Entre la Banque Centrale du Congo -BCC- et Afriland First BANK CD, l’épreuve de force engagée depuis plusieurs mois tend à perdurer. À l’origine, le respect des règles de supervision que la BCC entend catégoriquement faire respecter mais que l’actionnaire majoritaire de AFRILAND viole “systématiquement”, selon des sources proches de l’autorité de régulation.
Dernier rebondissement: les nouveaux administrateurs de Afriland First Bank CD sont accusés de faux et usage de faux par leur collègue président du conseil d’administration, qui, juste après, a rendu le tablier pour désapprouver la violation des règles de supervision bancaire émises par la Banque Centrale.
Dans un courrier transmis au gouverneur de la BCC et auquel AfricaNews a eu accès ce vendredi, Jacques Nkenda dit avoir découvert que toutes les matières à examiner au Conseil d’administration du 21 janvier 2022 avaient déjà été traitées vidées ailleurs et par d’autres personnes.
Ces décisions, poursuit-il, avaient “déjà été prises sans vote et sans débats”. Pire, dénonce-t-il, un procès-verbal de la réunion avait déjà été établi par sieur Jean Paul Kamdem. La seule formalité à faire était d’y poser des signatures, déplore l’ex-PCA de Afriland BANK.
Jacques Kenda est d’avis que l’actionnaire majoritaire et ses complices narguent l’instance de régulation en lui cachant des informations à soumettre absolument à un débat au sein du Conseil d’administration.
Décidé de fustiger cette gouvernance atypique, Jacques Nkenda a retiré sa signature sur le procès-verbal et sur toutes les résolutions y couchées.
Des sources rapportent qu’une dame haut placée à Afriland First BANK CD serait derrière cette équipée sauvage.
Il est important de souligner que la réunion du Conseil dénoncée a débouché sur la mise à l’écart du directeur général adjoint et DG a.i, Patrick Kafindo.
Les observateurs comptent sur la rigueur de la nouvelle gouverneure de la BCC, Malangu Kabedi, pour stopper cette aventure de mauvais goût. Lors de son entrée en fonction, Malangu a mis un terme à une vilaine tradition qui consistait à recevoir des cadeaux des banques commerciales et autres institutions financières. Elle est donc libre de pouvoir agir en vue de faire respecter la loi, pense un expert du secteur bancaire.
Natine K.
(Ci-dessous la lettre de dénonciation-démission du PCA)