CODECO avant de relâcher Thomas Lubanga et les autres membres de la structure dénommée Task Force, qui avait été dépêchée en Ituri par la présidence de la République pour sensibiliser les groupes armés à cesser les hostilités. Dans un élément sonore que le porte-parole de cette milice a fait circuler sur les réseaux sociaux, plusieurs exigences sont posées avant de laisser partir les 6 personnalités détenues.

Selon nos confrères de buniaactu, Bassa Zukpa Gerson dont la voix est reconnue dans cet enregistrement sonore, a affirmé que la décision de détenir Thomas Lubanga et ses compagnons a été prise après que l’armée ait procédé à des bombardements aériens de leurs positions au moment où ils étaient en pleine négociation. «D’ailleurs, nous avons protégé les gens de Task Force, sinon ils allaient peut-être mourir dans les bombardements et les médias du monde entier allaient nous accuser de les avoir tués», a-t-il dit.

Pour Bassa, Thomas Lubanga et tous ses 5 amis détenus sont en lieu sûr et en bonne santé. «Ils ne sont pas torturés, nous ne leur ferons aucun mal, ils sont en sécurité», a-t-il rassuré avant de poser les conditions de leur relâchement. D’abord, nous voulons être rassurés que le chef de l’Etat est réellement déterminé à régler la question sécuritaire de l’Ituri. «Le même chef de l’État envoie une équipe pour la négociation, au même moment pendant que la négociation est en cours, il envoie une autre équipe pour bombarder ceux qui négocient. Si c’est l’option militaire, nous sommes prêts à nous battre, si c’est la négociation, faisons-la», a-t-il menacé.

Autres préalables posés, la fin de l’état de siège en vigueur dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, la réponse à leur cahier des charges ainsi que l’implication personnelle du président Tshisekedi dans ce dossier. «Nous allons garder ces gens de Task Force parce que le gouverneur militaire veut les tuer. C’est pour nous une manière de les protéger et tant que le chef de l’État ne s’est pas personnellement impliqué, ils vont rester ici», a ajouté la même source.

Il sied d’indiquer aussi que CODECO exige enfin la libération de tous les prisonniers Lendu détenus à Bunia et ailleurs, mettant en garde contre toute tentative par l’armée de procéder à la libération forcée des otages.

Selon les dernières informations, l’un des otages qui a envoyé un message aux membres de sa famille indique qu’ils sont retenus dans la base des miliciens de l’Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais -URDPC-, principale faction de CODECO, à Petsi, dans le territoire de Djugu. Rappelons que les six membres de Task Force enlevés composent l’équipe d’anciens seigneurs de guerre dépêchée par la présidence de la République pour sensibiliser les groupes armés à abandonner les armes.

Parmi eux Thomas Lubanga, le coordonnateur de l’équipe, Floribert Ndjabu, Germain Katanga, le président de l’UNADI Ayindu Bin Ekwale et deux Colonels de l’armée dont Justin Lobho et Lobho Kamuhanda. Ils étaient en pleine mission de sensibilisation à Bambu, dans le territoire de Djugu, où ils ont même tenu un meeting populaire. Après le meeting, Thomas Lubanga et ses compagnons avaient émis le vœu d’échanger avec la faction de la milice CODECO active dans la zone pour la pousser à adhérer au processus de paix. Pendant qu’ils étaient en pleine réunion avec la milice, un hélicoptère de l’armée loyaliste a surgi dans la zone et a commencé à bombarder des positions rebelles, ce qui a créé la colère de leurs responsables et ont décidé d’arrêter Thomas Lubanga et ses amis.

C. K. K.

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