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Fatshi vs Museveni: dossier à 10 milliards USD

Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi est attendu en Ouganda pour une visite officielle du 09 au 10 novembre 2019, selon plusieurs sources. Le Chef de l’Etat RD-congolais devra rencontrer son homologue ougandais Yoweri Museveni pour évoquer plusieurs dossiers parmi lesquels l’épineux problème de 10 milliards USD exigés par Kinshasa. Le dossier entre les deux Etats est toujours pendant à la Cour internationale de justice qui va s’y pencher très bientôt. Pour cette visite, plusieurs membres du gouvernement seront dans la suite du Président de la République. Il s’agit entre autres de Célestin Tunda Ya Kasende, Gilbert Kankonde, Marie Tumba Nzeza, Pépin Guillaume Mandjolo, respectivement vice-Premiers ministres de la Justice, de l’Intérieur, des Affaires étrangères et ministre de la Coopération internationale. Font également partie de la délégation, les ministres Ngoy Mukena, Jean-Lucien Bussa et Jonathan Bialosuka, respectivement en charge de la Défense, du Commerce extérieur et de la Pêche et élevage.

Pour des exactions commises par les militaires ougandais sur le territoire RD-congolais lors de son intervention entre 1997 et 2003, Kinshasa réclame 10 milliards USD à Kampala comme réparations. Les audiences publiques sur cette question sont annoncées en février 2020 par la Cour internationale de justice. Des accusations rejetées jusqu’à ce jour par le gouvernement ougandais selon lesquelles ses troupes auraient pillé. La Cour internationale de justice a même tenté de faire pression sur les deux Etats pour qu’ils parviennent à un accord. Dans ce dossier pendant, Kampala cité par «Jeune Afrique» indique qu’il avait des arguments et des éléments matériels pour convaincre le tribunal et que les tractations devraient se poursuivre. Les autorités ougandaises, selon elles, pensent que Kinshasa n’a pas réussi à démontrer le bien-fondé de ses revendications. À en croire le ministre ougandais des Affaires étrangères, Okello  Oryem, les autorités de Kinshasa doivent prouver comment ils en sont arrivés à ce chiffre.

Rappel

Kampala insiste dans ses arguments que la présence de ses troupes sur le sol RD-congolais se justifie sur invitation de feu Président Laurent-Désiré Kabila qui avait besoin des troupes ougandaises et de celles du Rwanda pour renverser le pouvoir du Maréchal Mobutu en 1997. En 1998, la lune de miel prend fin entre le régime de Laurent-Désiré Kabila et celui de l’Ouganda. Dans la foulée, en août 1998, Laurent-Désiré Kabila ordonne à toutes les troupes étrangères de quitter le sol RD-congolais. Comme l’Ouganda ne s’est pas plié à cette requête, il attaque son ancien allié devant la Cour internationale de justice en l’accusant d’envahir la RD-Congo. Raison pour laquelle le pays de Museveni continue à rejeter ces accusations avec refus de s’acquitter de cette somme demandée par les avocats de la RD-Congo. Les autorités ougandaises ont rappelé que la présence de leurs troupes en RD-Congo était légale jusqu’au 11 septembre 1998. Ensuite, cette présence était justifiée pour des raisons d’auto-défense jusqu’au 10 juillet 1999. C’est en 2003 que ces troupes ont finalement quitté la RD-Congo. En portant plainte contre son voisin l’Ouganda en 1999 à la Cour internationale de justice, la RD-Congo l’accusait d’occuper illégalement ses territoires, de violer les droits de l’homme, de mener des actions militaires et paramilitaires et de soutenir des troupes rebelles qui combattaient le nouveau régime en place à Kinshasa. A cela s’ajoute le pillage des ressources naturelles du pays. Ayant été déclaré coupable pour avoir violé la souveraineté de la RD-Congo et exploité indûment certaines de ses richesses, l’Ouganda devait s’acquitter d’une réparation financière. On se souviendra également de l’implication de l’Ouganda lors du retrait des éléments du Mouvement du 23 mars -M 23- sur son territoire après avoir été chassées par les forces armées RD-congolaises dans les montagnes qu’ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu. Ce mouvement rebelle était accusé des nombreuses violences commises contre les populations civiles en RD-Congo.

Tino MABADA

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