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Goma : Mpanda à la recherche des stratégies de surveillance et de gestion des volcans

Du lundi 19 au mercredi 21 mars prochain à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, il sera organisé, sous le haut patronage du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi et l’accompagnement du premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, la première Conférence internationale sur les volcans de Virunga. L’annonce officielle de ce grand rendez-vous scientifique a été faite par le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, José Mpanda Kabangu, lui-même. C’était lors d’une conférence de presse qu’il a animée samedi à l’hôtel Kampo, dans la commune de Burumbu.

L’idée de l’organisation de cette conférence est née de la proposition faite en ce sens par José Mpanda au Conseil des ministres, a dit le patron de la Recherche scientifique avant d’annoncer le thème principal de la rencontre: «Surveillance et gestion des risques volcaniques dans la région de Virunga, solutions et perspectives». Il nous revient que cette conférence aura le mérite de réunir autour d’une tribune scientifique, des experts et chercheurs nationaux et internationaux en volcanologie et en disciplines connexes, en vue de mutualiser les échanges scientifiques et déboucher sur des stratégies et méthodologies idoines de surveillance devant augmenter les capacités de l’Observatoire volcanique de Goma -OVG.

Le communiqué de presse rendu public, à cet effet, renseigne qu’il sera également statué sur l’accompagnement de l’OVG par différents partenaires scientifiques, techniques et financiers ainsi que sur le plan de contingence qui saura anticiper la gestion des risques volcaniques. Et d’ajouter qu’à l’issue de ces travaux qui s’effectueront en exposés, panels, travaux en équipes et expositions de posters reprenant différents résultats de recherche sur les volcans, un document sous forme d’Acte de Conférence internationale sur les volcans de Virunga sera mis à disposition.

Pourquoi une Conférence internationale?

Il est un fait que les volcans Nyirangongo et Nyamulagira qui appartiennent à la chaîne de Virunga, sont parmi les plus actifs au monde et, partant, menacent la région densément peuplée du Nord-Kivu. Pour ne parler en particulier que du Nyirangongo, les documents disponibles informent qu’il surplombe de ses 3.470 m la ville de Goma en RD-Congo et de celle Gisenyi au Rwanda. Ses trois dernières éruptions, soit de 1977, 2002 et 2021, ont provoqué des pertes en vies humaines et en moyens de subsistance, ainsi que des destructions et des perturbations socio-économiques importantes.

Au vu des conséquences de Nyirangongo et de Nyamulagira, dans la province du Nord-Kivu, il est plus exact d’affirmer que la RD-Congo n’était pas encore suffisamment préparée, non seulement à la prévision des éruptions de ces deux volcans, mais également à la réduction des risques y afférents. Un regard rétrospectif sur cette affaire des volcans renseigne qu’en 1977, les coulées de lave du Nyirangongo ont fait de très nombreuses victimes avant de s’arrêter à 500 m au Nord de l’aéroport de Goma. Non sans avoir détruit plusieurs villages et des champs de culture. Tandis qu’en 2002, ces coulées ont traversé toute la ville de Goma et détruit environ 10% des maisons de ce chef-lieu du Nord-Kivu, en faisant également de nombreuses victimes et des sans-abris.

L’on se souvient qu’après cette éruption, la ville de Goma a été reconstruite et a connu, par la suite, une expansion démographique très rapide. C’est ainsi que suite à l’éruption du Nyirangongo en 2002 et dans le but d’améliorer la surveillance des deux volcans et mieux pallier les risques liés à leur éruption, la station de géophysique de Goma du Centre de recherche en Sciences naturelles de Lwiro a été élevée au rang de Centre autonome de recherche dénommé Observatoire volcanique de Goma par l’Arrêté ministériel n°MINRS/CABMIN/016LKM/2009 du 13 avril 2009. Sa mission consistait en la compréhension et la surveillance scientifique des volcans actifs de Virunga et du Lac Kivu, avec comme finalité d’alerter l’autorité politico administrative de l’éventualité d’une éruption.

Il faut dire que cette surveillance s’appuie sur des observations régulières et un réseau instrumental réparti sur différents sites, en collaboration avec plusieurs partenaires étrangers. Tandis que conformément à la loi 82/040 du 05 novembre 1982 portant organisation de la recherche scientifique et technique et au regard de l’ordonnance n°22/OO3 du 07 janvier 2022 fixant les attributions des ministères, l’une des missions de la Recherche scientifique et innovation technologique est l’orientation de la recherche scientifique et technologique vers l’appui aux efforts de reconstruction et de développement du pays.

Raison pour laquelle, en dépit de ses maigres moyens, le ministère de la Recherche Scientifique ne ménage aucun effort dans la recherche des solutions en vue d’augmenter les capacités de l’OVG. C’est d’ailleurs à ce titre que des moyens matériels ont été mis à la disposition de cet observatoire, y compris des jeeps, pour la mobilité du personnel, dans le souci d’améliorer son rendement.

Sur fonds propres du gouvernement

Lors du jeu des questions et réponses qui s’en sont suivies, le ministre José Mpanda a rencontré les préoccupations soulevées par les journalistes par rapport à l’ensemble des aspects de cette Conférence internationale. Plus de 40 experts en provenance des pays ayant des volcans chez eux, sont attendus à ces travaux, a signalé le ministre de tutelle avant de poursuivre que tous seront pris en charge par le gouvernement. Ou en d’autres termes, le tout se fera sur fonds propres.

«Dans notre pays, ce n’est pas du tout le problème des moyens, mais le problème de la volonté politique. Si on a des moyens sans volonté politique, on ne fera rien. Et cette volonté politique, il l’a. Peut-on ainsi constater dans le chef de ce membre du gouvernement des Warriors», a indiqué José Mpanda.

Le ministre a sollicité le concours de la presse pour faire large écho de cette conférence à travers leurs organes car, les informations autour de ces deux volcans atypiques doivent être mondialement connues. S’agissant de la question relative à son éventuelle satisfaction par rapport au fonctionnement de l’OVG, José Mpanda a, avant de clore cette conférence de presse, signifié que «sa satisfaction est partielle. Elle sera totale le jour où cet organe sera entre les mains des Congolais».

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