La nouvelle a fait l’effet d’une bombe au sein du secteur de l’éducation surtout dès lors que l’on sait les difficultés qu’a l’Etat RD-congolais pour financer le processus de la gratuité de l’enseignement, réforme phare du Chef de l’Etat. Qu’est-ce qui a causé ce rétropédalage ? Ci-dessous, découvrez toute la vérité.
Les faits
Dès fin décembre 2020, l’alerte avait été donnée aux autorités du ministère de l’Enseignement primaire secondaire et technique -EPST-. Des sources bien introduites au sein de la Banque mondiale/RD-Congo dévoilaient les appréhensions qui naissaient à Washington à la Direction générale de la Banque mondiale, aux USA, sur l’attitude à avoir quant à l’appui à apporter au gouvernement RD-congolais à travers son ministère de l’enseignement pour soutenir la réforme de la gratuité. Ce, alors que nuit et jour, tant dans les médias que les réseaux sociaux, détournement était conjugué avec EPST par l’Inspection générale des finances -IGF-. Si, c’est une évidence, les enquêtes de l’IGF étaient légitimes, la préoccupation était celle du pourquoi du tapage médiatique au rythme d’une campagne.
La Présidence informée
C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’information a été transmise à temps à la hiérarchie et par la suite c’est le vice-ministre de l’EPST Didier Budimbu et le Professeur Valère Munsya, Directeur chef de service du projet SPACE à l’EPST, qui iront expliciter à la Présidence de la République les méandres de la menace d’un rétropédalage de la Banque mondiale en cas de la continuité de la surmédiatisation des allégations des détournements à l’EPST dans un contexte de la gratuité, les enquêtes relevant d’un service d’intelligence contre les crimes économiques pouvant se faire dans la plus grande discrétion afin de ne pas effrayer ce partenaire technique et financier vital.
Pop-star
Malgré cette démarche, les plateaux de télévision et ondes des radios n’ont eu de cesse d’être le lieu d’exhibition des enquêtes de l’Inspection générale des Finances avec en mode pop-star Jules Alingete, Directeur Chef de Service et donc administratif de l’Etat, qui, à tout point de vue, se devait d’avoir le devoir de réserve au risque de révéler des pans entiers des vérités contenues dans ses rapports destinés à sa tutelle aux personnes sur qui il enquête.
Et, sur le dossier EPST, avec l’affolante somme de 64 milliards de Francs congolais dits détournés, il y avait de quoi faire couler encre et salive surtout à l’ère des réseaux sociaux et, assurément, l’homme s’est royalement fait inviter çà et là en en point usant langue de bois. Libre à lui, dira-t-on, dans certains milieux kinois. Hélas, la coutume n’est pas mondiale. Alors que le ministre d’Etat, ministre de l’EPST se voit attribuer de tous les péchés d’Adam pour une enquête allant de Janvier 2019 à octobre 2020 -en sachant que Willy Bakonga n’est à la tête de ce ministère que depuis septembre 2020-, les appréhensions n’ont fait que croitre à Washington où l’on devait décaisser déjà USD 100 millions fin 2020 comme premier décaissement sur 800 millions promis.
Le point d’orgue
Si les shows médiatiques et l’effervescence qui en résultaient au niveau de la RD-Congo sur pied des sorties de presse de Jules Alingete étaient déjà sujet d’inquiétudes, d’après une source au sein de la Banque mondiale/RD-Congo, c’est le passage sur le média Radio France Internationale qui a été la goutte qui a fait déborder le vase de l’observation silencieuse du vacarme médiatique autour d’un détournement supposé au ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, ministère de tutelle assurant la réforme de la gratuité de l’enseignement devant bénéficié des fonds internationaux.
Triste vérité
Pendant que certains influenceurs sur le web sont instrumentalisés pour prendre Willy Bakonga comme bouc-émissaire du rétropédalage de la Banque mondiale dans son engagement à soutenir financièrement le processus de la gratuité exigeant près de USD 2 milliards 400 millions -près de la moitié du Budget national-, des analystes politiques éclairés avaient déjà donné le ton et le bon en mettant à nu une triste vérité : la quête du buzz de l’inspecteur général, Directeur de Service de l’IGF, Jules Alingete vient de torpiller la gratuité de l’enseignement. L’acharnement contre Willy Bakonga qui aura remué ciel et terre pour piloter la gratuité sous-financé -35 millions l’an 1 au lieu des USD 2.000.400.000 exigés -Cfr table-ronde d’août 2019- a produit un effet pervers savoir nuire à la grande réforme du quinquennat du président Félix Tshisekedi.
Tino MBADA