À la croisée des chemins entre changement climatique et sécurité mondiale, le monde actuel, en pleine mutation, est en quête continuelle de ressources vertes. Dans cette ère de transition énergétique, la RD-Congo se présente plus que jamais comme un «pays-solution». Une position stratégie qui va bien au-delà des considérations climatiques et intègre dans sa globalité la notion de transition énergétique dans un pays dit catastrophe naturelle et scandale géologique.
Toutefois, pour mieux exploiter son potentiel, Kinshasa peine à aborder la question dans sa globalité. Au cours d’un entretien avec AfricaNews, un responsable du Cabinet «La firme» a donné des pistes pour faire bénéficier à la RD-Congo de ses potentiels. A travers le nouveau département «Intelligence économique», le cabinet «La firme» entend «répondre aux exigences du pays en termes d’idées».
L’intelligence économique étant «l’ensemble des activités coordonnées de collecte, de traitement et de diffusion de l’information utile aux acteurs économiques, en vue de son exploitation», le cabinet «La firme» veut, avec son nouveau département, apporter sa pierre au développement de la RD-Congo, longtemps resté en marge du concert des nations et sans véritable structure de prospection.
La corrélation des projets Inga et Banana, un cas d’école
Pour illustrer ce qu’il peut offrir aux décideurs en termes d’aide à la décision, ce responsable du cabinet «La firme» a évoqué la correlation des projets de construction du port en eaux profondes de Banana et du barrage du grand Inga. Si le premier projet a été lancé avec DP World, le second patauge, près de 20 ans après les premiers accords. De l’avis de ce cabinet d’études, les deux projets doivent être gérés avec des raccordements. En effet, explique le responsable du cabinet «La firme», le non-aboutissement du projet Inga 3 réside dans le manque des preneurs pour l’électricité à produire.
«L’électricité est une énergie des riches», a-t-il souligné, rappelant que la quasi-totalité de grands projets de centrales électriques en RD-Congo ont été à la base reliés à une exploitation minière. «Avec toute la dynamique de décarboniser l’énergie, on commence à recevoir des propositions sur la production de l’hydrogène», a-t-il poursuivi. Obtenue traditionnellement par décarbonisation du gaz méthane, l’hydrogène est de plus en plus fabriqué en respectant les principes écologiques, notamment par la désoxydation de l’eau, un processus qui requiert une grande consommation d’électricité. En tant que vecteur énergétique, ce gaz, le plus abondant dans l’atmosphère mais qui existe que très rarement à l’état pur, est une ressource alternative pour le stockage et la production de l’énergie ou encore comme un instrument de régulation entre énergies. Si dans le monde plusieurs pays sont déjà entrés dans l’ère de l’hydrogène, l’Afrique traine encore le pas avec seulement 10.000 tonnes produits annuellement. Pourtant, la RD-Congo présente une vraie opportunité pour devenir un géant de la production de ce gaz dans le monde avec des ressources hydrauliques immenses. Une opportunité de taille pour la partie ouest du pays alors que l’essentiel de l’exploitation minière se trouve dans l’Est.
Dans sa vision globale, le cabinet «La firme» propose ainsi d’intégrer, avec la construction de Inga 3, la variable Port en eau profonde de Banana pour exporter l’hydrogène. «A quoi servirait ce port si le bateau qui viennent y a accoster ne rapportent rien?», interroge notre interlocuteur, convaincu de la corrélation entre les deux projets. Selon lui, la RD-Congo manque cruellement trois infrastructures depuis son indépendance: le grand Inga, le port en eaux profondes et un réseau ferroviaire. Avec l’inclusion de l’intelligence économique dans le circuit décisionnel de la nation, au travers notamment de la présidence ou encore de la primature, le cabinet «La firme» espère contribuer à la diversification de l’économie nationale.