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Guy Mafuta fait des suggestions à Fatshi

Inscrivant sa démarche dans une perspective citoyenne et patriotique, Me Guy Mafuta Kabongo adresse une lettre ouverte au Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dans laquelle il lui fait part des pistes susceptibles de booster l’amélioration du social des RD-Congolais à travers l’éradication de la pauvreté. Guy Mafuta propose, dans sa correspondance, la création d’un ministère spécifique dédié à la sécurité sociale et plaide en faveur de la dépolitisation des structures techniques appelées à organiser la protection sociale des RD-Congolais. Considérant la corruption et le détournement des deniers publics comme des fléaux freinant le décollage de l’économie du pays, Mafuta suggère au Chef de l’Etat l’instauration effective d’un Etat de droit, en vue d’assurer les libertés individuelles et attirer les capitaux extérieurs pour la relance économique à côté de la production locale. Soutenant, par ailleurs, que l’Etat de droit est un leurre devant une population affamée et paupérisée, il conseille la construction et la mise en œuvre d’une vraie politique de sécurité et de protection sociale qui a comme piliers l’accès aux soins de santé pour tous, l’organisation de la retraite, la gestion du chômage et l’alignement pour tous.

Depuis l’élection d’Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo à la magistrature suprême, plus d’un RD-Congolais croient en une possible amélioration de leurs conditions de vie. L’attente est certes énorme mais il faut un programme et des stratégies pour y arriver. Un compatriote entreprend de mettre la main dans la pâte, en proposant des pistes susceptibles de réduire sensiblement la pauvreté en RD-Congo. Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, Me Guy Mafuta Kabongo suggère la création, au sein du prochain gouvernement, d’un ministère spécifique dédié à la sécurité sociale. Il plaide également en faveur de la dépolitisation de toutes les structures techniques appelées à organiser la protection sociale des RD-Congolais. Considérant la corruption et le détournement des deniers publics comme des fléaux freinant le décollage de l’économie du pays, Guy Mafuta suggère au Chef de l’Etat l’instauration effective d’un Etat de droit, en vue d’assurer les libertés individuelles et attirer les capitaux extérieurs pour la relance économique à côté de la production locale.    «Le défi à relever pour notre pays est connu de tous: la pauvreté. Il faut absolument améliorer les conditions de vie du RD-congolais. A cet égard, l’un des piliers majeurs se trouve être la justice. L’instauration effective d’un Etat de droit pourra assurer les libertés individuelles et attirer les capitaux extérieurs pour la relance économique à côté de la production locale. La justice est le gage de la sécurité pour les populations», fait-il savoir. Et de poursuivre: «loin de plaider pour la construction d’un Etat-providence, je pense qu’au niveau social, il y a un minimum vital que l’Etat doit garantir à chaque famille RD-congolaise. Ce minimum relève de la sécurité sociale». Pour y arriver, il appelle à l’implication du Chef de l’Etat dans la mise en œuvre des efforts et projets bien conçus existant dans certains domaines. Il cite, à titre d’exemple, la Caisse nationale de sécurité sociale pour les agents publics de l’Etat-CNSSAP. Aussi, la Mutuelle de santé des Enseignants de l’EPSP-MESP- qu’il a lui-même gérée pendant 5 ans. Guy Mafuta renseigne que ce projet porteur d’espoirs pour les enseignants du secteur public, est une structure conçue et initiée en 2010 par le ministre de l’EPSP de l’époque, en intelligence avec les enseignants, dans le but d’alléger la souffrance des enseignants et améliorer la qualité des enseignements. Cependant, cette structure technique, bénéficiant de la subvention de l’Etat, mais voulue apolitique et privée pour plus d’efficacité, est prise en otage par certaines autorités politiques pour des motifs inavoués, jusqu’à créer une instabilité dans son fonctionnement au détriment des enseignants bénéficiaires de ses services. Alors qu’il existe, soutient-il dans sa lettre, une loi consacrant le caractère privé des mutuelles et précisant les limites de l’intervention d’Etat dans ce domaine.  Dirigeant d’un club de football du pays, Guy Mafuta profite de cette occasion pour solliciter le soutien du Président de la République aux équipes de football en vue d’assurer un encadrement efficace de la jeunesse.

Olitho KAHUNGU


Lettre ouverte à Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo
Avec l’expression de mes hommages les plus déférents

Concerne: L’apolitisme des structures techniques en charge de la sécurité sociale

Excellence Monsieur le Président de la République,

Permettez-moi, de prime à bord, de vous féliciter pour votre élection à la magistrature suprême de notre pays, la RD-Congo, terre de nos ancêtres, terre de nos enfants et arrières petits-enfants. Cette terre pour dont nous avons tous l’obligation de protection, de conservation tout en améliorant les conditions de vie de nos compatriotes.

Excellence Monsieur le Président de la République, j’ai un profond respect pour le combat mené pendant près de quatre décennies par l’Union pour le Démocratie et le Progrès Social, UDPS en sigle, votre parti politique, pour l’instauration de la démocratie et d’un Etat de droit. Combat historique amorcé par nos pères de l’indépendance qui ont passé le flambeau de la résistance, de l’espoir et du courage à notre génération, ce qui vous a certainement permis de concrétiser ce qui était rêve pour ce grand parti politique de l’opposition, devenu parti au pouvoir.  J’ai personnellement pris part à la cérémonie historique de votre investiture et j’ai vu, j’ai lu et entendu un peuple qui attend beaucoup de vous, sinon trop de vous. J’ai vu ce peuple sans coloration tribale, uni autour des symboles de l’Etat, le drapeau et la Constitution demeurée inchangée et respectée : le Congo est un. J’ai aussi apprécié votre discours-programme, un discours émaillé d’élégance, mais aussi de fermeté quand à ce que vous comptez faire du Congo dans les cinq années avenir. Ma démarche, loin d’être politicienne, s’inscrit plutôt dans une perspective citoyenne et patriotique, celle de vouloir mettre très modestement sur votre table mes pensées et réflexions découlant d’une expérience dans un domaine précis et d’une expertise susceptible de mériter votre aimable attention.   Ces réflexions ont l’avantage de vous faire gagner du temps en bâtissant sur ce que votre prédécesseur a fait ou amorcé. Cinq années, c’est beaucoup, mais c’est peu! Ma démarche constitue également une réponse à cet appel patriotique lancé par Son Excellence Joseph Kabila Kabange, votre prédécesseur, qui a appelé à une coalition des forces progressistes et qui a offert de sa disponibilité, de son expérience et de son expertise pour soutenir votre action pour l’intérêt général.

Le défi à relever pour notre pays est connu de tous: la pauvreté. Il faut absolument améliorer les conditions de vie du congolais. A cet égard, l’un des piliers majeurs se trouve être la justice, l’instauration effective d’un Etat de droit pouvant assurer les libertés individuelles et attirer les capitaux extérieurs pour la relance économique à côté de la production locale. La justice est le gage de la sécurité pour les populations.

Mais que vaut une justice sans minimum vital pour une famille? L’Etat de droit est un leurre devant une population affamée et paupérisée. Loin de plaider pour la construction d’un Etat-Providence, je pense qu’au niveau social, il y a un minimum vital que l’Etat doit garantir à chaque famille congolaise. Ce minimum relève de la sécurité sociale. L’un des fléaux tant décriés qui constitue un frein au décollage de l’économie de notre pays est la corruption, le détournement des deniers de l’Etat.

Excellence Monsieur le Président de la République, vous avez fait de la lutte contre la corruption votre cheval de bataille et c’est à juste titre. Cette lutte est un vœu pieux dans un contexte d’insécurité sociale que traverse notre pays depuis des décennies. La vraie lutte contre la corruption commence par la construction et la mise en œuvre d’une vraie politique de sécurité et de protection sociale qui a comme piliers l’accès aux soins de santé pour tous, l’organisation de la retraite et l’alimentation pour tous.La corruption atteint son paroxysme lorsque le congolais doit, lui-même, organiser sa propre sécurité sociale, lorsqu’il doit lui-même préparer sa retraite et se prémunir de ses soins de santé. Dans cette hypothèse, le vol et le détournement ne devraient étonner les analystes sociaux que nous sommes.  Des efforts et des projets bien conçus existent pour certains domaines pour lesquels votre implication personnelle aiderait à leur mise en œuvre. Il en est de la Caisse nationale de sécurité sociale pour les agents publics de l’Etat, CNSSAP en sigle.

Le recensement, l’évaluation et l’encadrement de tous ces projets et initiatives est un impératif, à mon sens. Il y a lieu d’envisager dans la nouvelle architecture gouvernementale, la création d’un ministère spécifique dédié à la sécurité sociale. Ce qui serait de votre part une contribution historique à la promotion du Droit à la sécurité sociale pour tous consacré pour la toute première fois, par la constitution du 18 février 2006 tel que modifiée à ce jour spécialement en son art 36.

Excellence Monsieur le Président de la République, je plaide spécialement pour la dépolitisation de ces structures techniques appelées à organiser la protection sociale des congolais. Tout n’est pas «politique» et tout ne devrait donc pas relever du militantisme politique.

Particulièrement, j’aimerais épingler un projet porteur d’espoirs pour les enseignants du secteur public que j’ai eu à gérer pendant cinq ans: La Mutuelle de santé des enseignants de l’EPSP, MESP Asbl en sigle. C’est une structure conçue et initiée en 2010 par le ministre de l’EPSP de l’époque, en intelligence avec les enseignants, et sur instruction de votre prédécesseur pour alléger la souffrance des enseignants et améliorer la qualité des enseignements. C’est une structure technique, certes bénéficiant de la subvention de l’Etat, mais apolitique et privée pour plus d’efficacité.

Loi N°17/002 du 08 févier 2017 déterminant les principes fondamentaux relatifs à la mutualité place les mutuelles sous la tutelle du ministère ayant la prévoyance sociale dans ses attributions a été promulguée. Cette loi consacre le caractère privé des mutuelles et précise les limites de l’intervention d’Etat dans ce domaine.

Nonobstant la clarté des textes, la transparence dans la gestion de cette mutuelle constatée par les organes étatiques habilités à contrôler pareille structure recevant une quotité de l’Etat, la propension de certaines autorités politiques à y avoir la main mise, pour des motifs inavoués, a crée une instabilité dans son fonctionnement au détriment des enseignants bénéficiaires de ses services.

A titre indicatif, Excellence Monsieur le Président de la République, pour le seul exercice 2018, cette mutuelle a connu quatorze missions de contrôles administratives, financières et judiciaires. Ce fut un acharnement, pas plus ni moins et cela continue jusqu’à ce jour.  L’expertise congolais existe en cette matière. L’expérience MESP Asbl peut être dupliquée dans d’autres secteurs professionnels. D’où la nécessité de mobiliser cet expertise nationale pour doter le pays d’une stratégie adaptée à implémenter par le futur gouvernement.

Mon plaidoyer porte donc sur la dépolitisation des entités techniques spécifiques et du portefeuille de l’Etat pour autant qu’il n’existerait aucun lien avec la sécurité intérieure ou extérieure de l’Etat. Les compétences, l’expertise et le parcours devraient, à mon estime, prévaloir sur toute appartenance politique ou affinité avec les décideurs politiques.

Excellence Monsieur le Président de la République, je suis par ailleurs un passionné de la jeunesse, actuellement je gère un club de football (Athlétique-Club Dibumba de Tshikapa qui joue la ligue 2 de la Linafoot). Nous, dirigeants des clubs, vous saurions gré de jeter votre dévolu sur le soutien aux clubs de football pour assurer un encadrement efficace de la jeunesse.

Avec tous mes remerciements pour l’engagement qui sera, je n’en doute pas, le vôtre dans la défense de l’apolitisme des structures techniques en charge de la sécurité sociale, veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments patriotiques.

Maître Mafuta Kabongo Guy

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