Eteni Longondo est dans le viseur du député François Nzekuye qui attend de lui des explications au sujet d’un certain nombre des faits répréhensibles à sa charge. L’élu de Rutshuru, pour ce faire, a adressé, vendredi 3 juillet, une question écrite au ministre de la Santé portant «gestion financière catastrophique au sein du ministère, des manquements d’ordre éthique, politique et professionnel, des rétro-commissions et de l’enrichissement illicite».
Dans sa lettre relative à cette question écrite, François Nzekuye, affirmant détenir des informations de plusieurs sources, a avancé: «la gestion financière du ministère de la Santé connait des sérieuses difficultés».Il en veut pour preuve le désaccord entre le titulaire, Dr Eteni Longondo, et son vice, Albert Mpeti,qui, au regard de l’article 21 points 1 et 2 de l’ordonnance 20/016 du 27 mars 2020 portant organisation et fonctionnement du gouvernement, modalités de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement, sont «obligés de travailler en étroite collaboration». François Nzekuye a laissé entendre: «des sommes importantes seraient décaissées en dehors de toute orthodoxie financière».
La gestion des fonds liée à la riposte contre la Covid-19 est aussi épinglée dans la question écrite du PPRD Nzekuye. «Il me revient qu’à votre cabinet, un système serait mis en place pour exiger et conditionner des rétro-commissions, qui iraient jusqu’à 35%dans certains cas pour tout paiement des fonds Covid-19», a-t-il révélé. Et de préciser: «ce serait le cas pour les hôtels et résidences utilisées pour le confinement de certaines personnes suspectes ou infectées par la Covid-19 et des hôpitaux bénéficiant des fonds pour compenser les pertes subies dans le cadre de la Covid-19».
Eteni Longondo est aussi pointé du doigt pour enrichissement illicite par l’élu de Rutshuru qui affirme détenir des informations y relatives des sources sûres. «Vous avez acquis des biens de valeur ne correspondant pas à vos revenus et qui sont postérieurs à votre entrée au gouvernement», adit François Nzekuye, non sans évoquer des manquements d’ordre éthique, politique et professionnel.
A ce sujet, cet élu du peuple a relevé deux faits. Le premier se rapporte aux médicaments achetés dans le cadre du programme d’urgence de 100 jours du Président de la République. François Nzekuye, qui dit douter de la traçabilité de ces produits outre le fait que leur achat s’est fait en violation des règles de passation de marché, attend d’Eteni des explications sur le sort réservé aux médicaments périmés. «Ont-ils été détruits et remplacés? Dans l’affirmative, existe-t-il un procès-verbal de destruction et de remplacement de ces médicaments comme l’exige la loi?», a lancé Nzekuye au ministre Eteni.
Le second fait est relatif au «risque lié aux moustiquaires imprégnées qui sont en cours de distribution». Convaincu que «le dernier lot des moustiquaires imprégnées achetées pour la RD-Congo ne remplissait pas les normes fixées par l’OMS», le député Nzekuye a adressé ces questions à Eteni Longondo: «Comment se fait-il que ces moustiquaires impropres à l’utilisation soient distribuées dans certaines provinces? Etes-vous conscient des effets néfastes à la santé que présente l’utilisation de ces moustiquaires?».
Laurent OMBA