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Elections: les propositions constructives de Badibanga

A la faveur d’un débat public sur le processus électoral organisé par l’Association congolaise pour l’accès à la justice -ACAJ- au CEPAS, Samy Badibanga, candidat à la présidentielle du 23 décembre 2018, a, en présence du président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Corneille Nangaa, rappelé l’impérieuse nécessité d’obtenir un consensus au sujet de la machine à voter et des enrôlés sans empreinte digitale.
Pour Badibanga, l’organisation des élections est une bonne chose mais si elle n’est pas faite dans de bonnes conditions, des conséquences vont en découler. Il a fait le constat de deux éléments qui constituent le blocage du processus: la machine à voter et les électeurs sans empreinte digitale. «Nous ne pouvons pas faire f de ces problèmes et continuer comme si de rien n’était. Le risque encouru est d’avoir des élections avec une participation faible et des résultats fortement contestés. La contestation des résultats va nous amener vers une crise politique, qui va engendrer une crise économique et en définitive une crise sociale», a analysé l’ancien Premier ministre, appelant les acteurs politiques et le peuple à se comporter de manière responsable. De l’avis de Badibanga, la seule voie à même de conduire à de meilleures élections reste le consensus. «En politique, tout se passe normalement avec le consensus. Le président de la CENI se souviendra qu’en 2016 on s’est retrouvé à la Cité de l’Union africaine pour arriver à la formule qu’il présente aujourd’hui de trois élections en une séquence. C’était sa proposition. Il a fallu qu’on trouve un consensus. Les élections devraient se dérouler il y a deux ans mais c’est suite au consensus, à travers les dialogues de la Cité de l’Union et du Centre interdiocésain, que nous sommes arrivés à cette formule», a rappelé Badibanga à l’attention de Nangaa qui a estimé que le mot «consensus» n’existe pas dans la Constitution. Et d’insister: «il faut vraiment tenir compte du consensus pour aller de manière apaisée à ces élections qui, dans ces conditions, pourra produire des résultats acceptés par la plus grande majorité de la population».
Au-delà d’un simple constat, Badibanga a fait des propositions au président de la CENI afin d’en arriver à ce consensus, qu’il perçoit comme la condition sine qua non pour avoir des élections de qualité. Sa proposition est l’intégration de la Blockchain, une nouvelle technologie qui, selon Badibanga, a fait ses preuves dans d’autres pays en Afrique comme en Europe. «C’est une technologie qui permet à ce que l’architecture informatique de la CENI puisse être mieux sécurisée, transparente et crédible aux yeux de différentes parties prenantes», a fait savoir l’ancien PM non sans signifier que la machine à voter demeure une boite noire pour ceux qui ne sont pas informaticiens. «Nous ne savons pas de quoi elle est composée», a-t-il lancé. Authentifier les électeurs au moyen de la Blockchain Se montrant plus dévoué pour la cause des élections devant permettre le pays à relever sa tête, le candidat des Progressistes, Samy Badibanga, reste convaincu que la Blockchain est également un outil efficace pour l’authentification des électeurs dans les bureaux de vote. «Avec la Blockchain, on peut procéder à l’installation, dans chaque bureau de vote, une petite machine à même d’authentifier tous les électeurs. Cela va facilement élaguer les soupçons sur les électeurs fictifs», a-t-il expliqué. Puis: «Au lieu d’avoir un contrôle physique par les agents de la CENI, cet appareil pourra authentifier la présence de chaque électeur qui eectuera le déplacement du bureau de vote. Cela nous permettra aussi d’avoir le nombre précis des votants dans chaque bureau».
Badibanga a par ailleurs plaidé pour que les témoins des candidats Présidents de la République accèdent aux Centres locaux de compilation des résultats pour pouvoir certifier le passage de tous les résultats au niveau de ces centres. Il a aussi demandé à Nangaa d’accréditer des observateurs nationaux et étrangers et de leur donner accès à la Direction informatique du centre national de traitement où tous les résultats seront envoyés depuis les bureaux de vote.
Ayant foi à ses propositions, Badibanga a déclaré: «ce sont des propositions constructives qui peuvent être mises en place en moins d’un mois et qui pourront permettre à ce que chaque candidat puisse avoir confiance dans le système mis en place par la CENI». En réactions aux propositions de Badibanga, le président de la CENI a avancé: «Nous pouvons discuter de certaines propositions constructives mais cela ne doit pas compromettre la date du 23 décembre», faisant comprendre que l’heure des élections est arrivée. «Il y a un temps pour un temps. Maintenant, c’est le temps des élections», a tranché Nangaa.
Laurent OMBA

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